Crédits photo : www.rusmuseum.ru.
Crédits photo : Kommersant
L’exposition est organisée à l’occasion de l’anniversaire de Konstantin Korovine. Le 23 novembre 2011 seront fêtés les 150 ans de sa date de naissance.
Le clou du programme fut l’exposition du panneau que l’artiste avait créé pour les pavillons de Russie à l’Exposition mondiale de Paris en 1900. Korovine avait préparé de très grands tableaux de style moderne pour décorer les pavillons représentants la Sibérie et les confins de la Russie. Pour ce travail, le jury de l’exposition lui a remis deux médailles d’or et sept d’argent, alors que le Gouvernement français lui a décerné la Légion d’honneur. En 1901 déjà, ces vastes tableaux sont devenus des pièces du Musée Russe. Pendant 110 ans, ils ont été cachés du regard des visiteurs, conservés dans les réserves, enroulés sur des cylindres. 23 tableaux parmi 31 ont été complètement restaurés pour l’exposition.
Au total, l’exposition recouvre 250 tableaux de Korovine en provenance de 14 musées russes et de collections privées. Ses travaux de théâtre ouvrent l’exposition. Comme l’a expliqué le curateur de l’événement, Vladimir Krouglov, plusieurs personnes étaient au courant de cette partie du patrimoine culturel du maître, bien que très peu connaissaient ses croquis. Par exemple, les croquis de costumes de théâtre et de décorations pour la mise en scène de Hartmann de La Fleur écarlate (Alenkiï Tsvetotchek) au théâtre Mariinsky proviennent de cinq musées différents. Korovine a retravaillé plusieurs fois le Koniok-Gorbunok, et les spectateurs ont maintenant la chance de comparer les esquisses de 1902 et de 1911. On peut aussi voir les costumes pour l’opéra Snégourotchka ou La Demoiselle des neiges réalisés à partir de ses croquis.
Le don de Korovine était singulièrement varié. Il est connu comme un paysagiste et portraitiste de génie. Son Portrait d’une choriste, peint en 1883, passe pour le premier modèle de l'« impressionnisme russe ». À peu près dans le même temps, il commence à travailler dans les styles du symbolisme et du modernisme. Lors de la première guerre mondiale, l’artiste a assisté à l’élaboration du couvre-feu pour l’armée du front Sud-Ouest.
L’exposition de l’Aile de Benoît englobe la période des années 1880 jusqu’aux années 1930 et révèle l’évolution de sa maîtrise. Les dernières années de sa vie, Korovine vivait en France et, selon les souvenirs de ses contemporains, a beaucoup souffert de sa séparation de la Mère-Patrie. Sa nostalgie est pleinement reflétée dans son autoportrait de 1938 – un des derniers tableaux de Korovine. Toutefois, Vladimir Krouglov croit que les œuvres joviales et optimistes sont beaucoup plus typiques de ce « brillant artiste, homme joyeux et plein d’esprit, distingué par un regard perspicace, une main assurée et un gout raffiné. »
« C’est un illustre exemple de la façon dont le grand maître russe a pu travailler », explique Vadim Znamienov, président de la « Versailles russe », Peterhof, en nous faisant part de ses impressions. « Par rapport aux abominations de plomb de nos jours, l’art optimiste et radieux de Korovine produit un effet d’autant plus fort ».
K.Korovine. Le paysage rural avec un pont. Crédits photo : www.rusmuseum.ru.
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