Jacub (en vert) en compagnie de ses amis et hôtes à Vladivostok. Source : Service de presse
« Nous n’avions besoin que d’un endroit pour poser nos sacs de couchage ». Pour Jakub, le couchsurfing (littéralement : la recherche d’un canapé pour passer la nuit) n’est pas seulement un moyen d’économiser : « Cette façon de voyager permet de communiquer avec les habitants, qui connaissent les endroits à visiter, et ainsi de mieux découvrir la culture de l’intérieur ».
L’idée d’échange d’hospitalité de masse est arrivée en Russie grâce à l’organisation Servas International, fondée en 1949. Le nom du réseau signifie littéralement, en esperanto, « Je sers la cause de la paix ». L’organisation a établi sa présence en URSS en 1980, et fonctionné illégalement pendant les quelques années qui ont suivi.
« Mes parents ont rejoint Servas en 1988. Je me souviens toujours de ces étrangers qui nous rendaient visite », raconte Alexeï Terchtchenko, chef du bureau russe de l’organisation. « Nous avons accueilli par exemple le chef du programme spatial japonais. Et une autre fois, nous avons hébergé un Grec qui parlait quatorze langues. Servas est une grande famille au sein de laquelle on ne peut jamais se sentir seul ou malheureux ».
Après son lancement par Servas, le concept d’échange d’hospitalité est rapidement devenu très populaire, plus de cent réseaux existant à ce jour dans le monde. Le leader incontestable est couchsurfing.org, site qui compte quelque 5 millions de membres, dont 40 000 Russes. Considérée comme assez importante, la communauté de « couchsurfers » en Russie n’est toutefois pas présente dans toutes les villes du pays, près de la moitié de ses membres vivant à Moscou et à Saint-Pétersbourg.
Jakub a visité, à l’aide de son réseau, Vladivostok, Tchita et Oulan-Oudé. « J’ai commencé à chercher des « canapés libres » à deux ou trois semaines du voyage, relate-t-il. J’envoyais tout simplement des messages en demandant l’hébergement. Parfois, nous recevions des invitations tout de suite. Mais dans le cas de certaines villes, dont la population de couchsurfers est restreinte, c’était plus difficile. Je parle russe et ça m’a beaucoup aidé à trouver un canapé et à communiquer, car certains de nos hôtes ne maîtrisaient pas l’anglais ».
La Russe Anna Rouditcheva, qui hébergeait avant d’occuper « le poste de voyageur à plein temps », avait une stratégie bien définie pour sélectionner les couchsurfers qu’elle acceptait de recevoir : « Parfois, c’est un profil intéressant qui m’attirait – je préfère notamment des gens d’origine multiculturelle. Le site couchsurfing.com m’a aidée plusieurs fois quand je n’avais presque pas d’argent et que j’avais besoin d’un logement. Alors, je peux accueillir une personne qui se trouve dans une situation difficile, même si au deuxième jour il s’avère que nous n’avons pas de sujets de discussion communs. Je mets comme condition principale de ne pas violer mon espace personnel ».
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