« Le cheerleading ne se réduit pas aux pom-pom girls »

L'équipe Vertigo de Saint-Pétersbourg. Source : service de presse

L'équipe Vertigo de Saint-Pétersbourg. Source : service de presse

Le cheerleading, ce sport venu des Etats-Unis et qui combine danse, gymnastique et figures acrobatiques, est une activité récente en Russie. D’ailleurs, la plupart des Russes ignorent que l’année dernière, c’est une équipe russe qui a remporté le championnat du monde du cheerleading.

Bien qu’il soit directement associé au football américain, le cheerleading a acquis une popularité mondiale, non pas en tant que groupe de supporter (voir l’encadré : cheer-dance et show de cheer-dance), mais grâce à l’exécution de prouesses acrobatiques (cheer). Le cheerleading s’est progressivement affirmé comme un sport à part entière, et de nos jours, cette activité cesse peu à peu d’être perçue comme un simple accessoire de soutien aux équipes de football, de basket, ou autres.

Le cheerleading

(de l’anglais « cheer », encourager, et « lead », mener) est un sport qui combine des éléments de spectacle sportif (danse, gymnastique, acrobatie). Le cheerleading se divise en plusieurs catégories:


Cheer : éléments issus de la gymnastique et de l’acrobatie, exécution de pyramides et de figures de danse en chantant.

Dance : elle combine danse sportive et éléments de gymnastique, avec une plastique et une chorégraphie travaillée, parfaitement synchronisée.

Cheer-mixte : représentation d’une équipe mixte (filles et garçons)

Cheerleader individuel : numéro en solo du (de la) meneur(se)

Cheer dance : danse sportive combinée à des éléments de gymnastique, avec un changement rapide de costumes pendant la représentation

Aujourd’hui, la Russie compte plus de 400 équipes de cheerleading, qui concourent dans différentes catégories : le cheer, le cheer-dance, le cheer-dance show, les stunts (pyramides) en groupe ou à deux (voir encadré). Les équipes russes participent régulièrement aux compétitions internationales. Lors du dernier Championnat russe de cheerleading, 80 équipes originaires de 15 régions du pays sont venus montrer leur savoir-faire. Et en 2011, lors du Championnat mondial de cheer-dance, c’est l’équipe russe Non-Stop qui a remporté la première place. Mais pour atteindre de tels résultats, il a fallu un entrainement intensif. « En 1999, le cheerleading était quasiment inconnu en Russie. Dès le début, nous avons coopéré avec les organisations internationales, et notamment l’Association américaine de cheerleading. Nous emmenions des entraineurs avec nous lors de stages, sans bien savoir quelles étaient les règles du concours. Nous venions simplement pour regarder et apprendre », raconte Valentina Petrovna, l’adjointe du président de la Fédération de Cheerleading de Russie.

A présent, le cheerleading se développe selon des méthodes européennes. En Russie et en Europe, il existe un système strict, selon lequel toute l’organisation de l’événement, depuis la compétition jusqu’aux costumes, doit être régie par la Fédération, tandis qu’aux Etats-Unis, il existe des structures commerciales de cheerleading indépendantes auxquelles les équipes font appel.

Aujourd’hui, la Russie compte plus de 400 équipes de cheerleading, qui concourent dans différentes catégories : le cheer, le cheer-dance, le cheer-dance show, les stunts (pyramides) en groupe ou à deux (voir encadré). Source : service de presse


En Russie, la Fédération de Cheerleading réunit 43 clubs régionaux, de Kaliningrad à Vladivostok. Depuis 2007, le cheerleading est reconnu discipline sportive, et chaque région prépare son équipe pour le Championnat de Russie, qui permet au gagnant de participer aux Championnats d’Europe et du Monde.

L’une des raisons de la montée de la popularité du cheerleading en Russie est l’approche qui se dégage des jeunes athlètes. Dans les films américains, la vision des pom-pom girls montre des jeunes filles minces. Mais en réalité, il n’en est rien. Nombreuses sont les équipes russes ayant déjà reçu de nombreux prix qui préfèrent une pyramide solide pour maintenir ses acrobates. Ainsi, le cheerleading est aussi devenu un sport pour adolescentes parfois complexées par leur corps. Quelle que soit votre taille, vous aurez toujours votre place dans une équipe.

Autre stéréotype sur le cheerleading : un sport de filles. Pourtant, dans les équipes, il y a aussi des garçons. A l’heure actuelle, les équipes russes comptent beaucoup plus d’équipes mixtes que d’équipes exclusivement féminines.

 

Le cheerleading demande un grand investissement, c’est pourquoi la plupart des amateurs qui choisissent cette activité sont des sportifs entrainés. Anna Komogorova, journaliste pour Radio Zenit (Saint-Pétersbourg), a débuté le cheerleading il y a peu, mais a déjà eu l’occasion de participer à la compétition internationale La Palmyre du Nord, qui s’est tenue en avril à Saint-Pétersbourg. Lorsqu’elle était étudiante, Anna a participé à de nombreux shows dansants lors de soirées universitaires. Après ses études, elle a commencé à suivre des cours de cheerleading, trois fois par semaine, après le travail. « Pour moi, il ne s’agit pas d’un métier, mais d’un passe-temps. Je ne suis pas payée pour le faire, ni pour participer aux compétitions. Mais je ne peux pas non plus appeler cela un hobby, parce que j’y passe près de neuf heures par semaine. Je dirais que c’est un mode de vie. C’est formidable de pouvoir se délester de son travail, participer à des compétitions, se réincarner dans une autre vie. Le cheerleading, c’est un énorme travail sur soi, et un dépassement physique », se confie-t-elle.

En 2013, la Fédération de cheerleading de Russie prévoit d’organiser des représentations à l’Université de Kazan. Peut-être les responsables des JO seront-ils inspirés pour intégrer un jour le cheerleading parmi les disciplines olympiques ? En attendant, la popularité de ce sport est telle que le cheerleading n’a besoin d’aucune publicité pour attirer de jeunes amateurs. « Le seul problème qui existe actuellement autour du cheerleading, c’est l’idée qu’il soit qualifié de propagande pour promouvoir le mode de vie américain », remarque Valentina Petrovna. « Je pense qu’il n’en est rien. Le sport n’a pas de frontières, qu’elles soient géographiques ou idéologiques. Et le cheerleading, c’est un sport. »

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