Lors du match avec Brésil l'entraîneur Vladimir Alekno a réalisé quelques remplacements, mettant en attaque par Dmitri Mouserski, et plaçant Maksim Mikhaïlov (sur la photo) en réceptionneur-attaquant. Crédit photo : Itar-Tass
Ce qui est arrivé à la fin du troisième set de cette rencontre entre les deux grandes puissances du volley-ball, les experts l'analyseront pendant encore longtemps. Il semblait que les Brésiliens, après avoir remporté facilement deux sets, mèneraient le match à une victoire « sèche ». Mais l'entraîneur Vladimir Alekno a réalisé quelques remplacements, mettant en attaque par Dmitri Mouserski, et plaçant Maksim Mikhaïlov en réceptionneur-attaquant. Et tout a changé de façon spectaculaire. Les Russes one terminé le troisième set sur le fil du rasoir, en gagnant deux balles de matches et en remportant le set. Et au cours des deux autres sets, les Brésiliens n'ont pas été en mesure de contenir la montée en puissance des Russes. En fin de compte, une victoire 3:2 (19:25, 20:25, 29:27, 25:22, 15:9), que l'on peut qualifier d'historique. Aussi bien pour les résultats obtenus, que pour la dramaturgie du match.
« Le rêve s'est réalisé. On dit qu'il est impossible de se baigner deux fois
dans le même fleuve, mais j'ai essayé », a soufflé juste après la victoire Vladimir
Alekno. Il y a quatre ans à Pékin, il avait échoué à faire obtenir l'or
olympique à l'équipe nationale. C'est désormais chose faite.
Les joueurs russes, qui jusqu'à la fin de la finale, à la demande de
l'entraîneur, étaient plutôt distants avec la presse, ont été heureux de
partager leur joie avec les journalistes. On ne peut pas dire que les gars
souriaient ou riaient particulièrement : au contraire, ils étaient plutôt
sérieux avec leurs médailles autour du cou. Ils n'étaient pas encore conscients
de l'ampleur des événements, trop d'émotion avait été laissée sur le terrain.
« C'est l'équipe qui a gagné aujourd'hui. Nous avons réalisé un gros travail. Ce n'est pas arrivé en un jour, une semaine ou un mois d'entraînement. Nous nous sommes préparés pour les Jeux Olympiques près de trois ans », a raconté le capitaine Taras Htey. Quelqu'un a joué plus, certains autres moins, mais c'est l'exploit d'absolument toute l'équipe. Du personnel, des masseurs, des médecins, de la fédération, des épouses, des enfants, de nos parents qui nous ont aidés à atteindre de tels sommets. Croyez-moi, cette médaille autour du cou est très lourde. On y a beaucoup investi. Donc, je tiens à féliciter toute l'équipe russe, l'ensemble du pays. Parce que nous n'avions pas gagné depuis 30 ans, depuis l'époque soviétique. Et, bien sûr, il est doublement agréable que ce soit précisément nous qui soyons entrés dans l'histoire du volley-ball russe.
L'attaquant de pointe Maksim Mikhaïlov a maintenu un calme véritablement
olympien après les récompenses. Et a soigneusement expliqué comment tout
s'était passé.
Maksim, au moment décisif vous avez été
déplacé en position de réceptionneur-attaquant. Quand était-ce arrivé pour la
dernière fois?
Maksim Mikhaïlov: Il y
a six mois je crois. En effet, il y avait longtemps que je n'avais pas joué à
cette position. Mais cela a été facile de se souvenir. Ici c'est surtout le
mérite de l'entraîneur qui a cru en cette tactique. Sérieusement, ca a du être
difficile lors d'une finale où l'on perd 0 à 2 de me confier la place de
réceptionneur-attaquant alors que nous avons beaucoup d'autres bons joueurs.
Pourquoi Alenko a-t-il fait ça?
M.M. : Je
ne sais pas. Au cours du championnat, nous avions essayé, pratiqué, ca
fonctionnait un peu. Peut-être qu'il s'est souvenu d'un moment où en coupe du
monde j'ai joué comme réceptionneur-attaquant contre le Brésil. Et ca l'a aidé.
Pourquoi, comme dans le match contre
les États-Unis en phase de groupes, il a fallu perdre deux sets, attendre d'en
arriver à la balle de match, pour se transfigurer?
M.M. : Le
principal est que, comme dans le match avec les Américains, nous ayons gagné.
Ce n'est pas la première fois que nous gagnons après avoir été menés. Mais
remonter après un score de 0-2 c'est vraiment dur. Surtout lors de la finale
des Jeux Olympiques.
Outre les remplacements, qu'est-ce qui
a permis de renverser le cours du match?
M.M. : Les
remplacements sont l'un des facteurs décisifs. En outre, il y a l'esprit
d'équipe. Dans les deux premiers sets onous n'étions pas en forme. Tout nous
échappait des mains, on n'avait aucune confiance dans nos capacités. Et avec le
troisième set, quand nous avons vraiment commencé à jouer, tous ont à nouveau
cru en eux-mêmes, on a repris du poil de la bête. C'était le principal..
Tout est dans la tête ?
M.M. : Bien
sûr. Après tout, la psychologie ce n'est pas seulement notre problème. Sans
confiance, aussi fort que tu sois, impossible de faire quoi que ce soit.
Alekno vous a préparés à ce match ? Que
disait-il ?
M.M. : Avant
tout il a dit qu'il fallait jouer son propre jeu et de ne pas regarder les
Brésiliens. Habituellement, tout le monde essaie d'agir « contre » eux, car ils
aiment jouer sur la vitesse. Mais il faut s'en tenir à sa propre tactique. Et
jouer de la façon la plus détendue possible. Parce qu'avec les Brésiliens tout
le monde joue généralement façon guindée, et ils gagnent en surfant sur ces
émotions.
Vous n'avez pas l'air particulièrement
heureux. Pourquoi?
M.M. : On a
donné laissé beaucoup de forces sur le terrain. Dans un tel duel, toutes les
émotions restent dans le jeu. Je pense que le bonheur et la joie viendront plus
tard. Peut-être que le plus émotionnel était le libéro de notre équipe Alexeï Obmotchaev.
Il souriait, peinait à trouver les mots pour exprimer ses sentiments. La
première à le féliciter pour sa victoire a été sa femme Natalia - l'une des
leaders de l'équipe féminine de Russie. Elle a regardé le triomphe de son mari
à la télévision : après avoir perdu en quarts de finale contre les
Brésiliennes, les Russes ont dû rentrer à la maison.
Le texte original (en russe) disponible sur le site de Rossiyskaya Gazeta.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.