Sotchi veut réaliser un projet ambitieux : « Tour de Russie », une version plus courte du célèbre Tour de France. Crédit photo : Photoxpress
Sotchi (région de Krasnodar), qui accueillera les Jeux d’hiver de 2014, espère ajouter une grande course cycliste à sa longue liste d’évènements sportifs et internationaux majeurs.
Alexandre Goussiatnikov, haut fonctionnaire à la Fédération russe de cyclisme, a révélé que son pays souhaitait organiser une course du Pro Tour d’une semaine, et ce dès l’année prochaine.
« C’est un projet ambitieux, mais nous pensons que nous pouvons le réaliser », a déclaré ce mois-ci Goussiatnikov après le Tour de Sotchi, une course à étapes internationale qui a lieu chaque année le long de la mer Noire.
« Nous projetons de l’appeler le « Tour de Russie » : une version plus courte du célèbre Tour de France », a-t-il ajouté. « Les coureurs partiraient de Saint-Pétersbourg et iraient jusqu’à Moscou, avant de s’envoler vers Sotchi pour encore trois ou quatre jours à travers les montagnes du Caucase ».
Il a indiqué que les Russes soumettraient cette proposition à l’UCI (Union cycliste internationale) d’ici juin afin que la course puisse figurer dans le calendrier de l’année prochaine, tout en précisant : « Si nous ne sommes pas prêts pour la saison prochaine, nous reporterons le projet à 2014 ».
En plus des Jeux olympiques d’hiver et de la Coupe du monde de football 2018, Sotchi accueillera également à partir de 2014 le premier Grand Prix de Formule 1 organisé dans le pays, après la signature en 2010 d’un accord portant sur 7 ans avec Bernie Ecclestone, grand patron de ce sport.
Une course cycliste majeure cadrerait très bien avec le projet mondial lancé par Igor Makarov, riche homme d’affaires et patron de la Fédération russe de cyclisme, qui a également fondé l’équipe Pro Tour Katusha. Makarov, ancien coureur professionnel qui a fait fortune dans l’industrie du gaz, considère la course de Sotchi, organisée cette année pour la 58e fois, comme un tremplin vers une future compétition du Pro Tour.
Mais pour atteindre cet objectif, la Russie doit d’abord construire de bonnes routes. Quand on lui a demandé ce qu’il fallait à la Russie pour accueillir une course Pro Tour, Goussiatnikov a été très direct : « Il nous faut deux choses, de l’argent et des routes ». Le gouvernement russe a dépensé près de 200 millions de dollars pour construire un circuit automobile à Sotchi et améliorer les rues autour de la ville. Selon Goussiatnikov, le projet impliquerait également la rénovation des routes qui seront empruntées pour la course.
Ironie du sort, pour la deuxième année d’affilée, la course de Sotchi a commencé et s’est terminée à Krasnodar, capitale de la région, car la station balnéaire de la mer Noire et ses environs ressemblent encore à un énorme chantier en vue des JO de 2014.
Mladen Durlen, commissaire croate à l’UCI, a déclaré qu’une date avait été trouvée dans le calendrier international, et que la course attirerait des coureurs talentueux venant de plusieurs pays européens. « Je pense que ce tour s’agrandira et que son trajet sera meilleur, ce qui permettra d’accueillir des coureurs plus forts. En plus, plusieurs équipes du continent y ont participé cette année », a expliqué Durlen, qui était également le directeur de la course en 2005.
Interrogé sur la raison pour laquelle aucune équipe croate n’était au départ, Durlen a répondu : « Venir ici leur coûte très cher car il faut payer le voyage. De plus, plusieurs courses sont organisées en Europe centrale et ils peuvent s’y rendre en bus ou en voiture. Cela coûte bien moins cher ».
L’entraîneur allemand Viktor Hamann, dont l’équipe Nutrixxion a remporté les deux éditions précédentes, ne partage pas le même point de vue. « Je ne crois pas que venir ici coûte si cher. Vous devez juste réserver vos vols bien à l’avance », indique-t-il. « Nos gars aiment venir ici. Ils apprécient l’hospitalité, la cuisine locale, presque tout en somme. Et puis je parle couramment le russe, c’est pourquoi mes coureurs ne rencontrent jamais de problèmes », ajoute Hamann, Allemand né à Omsk avant d’émigrer en Allemagne en 1990.
L’édition de cette année, qui s’est déroulée du 4 au 8 avril, a été remportée par le Serbe Ivan Stevic. Le coureur a ainsi augmenté ses chances de représenter son pays aux Jeux de Londres. « Je pense que c’était une très bonne course. Tout était parfait : l’organisation, l’hospitalité, etc. », a indiqué Stevic, qui a battu quelques 150 adversaires de 10 pays européens, tout en devant gérer les éléments, les montagnes et les routes périlleuses pendant cinq jours et près de 900 kilomètres. « Bien sûr, les routes pourraient être bien meilleures, mais je pense que les Russes pourraient facilement résoudre ce problème avec tout l’argent qu’ils possèdent. Je suis tout de même content d’être venu. La Russie me porte chance dernièrement, car j’ai également gagné une course à Moscou l’année dernière ».
Cela étant, tout le monde ne partage pas l’enthousiasme de Stevic. « Les routes sont très mauvaises », pestait un autre Serbe, Zolt Der, qui a perdu toute chance de remporter la première place au classement général après avoir fini à plus de 12 minutes des leaders lors de la première étape. « Il y avait tellement de nids-de-poule et de débris que les crevaisons étaient monnaie courante. J’en ai eu deux le premier jour mais j’ai tout de même réussi à finir la course ». L’autrichien Michael Gogl s’est montré plus indulgent. « Nous avons vraiment apprécié notre séjour. Les routes ? Nous en avons connues des bien pires, comme en Amérique centrale par exemple ».
Article original : http://www.themoscowtimes.com/news/article/sochi-looks-to-host-pro-tour-cycling-next-year/457072.html#ixzz1sTuy5bSD
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