Clic et pointes sur le pavé parisien

Thinh Souvannarath, alias Little Shao, est un jeune photographe parisien de 29 ans qui fait poser des ballerines dans le décor de capitales de la danse telles que Paris et Saint-Pétersbourg.

Pour Little Shao, le mariage de la photo et de la danse n’est pas le fruit du hasard. Adolescent, il s’adonne au « breakdance » puis au « new style », enfin décide de fusionner ces passions avec une autre de ses activités favorites : la photo. Ses maîtres dans le domaine sont Raymond Depardon, Dave Hill, Andrew Eccles et David Lachapelle. Ils ont en commun le travail minutieux de la lumière qui fait ressortir le côté graphique.


En danseur de hip-hop qui se respecte, Little Shao est nourri de l’esthètique et de culture urbaine : ses modèles portent pantalons larges et t-shirts XL et posent sur fond de murs pleins de grafs et de terrains vagues des banlieues. Pourtant, en voyant des photos de ballerines prises à New York, il sent le déclic : « Je viens du hip-hop, je maîtrise le thème de la rue et de la danse car je suis danseur, donc j’essaye de faire mieux ! ».


De là l’idée de faire une série de photos de danseuses classiques dans les mégapoles. « Je ne vois pas de différence [entre les danseurs du hip-hop et classiques en tant que modèles, ndlr], je les vois du même œil. C’est juste les codes qui changent. J’ai même réalisé à Paris des shoots de danseuses classiques dans des attitudes et des univers hip-hop et au final, une grâce s’en dégage quand-même », affirme Little Shao.


La différence entre la série faite à Paris et celle de Saint-Pétersbourg est marquante. La série parisienne montre des danseuses en décontracté (leggings, shorts, t-shirts) dans des poses originales. Seules leur grâce et leur souplesse ainsi que le port des pointes trahissent leur appartenance au registre classique. Ces modèles incarnent la légèreté et l’indolence propres à Paris avec ses mansardes et ses parcs verdoyants. Pour Saint-Pétersbourg, le ton change radicalement.


La beauté stricte de cette ville a inspiré au photographe l’image de la danseuse étoile, figée dans des poses classiques de ballet. Voici notre ballerine sur la Place du Palais, la jambe levée à la seconde, la voici, en tutu, faisant démonstration d’un grand écart parfait sur les marches de la cathédrale Saint-Isaac, et voici encore sa silhouette cambrée sur fond de la Neva gelée.


Little Shao veut maintenant pousuivre et compléter cette série dans des villes comme San Fransisco, New York, Moscou et d’autres mégapoles. En attendant sa première grosse exposition qui pourrait avoir lieu à Moscou. Pour en savoir plus, consultez son travail sur le site : www.littleshao.com ou sur sa page Facebook.

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