L'industrie belge enfin sur le radar des Russes

L'ancien Premier ministre Y. Leterme inaugurant une coentreprise belgo-russe à Nijni Novgorod en 2010. Crédit photo : Solvay

L'ancien Premier ministre Y. Leterme inaugurant une coentreprise belgo-russe à Nijni Novgorod en 2010. Crédit photo : Solvay

En 2011, la Russie se classait 15e client et 9e fournisseur de la Belgique. Les stations Lukoil font partie du paysage urbain belge tandis que Solvay s’implante aux côtés d’AGC à Nijni Novgorod.

La Fédération des Chambres de Commerce belges a tenu le 24 mai son événement phare, la BLCCA Academy, consacré à la stimulation des échanges commerciaux avec l’étranger. Le lendemain, Ernst&Young livrait son baromètre sur l’attractivité de la Belgique. On constate que la Belgique brouille son image par la multiplication des acteurs institutionnels et que la remise en question de la déductibilité des intérêts notionnels introduit une insécurité juridique peu rassurante pour les investisseurs. Faut-il y voir des éléments qui ont poussé le constructeur russe de la voiture « Marussia » à délaisser la Wallonie au profit d’un partenariat avec le Finlandais Valmet ?


Chercher la croissance là où elle se trouve


Dans le même temps, des fleurons de l’industrie belge investissent massivement en Russie pour pérenniser leurs activités. « La Russie reste solvable grâce à ses énormes ressources… qui correspondent à autant de besoins. Et ces paramètres ne disparaîtront pas ! », note Gilles Heyvaert, directeur des Affaires économiques belges au ministère des Affaires étrangères. Cependant, malgré l’énorme potentiel, ces opérations sont très complexes selon Dolores Martinez, M&A Manager chez le chimiste Solvay, qui a œuvré à la joint venture avec Sibur portant sur un montant de 1,5 milliard euros. Elle relève qu’« il y a une très grande difficulté chez les Russes à partager le pouvoir. Cela implique d’établir une relation de confiance pour négocier des éléments essentiels. Dans notre projet qui remonte à 2007, le contrat de fourniture d’éthylène était capital. Il nous faut un contrat sur du très long terme. Or, il n’y avait aucun précédent de cet ordre… Des contrats de 6 mois, un an, voire deux tout au plus ! Nous avons du être très didactiques pour faire passer notre point de vue. Mais une fois que cela marche, c’est très gratifiant. D’un côté, nous allons monter un site qui rassemble le meilleur de nos technologies dans le secteur du vinyle et de l’autre, nous avons le sentiment de participer au développement local ».

Échanges par secteurs industriels

Des moyens à la mesure des ambitions


L’immensité des moyens nécessaires pour s’implanter en Russie n’est pas à la portée de tous. Pour Physiol, spin off active dans les implants intraoculaires, les licences d’importation constituent ­un frein.


« Grâce à nos excellentes relations avec le Dr Malyugin, à la pointe dans le domaine de la ­micro-chirurgie de l’œil, Physiol est présente en Russie. Mais pour nous y étendre, il faudrait des ressources dont nous ne disposons pas », constate Hélène Bernard, Exécutive Manager de la PME.


D’autres stratégies sont liées à la crise. C’est le cas avec la banque KBC qui revend sa filiale russe Absolut Bank, malgré des chiffres positifs pour 2011 et début 2012. Ce recentrement sur la zone euro s’explique par le poids des aides publiques accordées aux banques.


Prometteurs mais complexes, les échanges avec la Russie suscitent autant d’intérêt que de questions. Pour y apporter des réponses concrètes, la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise pour la Russie et le Belarus organise le 6 juin prochain une session « Doing business in ­Russia ».

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