Etienne Tricaud est le directeur d'AREP. Crédits photo : Servicec de presse
Etienne Tricaud est le directeur d'AREP, le bureau d'étude parisien qui a remporté l'appel d'offre de Skolkovo. Il revient sur sa vision du futur berceau de l'innovation russe, celle qui lui a permis d'évincer 26 candidats.
Quelle conception de Skolkovo vous a permis de remporter l'appel d'offre russe?
Notre parti était très attentif au site du point de vue de l'organisation urbaine, entièrement tournée vers la création d'espaces publics qui devaient être des lieux de vie, de rencontres : c'est la vocation de cette cité. Il fallait faire se fertiliser mutuellement l'université, la recherche publique et privé, les start-up et le monde de l'industrie et de l'entreprise.
Nous avons également porté une attention très forte à l'échelle des espaces, à la relation du site avec la nature en préservant des lieux de déambulation. Sans oublier la question de la mobilité : un parc de transports en commun extrêmement développé a été proposé (véhicules à gaz, électriques). Skolkovo est une vraie ville.
AREP était très attentif au site du point de vue de l'organisation urbaine, entièrement tournée vers la création d'espaces publics. (Source : service de presse)
De quels facteurs propres à la Russie et à Moscou avez-vous dû tenir compte au cours de l'élaboration du projet?
Plusieurs facteurs ont été déterminants. Le facteur climatique, bien sûr. Nous en avons tenu compte pour les espaces publiques. Idem pour les bâtiments (isolation, orientation...). En Russie, le contact à la nature n'est pas le même qu'ailleurs. L'accessibilité à Skolkovo a aussi été problématique. On connaît les problèmes de circulation à Moscou!
Comparer Skolkovo à la Silicon Valley est-il pertinent? Vous êtes-vous inspiré de l'expérience américaine?
Nous nous en sommes inspiré au sens le cocktail de base (universités, start-up...) est un peu le même. Mais l'organisation spatiale américaine n'a rien à voir avec le projet moscovite. La Silicon Valley est un territoire immense. À la différence, Skolkovo est très concentré. 250 hectares de bâti sont prévus, sans compter les espaces naturels.
À quand le début et la fin des travaux?
Les travaux devraient débuter à la fin de cette année. Ces prochaines années seront consacrées à la construction des premiers équipements, les universités et le technoparc prioritairement.
Vous êtes-vous enfin inspiré de ce qui se fait à Paris en la matière?
Dans une certaine mesure, car les problématiques du Grand Paris et du Grand Moscou sont différentes. À Paris, on ne gère pas une expansion mais une réorganisation. Le noyau historique de Moscou est plus large que celui de Paris.
Propos recueillis par Caroline Gaujard-Larson
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