Élections contestées et manifestations

Crédits photo : Photoxpress

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Depuis que la Commission électorale a annoncé les résultats du scrutin législatif, dimanche 4 décembre, une vague de mécontement secoue la Russie. Une partie grandissante de la population conteste la victoire du parti au pouvoir, Russie unie, arrivé en ­tête avec une majorité affaiblie. Les observateurs dénoncent des fraudes, alors qu’un appel à un rassemblement massif, samedi 10 décembre dans les rues de la capitale, a été largement entendu.


Ruban blanc

Tatiana Lysova
Vedomosti

Il existe un moyen simple de manifester son indignation : attacher un ruban blanc à son bras, son sac ou sa voiture. Ensuite aller à la manif, ou pas. Ceux qui portent des rubans peuvent se recon­naître. La question essentielle pour les mécontents est « combien sommes-nous ? ». Ils veulent le comprendre pour eux-mêmes et le montrer à ce pouvoir qui a perdu leur confiance. C’est ­entre autres pour cela qu’ils étaient nombreux à compter aller à la manifestaion du 10 décembre. Et le ruban ne remplacera pas cela. Une voiture anonyme dans un bouchon avec un bout de tissu blanc, et un homme vivant, debout à côté de toi, ce n’est pas la même chose.

La surdité du pouvoir

Éditorial
Gazeta.ru


Russie unie explique : les protestations de masse contre les ­fraudes, c’est une tentative de la minorité d’imposer sa volonté à la majorité. Le pouvoir refuse de voir et d’entendre qu’une majorité des citoyens se sentent offensés par des manipulations éhontées. L’affirmation selon laquelle ce qui se passe n’est que temporaire et financé de l’extérieur n’amènera rien de bon. Les leaders de l’opposition doivent veiller à ce que les manifestations ne débordent pas du cadre légal. Mais le plus grand danger reste la surdité et l’inflexibilité du pouvoir qui s’appuie sur l’appareil répressif. Sauf que le pouvoir ne peut pas se suicider seul, sans entraîner le pays.

Un possible dialogue

Victor Khamraev

Kommersant

Les élections contestées par l’opposition ont modifié le rapport du tandem dirigeant à leurs adversaires politiques. Vladimir Poutine comme Dmitri Medvedev ont convenu qu’il fallait entamer un dialogue avec ceux qui ne sont pas d’accord. Les opposants acquiescent, mais ne sont pas sûrs de comprendre qui le pouvoir désigne en tant qu’opposition et quel sera le format du dialogue. Les experts sont convaincus que stratégiquement ces discussions doivent déboucher sur une ré­forme politique. Mais d’abord il faut rétablir entre la société et le pouvoir une relation de confiance, qui a été sévèrement endommagée par les résultats des élections.

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