Les enfants ayant des passions particulières, comme les dinosaures ou l’espace, trouveront également leur bonheur dans des musées moscovites. Crédit photo : PhotoXPress
Clowns et crocodiles
Moscou, capitale construite à une échelle inhumaine avec ses immenses gratte-ciel et ses embouteillages interminables, n’est a priori pas une destination idéale pour les enfants. Mais regarder des trapézistes piquer comme des oiseaux dans le plus grand cirque du monde est une expérience incroyable et, après s’être promené à travers le parc Gorki situé au bord de l’eau ou avoir visité le vaisseau spatial Vostok qui a amené Iouri Gagarine dans l’espace, on en vient même à penser que Moscou convient parfaitement aux enfants.
Clowns et crocodiles
Le plus vieux cirque de Moscou est celui du Tsvetnoï Boulevard, situé à seulement 30 minutes à pied au Nord du Kremlin. Albert Salomonski, cavalier montant les chevaux sans selle qui s’est ensuite reconverti dans les affaires, l’a fondé en 1880 et a gagné assez d’argent pour assurer un succès grandissant. Sa devise était : « si les clowns sont bons, les ventes de billets seront bonnes ».
Le cirque a continué à fonctionner durant la Seconde Guerre mondiale. Le clown Iouri Nikouline l’a rejoint juste après et y a travaillé 50 ans. Depuis sa mort, en 1997, c’est son fils Maxime qui gère le spectacle, désormais connu sous le nom de Cirque Nikouline.
Une statue de Iouri Nikouline entrant dans sa voiture trône sur le trottoir à l’extérieur du cirque, où l’on peut également observer plusieurs clowns en bronze faisant du monocycle autour d’une fontaine sur le boulevard bordé d’arbres. Le dernier spectacle promet des ours, des singes, des caniches danseurs et des gymnastes s’élançant dans les airs, surnommés les « Oiseaux blancs ». Le spectacle de l’année dernière comprenait déjà des serpents, des crocodiles et des danseurs effectuant des acrobaties sur des chevaux, en plus des incontournables clowns évidemment.
Le Cirque Bolchoï (« grand », en russe), plus récent et situé à proximité de l’Université d’État de Moscou (MGU), continue aussi à attirer les foules grâce à un mélange de performances d’animaux et de prouesses humaines. Le bâtiment date de 1971 et c’est le plus grand cirque permanent au monde. Il est assez haut pour les trapézistes et assez large pour accueillir des parades d’éléphants. En plus de son chapiteau de 36 mètres, le cirque abrite des niveaux allant à environ 18 mètres sous terre et contenant 6 scènes interchangeables adaptées aux parades de chevaux, aux illusions d’optique, au patinage sur glace, aux jeux de lumières et même aux spectacles aquatiques avec des animaux marins ou des danseurs.
Marionnettes, contes, bottes en feutre et membres dissociés
La représentation annuelle de Casse-Noisette sur la scène du Bolchoï se donne à guichets fermés chaque Noël. Crédit photo : ITAR-TASS
Marionnettes et contes
Moscou possède plusieurs théâtres animaliers, dont un où tous les protagonistes sont des chats, ainsi que le théâtre Dourov avec son « chemin de fer pour souris », fondé en 1912 par le clown et dresseur Vladimir Dourov. La ville regorge de divertissements conçus pour égayer les longs hivers moscovites. Les spectacles de marionnettes du théâtre Obratsov sont notamment célèbres pour leurs costumes élaborés, et la représentation annuelle de Casse-Noisette sur la scène du Bolchoï se donne à guichets fermés chaque Noël.
Les Aventures du Petit Chaperon rouge, interprétées de manière très vivante et hétéroclite par la troupe du théâtre Maïakovski, sont en russe, mais dès que le Petit Chaperon rouge entre avec ses patins et son téléphone portable, on comprend que l’on va bien s’amuser. Les histoires les plus familières restent accessibles tout en présentant des personnages moins connus, comme la sorcière Baba Yaga et sa « cabane mobile sur des pattes de poulet ». Quant aux enfants plus âgés, ils pourront assister à une version décalée de « Jésus Christ Superstar » au théâtre Mossoviet.
Bottes en feutre et membres dissociés
Les enfants ayant des passions particulières, comme les dinosaures ou l’espace, trouveront également leur bonheur dans des musées moscovites de classe mondiale. Le Musée central des forces armées permet par exemple aux enfants de grimper sur des chars et lance-missiles, placés dans un jardin. Certaines des salles les plus impressionnantes de grands sites touristiques de Moscou, comme la galerie égyptienne du Musée des beaux-arts Pouchkine ou les carrosses du Palais des Armures, peuvent également plaire aux enfants.
Mais parfois, un tout petit musée suffit pour faire leur bonheur, comme le Musée des valenki(bottes en feutre), situé près de la gare Pavaletski. Il ne comporte qu’une pièce, mais le guide parle anglais et vous pourrez y voir comment ces chaussures durables sont fabriquées à partir d’immenses tas de laine ou essayer les chapeaux pour sauna dans le magasin d’usine juste à côté.
La maison-musée
Victor Vasnetsov est un endroit extraordinaire caché entre deux tours
d’habitations, qui propose des poêles en faïence, des meubles finement sculptés
et un studio-grenier plein de tableaux géants sur lesquels Vasnetsov revisite
les mythes et le folklore de la Russie médiévale. Certains enfants seront plus
attirés par l’iconoclaste musée
Maïakovski, qui abrite une exposition révolutionnaire proposant des
collages d’objets cassés, fondus ou redimensionnés.
Les usines réaménagées telles que la vingtaine de galeries du Vinzavod, avec ses graffitis aux couleurs vives et son art conceptuel, ou le musée de sculpture Bourganov, doté de passages surélevés ainsi que d’une cour exposant des membres géants dissociés, s’avèrent également très intéressantes. Quant à l’Experimentarium, centre de sciences interactives, il est le chef de file de la nouvelle génération de galeries.
Le parc Gorki, Kva Kva et Hommes de l’espace et Simpsons
Le parc Gorki et Kva Kva
Il y a un peu plus d’un an, l’oligarque Roman Abramovitch a investi dans les fêtes foraines délabrées du parc Gorki et les a transformées en un espace utopique rassemblant bars à jus, chaises longues, art extérieur et cours de yoga. L’entrée dans le parc est désormais gratuite et le site offre le Wi-Fi. Le cadre du terrifiant roman de Martin Cruz Smith décevra sans doute les personnes intéressées par la guerre froide, mais enchantera les enfants.
Par le passé, le lieu était habituellement rempli de vaisseaux spatiaux hors service et de montagnes russes bancales. Pendant l’été, le parc devient l’endroit idéal pour se relaxer au bord de l’eau, et il accueille désormais le Centre de culture contemporaine Garage, dirigé par la fiancé d’Abramovitch, Dacha Joukhova. Ce paradis artistique en plein essor comprend depuis peu un mini-zoo, un cinéma d’été et un café avec piscine. En hiver, les chemins sont inondés pour créer des kilomètres de patinoire.
Pour les jours pluvieux, le parc aquatique Kva Kva, au Nord de Moscou, est un choix gagnant. Doté des habituels toboggans, de lazy rivers, de machines à vagues et de jacuzzis, c’est un de ces endroits que les parents détestent mais que les ados adorent.
Après s’être promené à travers le parc Gorki situé au bord de l’eau ou avoir visité le vaisseau spatial Vostok qui a amené Iouri Gagarine dans l’espace, on en vient même à penser que Moscou convient parfaitement aux enfants. Crédit photo : Lori / Legion Media
Hommes de l’espace vs Simpsons
Dans les années 30, le Centre panrusse des expositions, connu sous le nom de VDNKh, était une foire agricole remplie de fontaines dorées et de pavillons ornés de sculptures. Ce centre architectural possède aujourd’hui son propre cirque, un manège et une patinoire. Il abrite également les musées des Cosmonautes et de l’Âge de glace, un monorail et une maison des papillons, ainsi que des abris remplis de lampes à lave et de boules d’énergie.
Le magasin de souvenirs d’Izmailovo constitue aussi un endroit idéal à visiter dans l’après-midi. Il s’agit d’un palais fantaisiste placé dans un labyrinthe fou composé d’étals, de brochettes vendues dans des stands, de DVD piratés des derniers films hollywoodiens et de poupées russes représentant des personnages allant des Simpsons aux Pokémons. Un arrêt de métro plus loin, vous trouverez des hectares de forêt dans le parc Izmailovski, ancien terrain de chasse des tsars qui est aujourd’hui un bois immense regorgeant d’étangs et de plaines de jeux.
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