La Céthédrale de l'Assomption au monastère de la Trinité-Saint-Serge, à Serguiev Possad. Crédits photo : Lori/LegionMedia
Cité de l’Anneau d’or, Serguiev Possad s’enorgueillit du monastère de la Trinité-Saint-Serge, assimilé au cœur de la foi orthodoxe russe et classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
À 70 kilomètres au nord de Moscou, Serguiev Possad - ou Zagorsk à l’ère soviétique, en l’honneur du compagnon de Lénine, Vladimir Zagorski - est une étape incontournable sur la route d’Alexandrov.
En voiture, comptez 1h15 depuis Moscou par la voie rapide M 8. Des trains s’arrêtent tous les jours à Serguiev Possad et partent toutes les 30 minutes de la gare de Iaroslavl à Moscou (Métro : Komsomolskaia). Comptez 1h30 en elektritchka (train de banlieue).
L’hôtel Aristocrate reçoit dans une ambiance très soviétique et offre une vue imprenable sur le monastère. L’hôtel Rousski dvorik se situe à 200 mètres de la Laure.
Le Konny dvor propose une cuisine russe dans un décor qui rappelle le XIXème siècle. À la sortie du monastère, un petit café vous propose des viennoiseries préparées par les moines.
Le monastère de la Trinité-Saint-Serge est
pour de nombreux Russes certes un symbole de spiritualité mais aussi de
patriotisme. Fondé vers 1345 par Serge de Radonège, saint patron de la Russie,
il est une fierté nationale. Dès les premières années après sa création,
l’édifice religieux joue un rôle primordial dans la vie spirituelle, politique
et culturelle du pays. Soutenant toujours l’État, il réussit à s’attribuer les
faveurs des éminences de l’époque, ce qui lui permet de faire croître ses
terres et ses richesses. Au XVIIIème siècle, le monastère devient le plus riche
propriétaire foncier de Russie et se voit décerner le rang honorifique de Laure
par Elisabeth Petrovna, fille de Pierre le Grand. Dès l’arrivée des Bolcheviks
au pouvoir, l’édifice est fermé - son patrimoine nationalisé et ses moines
chassés -, pour devenir un musée d’Histoire et des Arts. Il faudra un
demi-siècle au monastère pour retrouver ses lettres de noblesse.
Un ensemble à protéger
Le monastère, qui est également à vocation militaire, se
dote dès 1540 d’épaisses murailles fortifiées, percées de onze tours.
D’impressionnants remparts qui expliquent pourquoi de nombreux princes s’y sont
réfugiés durant les années noires de l’histoire russe, à l’instar de la
tsarevna Sophie et de ses frères Pierre (futur Pierre le Grand) et Ivan, en
1682, durant la révolte des streltsy.
Chaque été (généralement au mois de juillet) la ville accueille un
festival intitulé « Le ciel de Saint Serge ». Une multitude de ballons
gigantesques aux formes diverses et variées prennent leurs quartiers à Serguiev
Possad.
La particularité du festival est de n’autoriser que la participation de ballons
dont la forme se démarque de la goutte d’eau inversée, qui est optimale pour le
pilotage.
Les murailles protègent encore aujourd’hui un ensemble ecclésiastique surprenant de neuf églises, deux cathédrales, un séminaire, la Chambre des Métropolites (qui accueille le patriarche de Moscou et de toutes les Russies à chacun de ses déplacements), un musée d’art, une source d’eau miraculeuse et une académie ecclésiastique.
Cette dernière a aujourd’hui bel et bien retrouvé sa réputation puisqu’après
avoir été fermée par les Bolcheviks, elle redevient la principale « pierre » du
monastère, considéré comme l’un des plus actifs de Russie. Environ 300 moines
s’y forment et confirment sa qualité de haut lieu de la spiritualité. Chaque
année, plus d’un million de pèlerins convergent vers ce sanctuaire,
principalement à la Pâque orthodoxe, à la Pentecôte et le 18 juillet, fête de
la Saint Serge, fondateur de la Laure.
La capitale de la miniature
Bien que le monastère accapare toutes les attentions et soit la principale raison d’une escapade à Serguiev Possad, d’autres lieux sont à visiter, notamment le Musée du Jouet qui valut à la ville son surnom de « capitale de la miniature » en raison de son industrie ludique. Situé en face de la rue Serguievskaïa, l’endroit abrite aujourd’hui une surprenante exposition de jouets traditionnels russes du XIXème siècle, ainsi que la plus ancienne matriochka originaire de Serguiev Possad. En amont de la Laure, les anciennes écuries méritent également le détour. Une collection d’art populaire russe y est présentée, du XVIIIème au XXème siècles. La vie du monastère y est également représentée à travers des maquettes et des objets du quotidien.
Peuplé d’environ 115 000 âmes, Serguiev
Possad fait aujourd’hui tourner une grande partie de son économie autour d’une
importante fabrique de peinture et d’une usine spécialisée dans la conception
de systèmes informatiques pour la défense. Le tourisme restant bien évidemment
le principal moteur de la ville.
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