Les Voyages en URSS de Jacques Dupâquier

Dans le cadre de la Biennale de photographie de Perm et avec le soutien d’Alliance Française Perm: une exposition de photographies de Jacques Dupâquer, démographe, directeur d’études à l’EHESS et membre de l’Académie des Sciences morales et politiques

jusqu'au 7 octobre

Le cliché est bien connu d’un photographe qui arrive dans un pays étranger, exotique, très différent du sien par apparence, par culture, par traditions, par climat... Sur cet exotisme, cette étrangeté des couleurs, des visages et des êtres se basent les trois quarts du succès de ses images. Ses photos transmettent alors un émoi, traduisent une inspiration venue d’un tel voyage, mais aussi montrent une énorme distance par rapport au monde qu’il photographie.

Ce n’est pourtant pas le cas de Jacques Dupâquer, à l’époque un jeune chercheur sur la Russie, qui débarque en URSS en 1956, sa caméra à la main, dans le pays des bolchéviks. Une tendresse inexplicable émane de ses images qui ne visent rien de particulier: une route de campagne, un arrêt d’autobus, un couple qui achête des glaces. Ses modèles semblent ne pas s’apercevoir d’un étranger, qui pourtant, en 1956 était une espèce d’extraterrestre. Lui, à son tour, semble être épris et surpris de cette manière de vivre, mais aussi l’approcher avec un grand respect et de la partager comme n’importe quel autochtone, il n’y a rien de «touristique» dans ses images. Ce qui est déjà lié dans notre conscience générale avec une période dont on a plutôt honte, devient d’un coup entouré d’une poésie dont on ne peut que s’étonner: comment a-t-il trouvé tant de grâce dans le quotidien si simple et si dur des Soviétiques?

Jacques Dupâquer dit aussi avoir eu de la chance d’arriver juste après le XXe Congrès du parti communiste et d’être tombé dans un créneau de liberté et perplexité générales. “On ne savait plus ce qui était permis et ce qui ne l’était pas. Les Russes étaient en plein désarroi. La première impression que j'ai eue, si vous voulez, c'était cette sorte de pagaille, de désorganisation.”  - dit-il.

C’est peut-être aussi un certain espoir inattendu qu’on voit sur ses visages lointains qui nous sourient à travers les couleurs palôttes qui immortalisent un pays qui n’existe plus.

Trouver plus d’informations sur le site d’Alliance Française de Perm

http://afrus.ru/perm/fr/2011/09/les-voyages-en-urss-de-jacques-dupaquier-259

Voir les photos du Fond photographique Jascques Dupâquer et lire son interview sur son voyage en Russie sur le site de l’Iconothèque russe et soviétique  (EHESS)

http://iconotheque-russe.ehess.fr/fonds/1/

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