Crédits photo : Vedomosti
L’idée naît des initiatives de Bernard Magrez, œnologue français qui, sur la fin de sa vie, cède trois de ses domaines pour des répétitions de jeunes talents, dont celui à qui Magrez achète un violon Stradivari : le violoniste prometteur Matthieu Arama.
Ayant décidé de donner un éclat musical à la perspective de promotion viticole et de faire découvrir l’instrument en Russie, Magrez et ses importateurs russes, le Groupe Alianta, ont sollicité l’appui de l’association « Dialogue franco-russe » et ont amené l'idée au conservatoire de Moscou. Le recteur Alexandre Sokolov et ses collègues acceptent l'idée et proposent d’utiliser un plus grand nombre d’instruments Stradivari qui se trouvent au Musée Glinka pour valoriser le projet « Dialogue Stradivari ». Pour présenter les interprètes dignes de ce nom, la mise en place d’un concours parmi les jeunes musiciens s’impose. Les vainqueurs se sont trouvés les uns meilleurs que les autres.
Nous y voilà : sur la grande scène du conservatoire où se retrouvent les cinq violons un alto et un violoncelle entre les mains de sept violonistes, deux altistes et un violoncelliste qui jouent en quatuor, en solo, accompagnés par le piano et par l'orchestre. Pour sentir la différence, il serait intéressant de comparer le son de Stradivari avec celui d’un violon ordinaire produit par le même interprète sur une même composition. Mais même sans rentrer dans toute sorte de comparaison, il est évident que le son des instruments Stradivari est absolument divin. Leur principale qualité, c’est la portée du son envoyé dans la salle. Le bois reflète les moindres nuances dans le mouvement des doigts et de l'archet.
Les journalistes réussissent à s’entretenir avec les participants autour d’un verre lors du cocktail dans la salle Rubinstein, là où ont été déplacés pratiquement tous les fauteuils d'orchestre de Gala. Les musiciens regrettent qu'il ait fallu apprendre à maîtriser de si beaux instruments seulement en quatre jours, dans des classes du conservatoire sous stricte surveillance, en partageant parfois un violon avec son camarade. « Une année est nécessaire », estime le violoncelliste Alexandre Ramm. Le musicien français à qui l’on a confié le violon pour un usage personnel était plus privilégie. Mais les Russes Elena Semenova, avec les variations de Paganini sur le thème Tancredi de Rossini, et Sergey Pospelov, avec la Chaconne de Bach, n’ont pourtant rien à envier à Matthieu Arama qui avait quant à lui interprété Habanera Sarasate et les variations de Veniyavsky.
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