Syrie  : bras de fer avec l’Occident

Crédits photo : Photoxpress

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Lu dans la presse

Depuis le début des violences, la Russie s’oppose obstinément aux sanctions contre le régime de Bechar al Assad que réclament les autres pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU (sauf la Chine). Ses liens historiques avec Damas permettent à Moscou de croire en une possible médiation, pour éviter que ne se repro­duise en Syrie le scénario libyen. La presse est partagée entre fata­lisme et colère contre un Occident jugé coupable d’ingérence.

Le diktat de l’Occident

Evgueni Chestakov
Rossiyskaya Gazeta

Pour éviter que le sang ne coule en Syrie et pour construire le dialogue entre les parties, il faut éviter d’acculer dans un coin le chef d’État en place, lui coupant toute retraite sans rien lui proposer en échange. Or, c’est exactement ce que fait la Maison Blanche avec Assad. On ne peut pas dicter à un pays souverain quel leader il doit chasser et quel autre il doit garder, menacer, armes à la main, ceux qui ne rejettent pas le changement de pouvoir et voient en Assad le garant de la stabilité. Pourtant, l’Occident dicte et menace, jetant ainsi définitivement dans les poubelles de l’Histoire les normes du droit international autrefois respectées par tous.

La paix grâce à la Russie ?

Éditorial
Vedomosti

Certes, la Russie a gardé des leviers d’influence en Syrie, que l’Occident a perdus en instaurant les sanctions. Mais Moscou et Damas sont en retard. Les concessions d’Assad n’ont pas satisfait les opposants syriens, et les diplomates russes auraient dû se ­rendre en Syrie avant qu’on n’atteigne le chiffre de 6 000 vic­times. Il est peu probable qu’un accord parvienne désormais à satisfaire l’opposition criant vengeance, les alaouites au pouvoir et les autres minorités ethniques. Une trêve est possible, qui atténuerait la vio­lence. Sans quoi la prochaine mission des diplomates russes sera de sauver Assad pour l’accueillir en Russie ou ailleurs.

Sauver le tyran

Fiodor Loukianov
gazeta.ru

Même avec une forte pression extérieure, la guerre civile sera violente et à l’issue imprévisible. Le régime d’Assad va finir par tomber. En hiver 2003, quand le ciel est devenu noir au-dessus de Bagdad, le président Poutine a envoyé le ministre Primakov auprès de Saddam Hussein avec un message : les menaces des États-Unis ne sont pas du bluff, mais une réelle préparation à la guerre. Le président irakien a tapé Primakov sur l’épaule et lui a dit : « On se verra dans 20 ans » . Ils ne se sont plus jamais revus. Assad connaît l’histoire de Saddam, et de ses autres homologues renversés, il ne doit donc pas se nourrir d’illusions sur les intentions de ses adversaires.

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