À l’usine Sanofi-Aventis Vostok dans la région d’Oriol. Crédits photo : Itar-Tass
Numéro trois des groupes pharmaceutiques mondiaux, le français Sanofi-Aventis avait de bonnes raisons d’implanter la production de l’insuline que la Russie n’importe plus.
L’usine de production d’insuline « Sanofi-Aventis Vostok », acquise par le groupe dans la région d’Oriol en 2010 pour près de 28 millions d’euros, selon les experts, fonctionnera au maximum de sa capacité dès 2012.
« C’est la première et la seule fabrique d’insuline de dernière génération
en Russie. Et la quatrième plateforme mondiale pour le groupe, après
l’Allemagne, les États-Unis et la Chine » , affirme Tatiana Galkova,
directrice de la communication de Sanofi Russie. Selon elle, cette usine est
capitale pour le groupe.
Présente en Russie depuis déjà 1970, Sanofi est devenue le leader du marché
pharmaceutique sur la gamme de médicaments contre le diabète, le cancer, les
maladies cardio-vasculaires et du système nerveux central.
Au début 2011, l’usine lança la production de stylos injecteurs d’insuline
permettant aux diabétiques de faire leurs injections eux-mêmes sans aide
médicale. L’usine était capable de produire de 15 à 30 millions cartouches
d’insuline par an. « Nous avons apporté tout notre savoir-faire et la
maîtrise des nouvelles technologies en matière de fabrication d’insuline. Nous
sommes les seuls sur le marché en Russie », affirme Galkova.
La Russie compte 3,1 millions de patients atteints de diabète mais les experts
estiment que le chiffre est en fait trois à quatre fois plus élevé. « Les
capacités de production de l’usine sont suffisantes pour répondre au besoin du
marché russe tant en insuline analogue, qu’en insuline humaine » , assure
Galkova.
Jusqu’à maintenant, produire l’insuline en Russie n’était pas rentable. En
1989, le ministère de la Santé de l’URSS avait interdit la production
d’insuline, car celle-ci était de mauvaise qualité (extraite du pancréas de
porc), et décrété l’importation depuis l’étranger d’une insuline fabriquée à
partir de micro-organismes saprophytes. Depuis, la production d’insuline avait
été abandonnée.
Ouvrir une usine en Russie ne présentait aucun intérêt ni pour les sociétés
russes, ni pour les étrangères : l’insuline était considérée comme un produit
stratégique, exonéré des taxes douanières et son achat était financé par
l’État.
Le regain d’intérêt de la part de Sanofi pour la production sur le territoire
russe est lié au programme fédéral d’aide complémentaire en médicaments pour
les plus démunis, qui couvre un tiers du marché pharmaceutique et représente 2
milliards de dollars. Et 70% de cette somme est destinée exclusivement à des
producteurs nationaux. Un producteur d’insuline implanté sur le territoire
russe obtient ainsi, d’office, un marché garanti.
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