Crédit : Etienne Bouche
Crédit : Etienne Bouche
Rappelant les origines russes de l’artiste, le samovar installé dans l’entrée donne le ton : à l’écart de l’agitation parisienne, le musée Zadkine est un lieu paisible et convivial. Ce matin, les rayons du soleil traversent délicatement les baies vitrées et illuminent les murs d’un blanc immaculé. Le parcours présente l’œuvre sculptée d’un artiste protéiforme – également dessinateur et graveur –, contemporain de Modigliani. Les travaux entrepris pendant plusieurs mois ont permis d’agrandir l’intérieur, offrant la possibilité d’un nouvel agencement, plus épuré. « Depuis la réouverture, les visiteurs sont dithyrambiques. Ils ont l’impression de redécouvrir Zadkine », se réjouit Véronique Koehler, adjointe à la directrice du musée. De nouvelles œuvres jusqu’alors conservées en réserve sont venues s’ajouter à la collection présentée au public, qui compte désormais soixante-dix pièces. Invisible depuis 1949, la silhouette de l’imposante Rebecca – près de trois mètres de hauteur – attire les regards.
1890 Naissance à Vitebsk (actuelle Biélorussie)
1909 Emigration à Paris
1920 Première exposition individuelle
1928 Installation rue d’Assas
1967 Décède à Paris
1982 Inauguration du musée
Le visiteur pénètre dans le musée comme dans un lieu intime, et pour cause : le sculpteur y vécut pendant près de cinquante ans avec son épouse, Valentine Prax. Figure illustre de l’Ecole de Paris, qui rassemblait les artistes étrangers venus s’installer à Paris, Ossip Zadkine posa ses valises rue d’Assas en 1928, quand Montparnasse n’était encore qu’un faubourg bon marché de la capitale. « Le musée a une identité propre, puisque les œuvres sont présentées sur le lieu même où elles ont été créées, souligne la responsable. Aucune barrière ne tient le visiteur à l’écart. « On a voulu abolir tout principe de mise à distance en présentant les sculptures comme si elles étaient en train d’être travaillées. L’idée, c’est de proposer une intimité sensorielle avec le travail de l’artiste. » Plutôt que de noyer l’œuvre de Zadkine dans une surabondance de dates, le musée privilégie une approche centrée sur le travail de la matière – calcaire, marbre, bois.
Crédit : Etienne Bouche |
Dans les années 1960, Zadkine émet le souhait de léguer l’ensemble de son œuvre à la Ville de Paris, à condition qu’une institution soit créée pour l’héberger. Sa volonté est honorée par Valentine Prax, si bien qu’en 1982, un musée Zadkine voit le jour à Paris, à l’endroit même où vécut le couple. Pendant un an, la rénovation s’est faite dans le respect de la configuration originale. Les pièces de l’ancienne habitation ont été conservées, à l’image du vestibule, qui abrite deux superbes ébènes donnant sur le jardin. « C’est un lieu vivant, qui respire avec la nature, qui vit au rythme des saisons », remarque Véronique Koehler. « En général, au seuil des autres musées, le temps s’arrête. L’éclairage est figé, artificiel. Ici, la lumière change tout le temps. Vous pouvez revenir plusieurs fois, les œuvres apparaissent toujours sous un jour nouveau. C’est toute une poésie de l’instant. »
Crédit : Etienne Bouche
Musée Zadkine
100 bis rue d’Assas 75006 Paris
M° Notre-Dame-des-Champs, Vavin
Tous les jours de 10h à 18h, sauf lundi et jours fériés.
Entrée libre
Tél. : 01 55 42 77 20
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