La colère après une série de catastrophes aériennes

En quatre mois, quatre avions se sont écrasés en Russie, en faisant des dizaines de morts. À chaque fois, des appareils de conception soviétique. Après le crash du Yak-42 dans lequel ont péri 43 joueurs de hockey de haut niveau, le président Medvedev a exigé des mesures radicales. Mais les médias doutent de plus en plus de la capacité et des paroles du gouvernement.
La sécurité dans deux mois

Anastasia Dagaeva, Vedomosti

Medvedev a chargé le gouvernement d’élaborer d’ici le 15 novembre une série de mesures pour limiter l’activité des « compagnies incapables d’assurer la sécurité des passagers » . Toutes les catastrophes de cette année ont impliqué des avions de petits transporteurs, sur des lignes locales, ou des charters. Medvedev a annoncé la création d’un réseau moderne de compagnies qui couvriraient le pays entier en subventionnant les lignes intérieures et régio­nales. Les directives du président ­attirent aussi l’attention sur le personnel navigant comme facteur clé de la sécurité des vols, sur sa formation et son niveau de qualification.

Catastrophe ordinaire

Éditorial, gazeta.ru
Le matériel aéronautique russe est dans un état moribond. Après chaque catastrophe, les fonctionnaires répètent les mêmes for­mules de circonstance sur la sécurité, la modernisation et le développement du parc aéronautique. Mais les déclarations sur la nécessité de moderniser ne sont pas suivies d’effet. L’état des ­routes, des avions, des hôpitaux ou des centrales électriques est tel que le pays vit en permanence au bord de la catastrophe, devenue ordinaire. Le pouvoir doit radicalement changer sa manière de gérer la vie du pays, qui ressemble dangereusement à un avion fatigué et obligé d’atterrir d’urgence, avec des conséquences imprévisibles.

Des têtes doivent tomber

Stanislav Koutcher, kommersant.fm

Quand est-ce que le ministre des Transports sera limogé ? Je n’ai rien contre lui, c’est sûrement un type bien, un bon père de famille. Mais si nous voulons, comme le répète souvent notre président, devenir un état de droit et une société civile, nous devons élaborer quelques règles de bienséance. En premier lieu, un code de comportement des fonctionnaires. Il faut absolument qu’il y ait des licenciements, car c’est un indicateur de la responsabilité de l’État face au peuple. Dans une société normale, le ministre de la Sécurité donne sa démission après une série d’attentats. Chez nous, il reçoit une médaille et se rapproche encore des cimes du pouvoir.

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