Un astéroïde riche en platine d’un diamètre de 500 mètres peut contenir l’équivalent de tous les platinoïdes extraits depuis le début de l’humanité. Source : nasa.gov
La société russe I2BF Global Ventures a investi une partie de ses fonds dans Planetary Resources. C’est Ilya Goloubovitch, un des dirigeants de l’entreprise russe, qui l’a récemment déclaré. Cette information a été confirmée par le consultant de Planetary Resources Michael Murray, qui a refusé de révéler plus de détails sur l’accord. Parmi les autres investisseurs de Planetary Resources, on trouve notamment le directeur exécutif de Google Larry Page et l’ancien PDG du moteur de recherche Eric Schmidt, l’ancien informaticien de Microsoft et touriste de l’espace Charles Simonyi, le président du groupe « Perot » Ross Perot Jr, l’ancien dirigeant de Goldman Sachs John Whitehead ainsi que le réalisateur James Cameron. Goloubovitch affirme qu’I2BF Global Ventures est le seul fonds en partie russe à contribuer au projet.
Même s’il n’a pas révélé la somme des investissements à cause d’un accord de confidentialité, Goloubovitch a indiqué qu’« elle n’atteignait pour le moment pas les dizaines de millions de dollars, mais pourrait sensiblement augmenter lors de prochaines négociations ». Toujours selon lui, I2BF Global Ventures compte injecter jusqu’à 25% de ses fonds actuels dans le domaine spatial, soit plus de 50 millions de dollars.
Planetary Resources a fait part de ses projets d’exploitation industrielle des astéroïdes en avril de cette année. Elle envisage déjà d’envoyer dans l’espace des satellites de recherche d’ici deux ans, et de commencer l’extraction d’eau et de platinoïdes (dont de l’or) sur les astéroïdes dans 10 ans. « Un astéroïde riche en platine d’un diamètre de 500 mètres peut contenir l’équivalent de tous les platinoïdes extraits depuis le début de l’humanité », explique Goloubovitch. Il espère d’ailleurs que les astéroïdes riches en eau deviendront un « tremplin » pour la conquête du ciel profond, en approvisionnant les « postes de ravitaillement » en orbite en carburant et en eau : « l’accès aux réserves d’eau dans l’espace rendra les voyages hors de notre Terre bien moins chers ».
Les fondateurs de Planetary Resources sont connus pour leurs projets spatiaux. Peter Diamandis a par exemple créé X-Prize, qui a payé 10 millions de dollars en 2007 pour le premier vol dans l’espace d’un vaisseau en pilote automatique nommé SpaceShipOne (également sponsorisé par Google). Et l’entreprise d’Eric Anderson Space Adventures organise des voyages privés dans la Station spatiale internationale. Auparavant, Anderson a jugé les dépenses pour l’acheminement de six stations spatiales sur un astéroïde à entre 25 et 30 millions de dollars. « Le prix moyen des dernières missions sur ces corps célestes s’élevait à environ 400 millions de dollars, alors que la plateforme satellite Planetary Resources, anciennement appelée Arkyd, permettra d’atteindre les mêmes résultats pour seulement 5 à 10% de cette somme », indique Goloubovitch.
« De tels investissements constituent en quelque sorte un jeu », indique Alexandre Galitski, un des dirigeants d’Almaz Capital Partners. Cette dernière participe au projet spatial de Foundation B612 (qui réunit des fonds pour un télescope suivant les mouvements d’astéroïdes vers la terre). Si l’on trouve quelque chose d’utile sur ces astéroïdes, cela entraînera une multitude de nouvelles découvertes dans ce domaine et améliorera la compréhension du fonctionnement de l’univers.
« Ces projets ne sont réalisés pour gagner de l’argent, en tout cas pas dans un avenir proche », estime Galitski. « Les voyages privés dans l’espace présentent évidemment un énorme risque lié en premier lieu à l’argent. Mais aussi grand soit ce danger, il en vaut la peine », a déclaré la célèbre investisseuse Esther Dyson (qui possède également des parts dans le site russe Yandex) à Business Magazine. Dyson a injecté des fonds dans Space Adventures ainsi que dans l’opérateur de vols suborbitaux XCOR Aerospace. « Le projet de Planetary Resources coûte très cher. Mais dès que l’entreprise débutera ses activités et procèdera à l’extraction de biens utiles et indispensables pour la planète (peu importe lesquels), les prix baisseront immédiatement », ajoute-t-elle.
Quant à l’entreprise Planetary Resources, elle compte de toute évidence tirer profit de ce projet. Anderson a déjà déclaré qu’un astéroïde d’un diamètre de 50 mètres pouvait contenir un réservoir de platine d’une valeur de 50 milliards de dollars. « Tant que l’extraction ne rapportera pas de revenus, Planetary Resources dégagera des bénéfices grâce aux licences sur certaines de ces technologies, au développement de réseaux satellites spécialisés pour les clients gouvernementaux et privés, ainsi qu’à la vente et au traitement de données satellites », affirme Goloubovitch.
Lisez l’article en intégralité (en russe) sur le site vedomosti.ru.
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