Alexeï Ouvarov suit les privatisations au ministère de l'économie. Crédits photo : Ben Aris
Entretien avec AlexeÏ Ouvarov, responsable des privatisations.
Combien de compagnies sont en vente et combien comptez-vous lever de fonds ?
Il y a un programme sur trois ans. La liste des privatisations compte plus de 1300 compagnies, dont plus de 90% sont des PME. Seules 10% des principales compagnies de la liste auront un intérêt pour les étrangers. Nous allons commencer à les vendre à partir de 2013, en encaissant au passage 25 milliards d'euros. Nous comptons obtenir 5 milliards d'euros cette année en vendant des parts de Sovkomflot et de Sberbank.
Comment ces entreprises vont-elles être vendues ? Allez-vous en vendre les blocs de contrôle ou par morceaux ?
Chaque société est un cas particulier. Par exemple, nous pourrions
vendre un bloc de contrôle à un grand investisseur étranger ou les
vendre par l'intermédiaire d'introductions en bourse par morceaux avec
émission ultérieure d'actions.
Les privatisations frauduleuses des années 90 ont jeté le discrédit sur
ces opérations. Qu'allez-vous faire pour rassurer les investisseurs ?
La loi de privatisation actuelle prévoit des ventes aux enchères
claires, ouvertes à tous ceux qui s'acquittent d'un droit de
participation.
Quelles sont les grandes entreprises de la liste qui intéressent le plus les investisseurs étrangers ?
En 2011, les grandes entreprises mises en vente comprennent
Sovkomflot
et une participation de 7,5% dans Sberbank. En 2012, ce sera au tour de
FSK, RusHydro, et 10% de VTB.
Nous prévoyons de vendre 25% moins une
action cette année. Elle sera probablement vendue lors d'une
introduction en bourse, en privatisant par le biais du marché boursier,
utilisé comme un instrument afin de recueillir des fonds et améliorer la
qualité du marché. Si cela fonctionne bien, alors la valeur des actions
va augmenter.
Plus tard nous vendrons de nouveau 25% et pourrions
ensuite vendre 25% plus une ou deux actions, ce qui pourrait survenir en
2015.
Certaines de ces entreprises sont très chères. N'y a-t-il pas là un
risque d'inonder le marché avec des actions, alors que celui-ci n'a
qu'une capacité limitée d'absorption des offres de cette envergure ?
La valorisation de certaines de ces entreprises est très élevée et nous
ne pouvons pas les vendre toutes à la fois. Nous comprenons également
que le programme de privatisation de la Russie est en concurrence avec
les programmes de privatisation d'autres pays, qui vendent également des
entreprises dans le but de lever des fonds pour leurs budgets.
Cependant, nous croyons qu'il est possible de lever 25 milliards de
dollars au cours des trois prochaines années.
Le gouvernement a fait volte-face en incluant des sociétés dites
« stratégiques » dont les capitaux étrangers sont exclus par une loi
datant de 2008. Existera-t-il un mécanisme particulier pour la mise en
vente de ces entreprises ?
Les groupes stratégiques seront également accessibles aux étrangers,
après examen d'une commission d'État, qui devrait à coup sûr autoriser
les transactions.
Propos recueillis par Ben Aris
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