Locomotive EP20 à l'usine de Novotcherkassk. Photo : service de presse
Principal objectif : remporter le mirifique contrat pour la construction du train à très grande vitesse qui doit relier avant la fin de la décennie Moscou et Saint-Pétersbourg à une allure de 400km/h. L’infrastructure ferroviaire en Russie laisse à désirer, et une modernisation est urgente. Début septembre, le patron des chemins de fer russes (RJD), Vladimir Iakounine, annonçait que 313 milliards d’euros seraient dépensés d’ici 2030 pour remettre à niveau quelque 20 000 km de lignes ferroviaires. La partie qui intéresse le plus les constructeurs étrangers – dont Alstom – est celle des 2 500km de lignes à grande vitesse qui doivent être construites en Russie d’ici 2018, date à laquelle le pays organisera la Coupe du monde de football.
Alstom
multiplie les signaux aux autorités russes pour signifier qu’il est prêt
à localiser la production et transférer ses technologies, ce qu’il fait
déjà avec TMH. Vingt-deux de ses ingénieurs travaillent en permanence
sur le site industriel de Novotcherkassk (sud de la Russie) pour former
des équipes russes.
« La conception des nouvelles locomotives est entièrement réalisée ici »,
précise Pietro Silvestro, directeur général de TATrans, filiale d’Alstom et de TMH.
« Nous avons complètement changé la manière dont les ingénieurs travaillaient. Désormais, tous utilisent le logiciel Catia
[de Dassault Systèmes]
et l’on met en place une chaîne de commande à l’occidentale »
. TATrans vient de présenter au public sa première locomotive passager
EP20, au terme d’une conception qui a pris à peine 7 mois. TATrans
emploie 170 personnes au total et va dans quelques mois mettre sur le
marché une nouvelle locomotive fret baptisée 2ES5.
Le marché, et
plus particulièrement RJD, répond positivement à ces efforts, puisque
depuis 2008, l’alliance TMH Alstom a reçu des commandes pour 700
locomotives totalisant 3,5 milliards d’euros. Thierry Best, directeur
commercial d’Alstom Transport, note qu’il n’y a
« pas exemple de pays où Alstom ait connu une croissance aussi forte qu’en Russie »
. L’alliance TMH et Alstom Transport a également répondu à de gros
appels d’offres comme le métro d’Omsk (Sibérie) et les tramways de
Saint-Pétersbourg et de Moscou. Afin de se positionner face aux besoins
russes, les deux groupes envisagent de lancer avec Promelectronica une
société spécialisée dans la signalisation ferroviaire.
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