L'ancien Premier ministre Y. Leterme inaugurant une coentreprise belgo-russe à Nijni Novgorod en 2010. Crédit photo : Solvay
La Fédération des Chambres de Commerce belges a tenu le 24 mai son événement phare, la BLCCA Academy, consacré à la stimulation des échanges commerciaux avec l’étranger. Le lendemain, Ernst&Young livrait son baromètre sur l’attractivité de la Belgique. On constate que la Belgique brouille son image par la multiplication des acteurs institutionnels et que la remise en question de la déductibilité des intérêts notionnels introduit une insécurité juridique peu rassurante pour les investisseurs. Faut-il y voir des éléments qui ont poussé le constructeur russe de la voiture « Marussia » à délaisser la Wallonie au profit d’un partenariat avec le Finlandais Valmet ?
Chercher la croissance là où elle se trouve
Dans le même temps, des fleurons de l’industrie belge investissent massivement en Russie pour pérenniser leurs activités.
« La Russie reste solvable grâce à ses énormes ressources… qui
correspondent à autant de besoins. Et ces paramètres ne disparaîtront
pas ! », note Gilles Heyvaert, directeur des Affaires économiques belges au
ministère des Affaires étrangères. Cependant, malgré l’énorme potentiel,
ces opérations sont très complexes selon Dolores Martinez, M&A
Manager chez le chimiste Solvay, qui a œuvré à la joint venture avec
Sibur portant sur un montant de 1,5 milliard euros. Elle relève qu’« il y a une très grande difficulté chez les Russes à partager le
pouvoir. Cela implique d’établir une relation de confiance pour négocier
des éléments essentiels. Dans notre projet qui remonte à 2007, le
contrat de fourniture d’éthylène était capital. Il nous faut un contrat
sur du très long terme. Or, il n’y avait aucun précédent de cet ordre…
Des contrats de 6 mois, un an, voire deux tout au plus ! Nous avons du
être très didactiques pour faire passer notre point de vue. Mais une
fois que cela marche, c’est très gratifiant. D’un côté, nous allons
monter un site qui rassemble le meilleur de nos technologies dans le
secteur du vinyle et de l’autre, nous avons le sentiment de participer
au développement local ».
Échanges par secteurs industriels
Des moyens à la mesure des ambitions
L’immensité des moyens nécessaires pour s’implanter en Russie n’est pas à
la portée de tous. Pour Physiol, spin off active dans les implants
intraoculaires, les licences d’importation constituent un frein.
« Grâce à nos excellentes relations avec le Dr Malyugin, à la pointe
dans le domaine de la micro-chirurgie de l’œil, Physiol est présente en
Russie. Mais pour nous y étendre, il faudrait des ressources dont nous
ne disposons pas »,
constate Hélène Bernard, Exécutive Manager de la PME.
D’autres stratégies sont liées à la crise.
C’est le cas avec la banque KBC qui revend sa filiale russe Absolut
Bank, malgré des chiffres positifs pour 2011 et début 2012. Ce
recentrement sur la zone euro s’explique par le poids des aides
publiques accordées aux banques.
Prometteurs mais complexes, les
échanges avec la Russie suscitent autant d’intérêt que de questions.
Pour y apporter des réponses concrètes, la Chambre de commerce
belgo-luxembourgeoise pour la Russie et le Belarus organise le 6 juin
prochain une session « Doing business in Russia ».
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