L’amitié franco-russe va plus loin que le « bœuf Stroganoff ». Crédits photo : Vasily Bykov
Crédits photos : Vasily Bykov, Marina Shakleina, Claude Chavrin
Quatre chefs russes participent cette année aux Semaines de la gastronomie russe en France, qui se tient dans trois restaurants réputés de la Côte d’Azur.
Accueilli avec son collègue Ilia Chalev dans les
cuisines de Jean-Denis Rieubland, à l’Hôtel Negresco, Andrei Zimine
n’en revient pas :
« Il y a dix ans, je n’aurais pas imaginé dans mes rêves les plus fous
de me retrouver à cuisiner sur les fourneaux d’un restaurant français
une étoile au guide Michelin. Et ce n’est pas dans le cadre d’un projet
institutionnel, mais grâce à l’enthousiasme et à la curiosité des
organisateurs. Nous sommes venus présenter des plats russes par les
alliances de saveurs, mais internationaux par la forme et l’exécution,
qui figurent sur la carte de notre restaurant moscovite. Les gens y
goûtent et sont agréablement surpris en découvrant que les Russes aussi
savent cuisiner. La haute cuisine en Russie repose encore sur les
enthousiastes, mais elle est techniquement et moralement prête à de tels
échanges ».
Les invités russes ont relevé un défi : en utilisant les produits du
marché et leur savoir-faire, ils doivent ouvrir de nouveaux horizons
gastronomiques au public français et international rompu à la grande
cuisine. Les convives de la semaine gastronomique à Nice ont pu ainsi
déguster une soupe froide de betterave en infusion de citron.
Visuellement, le plat rappelle davantage une pâtisserie d’exécution
virtuose, un mille-feuille de légumes aux couleurs flamboyantes de
l’automne, baigné d’un bouillon aux arômes incomparables. Seuls les
fins connaisseurs pourront reconnaître dans cette symphonie de
betterave des notes de kvas et de raifort, deux ingrédients typiquement
russes, irremplaçables sur la table traditionnelle.
Tout un voyage gastronomique à la découverte de saveurs inspirées de « l’âme slave » |
Un filet de cerf aux myrtilles de marais cuit au four, des pelmeni au crabe royal, une glace au pain de seigle, tout un voyage gastronomique pour le gourmet européen. « Nous ne connaissons pratiquement pas la cuisine russe, mais je suis sûr qu’il y a plein de choses très raffinées, elle participe tout de même de l’âme slave » , admet Benoît Kandel, premier adjoint au maire de Nice, qui se réjouit que la présence russe ait augmenté de 30% cette année dans sa ville. Le carré de foie gras au cœur de la « côtelette Pojarski » du chef Ilia Chalev était, quant à lui, une révérence aux subtilités de la cuisine locale.
Ce festival est aussi une occasion pour les chefs russes et français d’échanger des idées et des techniques.
« En France, l’environnement gastronomique est très différent et très
riche, c’est intéressant d’observer les collègues français et on a
envie d’apprendre d’eux des petits trucs »
, avoue Alexei Zimine.
Parmi les participants russes, on trouve
aussi bien des expérimentateurs gastronomiques, comme Dmitri
Chourchakov, qui a inauguré les Saisons russes au Grand Hôtel de Cannes,
que de chefs classiques, comme Igor Chouroupov, attendu du 24 au 27
novembre au Café de Paris à Monte-Carlo. Mais tous se distinguent par
leur originalité et leur talent, qui conquièrent les cœurs et les
estomacs des connaisseurs français de l’art culinaire.
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