Uralsib Capital : « La Russie reste relativement attrayante, ce qui confirme notre théorie de la réaction tardive des fonds d’investissements spécialisés sur les actifs russes ». Crédit : Itar-Tass
Cela fait deux semaines de suite que les investisseurs étrangers se montrent très intéressés par le marché russe. D’après les données de la société Emerging Portfolio Fund Research (EPFR), les fonds qui investissent dans les actions russes ont enregistré du 19 au 26 septembre des entrées nettes de 80,5 millions d’euros. En outre, selon les analystes de la société de recherche Uralsib Capital, ce chiffre dépasse le montant de la semaine précédente (71,2 millions d’euros) et a presque atteint le niveau maximal depuis la mi-avril. Les investisseurs n’ont même pas été arrêtés par les pertes de l’indice RTS.
La Société Générale à la conquête de la Russie
Le français Bel posera-t-il un pied à Moscou ?
Les routes russes en disgrâce chez les constructeurs étrangers
Parmi les économies émergentes, seule la Chine a réussi à devancer la
Russie en termes de fonds attirés, enregistrant des investissements de 191,2
millions d’euros au cours de la semaine passée. L’Inde et le Brésil accusent un
léger retard avec 41,8 millions et 57,3 millions d’euros d’investissements
respectivement.
« Il s’agit des plus importantes entrées dans les fonds
d’investissements orientés sur la Russie en huit dernières semaines. C’est
rassurant », indique Angelika Genkel, l’analyste en chef d’Alfa-Bank.
La Réserve fédérale américaine a annoncé le 13 septembre le lancement d’un troisième programme d’assouplissement quantitatif, comprenant le rachat de 30,9 milliards d’euros de dette immobilière par mois. Cette décision a fait déprimer les investisseurs, mais cette vague de pessimisme n’a pas encore atteint les économies émergentes.
« La Russie reste relativement attrayante, ce qui confirme notre théorie
de la réaction tardive des fonds d’investissements spécialisés sur les actifs
russes », font remarquer les experts d’Uralsib Capital.
Toutefois, les analystes notent plusieurs facteurs inquiétants pour le
marché russe. Bien que les investissements sur la bourse russe soient en
hausse, certains fonds réduisent leur présence en Russie. Ainsi, BlackRock, une
des plus grandes sociétés d’investissement du monde, a réduit la
proportion d’actions russes dans son portfolio de 0,7% en avril 2012 à 0,3% au
troisième trimestre de l’année (cette proportion se chiffrait fin janvier
dernier à 0,9%). Avant BlackRock, le suédois Vostok Nafta et l’américain Third
Millenium Russia ont également vendu leurs actifs russes.
« Les fonds se débarrassent des stocks russes. En général, ils ne
tiennent pas les investissements en Russie en haute estime », a
déclaré un haut responsable d’une grande société d’investissements.
Lors de la fermeture du fonds Third Millenium Russia en août dernier, son chef John T. Connor a déclaré que les investisseurs étrangers avaient perdu la confiance en économies émergentes. « Le rendement du fonds, dont le montant maximal se chiffrait à 147,1 millions d’euros, a chuté cette année suite à une hausse de 20% observée en janvier-février », a déclaré M.Connor cité par l’agence Bloomberg, en ajoutant que « les fonds se spécialisant dans les économies émergentes ont perdu la confiance des investisseurs à la suite de la crise de 2008 ».
Entrées nettes pour la période du 19 au 26 septembre
Chine | 191,3 M EUR |
Russie | 80,5 M EUR |
Brésil | 57,3 M EUR |
Inde | 41,8 M EUR |
Article a été publié sur le site de Gazeta.ru.
« Je crois que le rouble se renforcera dans les mois qui viennent. Traditionnellement, notre devise est très dépendante du dollar et de l’euro. Mais le facteur principal ralentissant son renforcement est la fuite des capitaux. Compte tenu de la situation économique actuelle, le rouble devrait objectivement commencer à se renforcer. Nous enregistrons des entrées de capitaux assez importantes, le prix du pétrole reste élevé, la valeur des exportations est supérieure à celle des importations, et le montant de notre compte courant, ainsi que de notre compte commercial, sont toujours très élevés. Toutefois, il y a un facteur ralentisseur très important qui est la fuite des capitaux, c’est-à-dire que les revenus des exportations ne retournent pas en Russie, et le renforcement du rouble est alors imperceptible. Je pense qu’au cours des mois à venir, cette fuite va ralentir. Elle ne retombera pas à zéro, mais ce sera suffisant pour soutenir le rouble ».
Vladimir Pantiouchine, économiste en chef de la société Barclays en Russie et dans les pays de la CEI
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.