Crédits photo : Itar-Tass
« Des tendances positives sont en train de se dessiner dans les relations de la Russie avec une série d’États », constate le procureur général de la Russie, Youri Tchaïka. Le correspondant de Rossiyskaya Gazeta, Ivan Egorov, s’est entretenu avec lui au sujet des actions de protestation menées à Moscou suite aux élections frauduleuses de décembres et du poids des réseaux sociaux en ligne.
Quel est votre sentiment à l’égard des derniers meetings et des vagues de protestation liées au bilan des élections à la Douma ?
Youri Thaïka : Nous vivons dans un pays démocratique et chaque citoyen a le droit d'exprimer son opinion, à condition qu’il le fasse dans le cadre strict de la loi. Il est inadmissible de constater qu’aujourd’hui certaines personnalités manipulent les citoyens pour atteindre leurs buts politiques, et il s’agit bien sûr d’organisations aux financements pas très propres, qui proviennent de sources qui se situent bien en dehors des frontières de la Russie.
Durant la période des élections, certaines violations de la loi ont étés révélées. Les faits sont vérifiés non seulement par les procureurs mais aussi par les services chargés des enquêtes. Je peux vous assurer qu’une sanction légale sera appliquée pour chaque cas.
Les meetings de l'opposition se sont déroulés sans incidents majeurs mais des injures visaient les représentants du pouvoir. Ces actes ne sont plus réprimés aujourd’hui ?
En effet, après la décriminalisation dès le 8 décembre 2011 des actions criminelles qui étaient punissables auparavant selon les articles 129 (calomnie) et 130 (injure) du Code Pénal de la Fédération de Russie, de nombreuses personnes ont eu cette illusion que maintenant tout est permis et que personne ne sera tenu responsable de ses actes. Ce qui est totalement faux. La répression des propos injurieux et des calomnies existe toujours, mais elle est devenue administrative. L’article 319 du code pénal prévoit une sanction pour la tenue de propos injurieux en public à l’égard d’un représentant du pouvoir en exercice de ses fonctions ou en rapport avec leur exécution.
Boris Berezovski a déclaré récemment qu'il était prêt à revenir en Russie si le procureur général cesse de le convoquer. Que pensez-vous de cette déclaration ?
Le procureur général ne cessera pas de convoquer Boris Berezovski qui doit répondre à un certain nombre de questions devant la loi. Des décisions judiciaires prises à son encontre doivent être exécutés. Berezovski est poursuivi aussi dans d'autres affaires criminelles et pas uniquement en Russie. Tôt ou tard, il devra répondre des tous ses actes.
Aujourd’hui, l’apparition de réseaux sociaux sur la toile attire particulièrement la jeunesse. Est-ce que le ministère public prend en considération cette nouvelle tendance ?
Malheureusement, la popularité des réseaux sociaux profite souvent aux citoyens extrémistes. Pour cette raison, les organismes du ministère public réalisent régulièrement des web monitorings sur la toile afin de surveiller la diffusion des informations à caractère extrémiste et terroriste. Suite aux résultats recueillis par les procureurs sur la présence des éléments à caractère extrémiste, des restrictions d'accès aux sites concernés par la diffusion ont étés mises en place immédiatement.
L’année dernière sur le réseau le plus populaire en Russies, quelques groupes faisant partie d'organisations extrémistes illégales ont étés décelés. Déjà composés de quelques milliers de personnes, leur nombre était en constante augmentation. Une procédure judiciaire a été ouverte sur la base d’une affaire criminelle liée à l’activité et à l'organisation d’un mouvement extrémiste.
Malgré tout, la plupart des sites du même type continuent de publier des contenus interdits, carl’ensemble des serveurs qui diffusent les informations à caractère extrémiste se trouvent en dehors de la juridiction russe.
Le ministère public coopère avec les organismes compétents de plus de 80 États y compris avec les pays de la CEI ainsi qu’avec les membres du Conseil Européen dans le domaine de l'extradition et de l'aide juridique. Chaque année, nous recevons plus de 2 000 demandes d’extraditions de personnes qui se trouvent en Russie, et de notre côté, environ 500 demandes sont formulées à nos partenaires étrangers pour l’extradition des personnes vers la Russie afin qu’ils puissent y être jugés et exécuter leur peines. En outre, chaque année, en moyenne 6 milles demandes d’aide juridique en matière criminelle sont examinées.
La géographie de la coopération globale s'élargit et des tendances positives s’opèrent dans les relations de la Russie avec une série d’États tels que la Grande-Bretagne, les États-Unis, Israël. Nous avons réussis à faire revenir sur le territoire de la Russie plusieurs criminels impliqués dans de lourdes affaires ayant un impact public et liées à des crimes particulièrement graves.
Le ministère public continue néanmoins à se heurter à des problèmes de refus d’extradition pour des raisons très mal fondées, ce qui amène souvent à une impossibilité d’extradition car la durée de la validité des demandes russes au sujet des extraditions et de l’aide juridique entraîne l'impossibilité de la poursuite pénale des accusés.
Que pensez-vous du travail réalisé par les organismes du ministère public l'année dernière ?
Parmi les questions prioritaires figure la sécurité sociale des citoyens. Nous avons rendu à des centaines de milliers de personnes leurs droits violés. Une plainte sur cinq a été traitée de manière satisfaisante, et c’est au total près de trois millions de citoyens russes qui se sont adressé aux organismes du ministère public.
Par ailleurs, nous avons lié de très bonnes relations avec plusieurs collègues européens. Même la Grande-Bretagne, pour la première fois de l’histoire et en cent ans de relations, a pris la décision d’extrader quatre personnes vers la Russie.
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