La première banque russe Sberbank domine tous les métiers bancaires en Russie. Crédits photo : Itar-Tass
Le géant d'Etat russe prend le contrôle des activités russe de Cetelem, avec l'objectif de prendre un tiers du marché du crédit sur point de vente
BNP Paribas cède 70% de Cetelem au leader russe de la banque de détail pour une somme non dévoilée. La banque française conserve les 30% restant, démentant ainsi la rumeur selon laquelle elle se préparait à sortir complètement du marché russe. Les deux groupes vont démarrer leur partenariat sous la marque Cetelem à partir de l'été prochain avec l'objectif de prendre 30% du segment d'ici 5 ans, avec un encours de 5 milliards d'euros. A l'heure actuelle Cetelem affiche 800 millions d'euros d'encours, ce qui le place au 7ème rang dans le segment crédit à la consommation sur le lieu de vente, soit 3,5 % de part de marché. Les banquiers espèrent créer une synergie entre la marque Cetelem, les technologies de scoring françaises et d'autre part les liquidités et le réseau des 20 000 agences de Sberbank.
Le partenariat reflète le rapport de force qui s'est installé en Russie depuis la crise financière de 2008. D'un côté, les banques d'Etat Sberbank et VTB connaissent un essor rapide, tandis que les banques privées russes peinent à progresser. Frappés par la crise globale et plus particulièrement par les problèmes de la dette européenne, les acteurs étrangers se retirent des marchés émergents. BNP préfère garder – pour l'instant – un pied en Russie, mais se place sous l'aile du groupe bancaire le plus solide du pays.
Ancienne caisse d'épargne soviétique, Sberbank domine déjà tous les métiers bancaires en Russie, grâce à son image rassurante (l'Etat détient 60% de son capital). A elle seule, elle pèse pour 27% de l'ensemble des actifs du système bancaire russe. Ces derniers mois; la banque a multiplié les acquisitions (Volskbank International en Autriche, SLB Commercial Bank AG en Suisse, Troika Dialog et RBC Money en Russie). Une stratégie très agressive sous tendue par une campagne de modernisation profonde menée par le très énergique PDG Guerman Gref. Ce dernier veut faire de la banque l'une des cinq géants mondiaux. C'est pourquoi il lui faut s'enraciner très vite dans les segments les plus profitables du marché russe. Comme le souligne Andrei Vernikov, analyste chez Tserikh Capital Management, « Il est plus intéressant pour Sberbank d'acheter les technologies déjà opérationnelles de BNP Paribas que de mettre au point les siennes propres ». Le crédit sur point de vente est le tout dernier segment de la banque de détails sur lequel Sberbank n'occupe pas une position dominante.
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