Sandra et Bruno travaillent ensemble à Moscou depuis 2008. Crédits photo : archives personnelles
L’agence du couple belge se spécialise dans les segments de l’art contemporain, de la mode et de l’événementiel. Trois ans après ses débuts, BOOMBOOM aligne déjà une impressionnante liste de gros clients.
« Nous avons démarré au plus fort de la crise »,
se souvient Sandra. Rien d’étonnant, car les économistes soulignent que toute crise crée de formidables opportunités. « Les employés étaient moins gourmands question salaires, le loyer moins cher » et surtout, curieusement,
« plusieurs concurrents ont choisi ce moment pour faire un long break et
partir en vacances plusieurs mois. Du coup, nous avons récupéré leurs
clients ! »
En 2009, l’agence a démarré fort avec plusieurs gros événements comme
l’ouverture de Strelka, une ancienne friche industrielle reconvertie en
galeries d’art très courues ; la foire d’art contemporain Art Moscow.
Deux grands groupes internationaux ont passé de gros contrats avec
BOOMBOOM, ce qui a donné le Lexus Hybrid Art Festival et une série
d’événements pour le producteur de tabac Parliament.
Aujourd’hui, BOOMBOOM, ce sont huit employés, plus quelques travailleurs indépendants.
« Nous créons un poste environ tous les six mois »,
explique Sandra.
Fin juillet, ils préparent une exposition photo
dans un centre de design tout juste inauguré. L’exposition sera
consacrée aux clichés africains du photographe italien Gianni Giansanti.
« Notre activité connaît une croissance rapide » . Leur démarrage rapide s’explique aussi par le fait que Sandra travaille en Russie depuis 1998. Après avoir travaillé auprès de la représentation de l’ONU à Moscou et au sein d’une agence russe, elle s’était déjà créé un gros carnet d’adresses aussi bien en Belgique qu’à Moscou et dans la sphère diplomatique. « À un moment donné, nous avons compris qu’on avait constitué un carnet suffisamment important pour travailler seuls » . « Nous avions déjà une réputation à Moscou » raconte Bruno, qui s’y est installé pour de bon en 2008. « Nos services étaient et sont compétitifs car nous sommes une petite structure avec des prix plus abordables que les grosses agences, qui ont tout de suite des gros coûts de fonctionnement ».
BOOMBOOM réalise 40% de son chiffre d’affaires dans la mode, tandis que ses deux autres activités, l’art contemporain et l’événementiel représentent 30% chacun.
« La direction est en général composée d’expatriés internationaux tandis que le mid management est russe. Souvent il existe de vraies barrières culturelles et linguistiques qui doivent être franchies pour mener à bien les projets » , souligne Sandra, qui imagine des programmes de sensibilisation à l’art contemporain pour les cadres moyens au sein d’entreprises qui se lancent dans des programmes de mécénat. « Notre approche vise à améliorer la communication interne d’une entreprise et à créer une culture propre à chaque société », résume Bruno.
La communication d’entreprise serait-elle en retard en Russie ? « Pas dans des secteurs comme le BTP ou la finance », répond Sandra. « Ils seraient même plutôt en avance, surtout en termes d'organisation. Mais, suivant les secteurs, il existe de fortes disparités, comme en Belgique, d’ailleurs » . Quant au déficit d’image du pays en général, Sandra comme Bruno le trouvent totalement injustifié. « Les médias sont largement responsables de cette mauvaise image », estime Sandra. « Notre rôle est d’améliorer la coopération pour qu’on se comprenne mieux » .
« Tout le monde a peur de la Russie »
, constate Bruno
« et c’est parce qu’ils ne comprennent pas ou ne savent pas ce qui se
passe ici. Les étrangers qui viennent pour la première fois sont
toujours surpris positivement par la réalité russe. Il faut juste faire
attention à ne pas tomber sur le mauvais guide ».
Auraient-ils chaussés des lunettes roses ? Non.
« Il y a des choses qui ne vont pas »
convient Bruno :
« Si la poste et l’administration russes travaillaient mieux… »
. Sandra enchaîne
« et la connaissance des langues étrangères est largement insuffisante… peut mieux faire ! »
Un point qui ne laisse pas d’étonner le duo belge, c’est la facilité
avec laquelle les Russes supportent le stress dans la préparation d’un
événement.
« Les préparatifs sont trop souvent achevés à la dernière minute !»
s’exclame Sandra.
Confrontés à cette situation, les Européens ont tendance à céder à la panique.
« Et pourtant, au tout dernier moment, les choses fonctionnent. Le miracle russe se réalise ! »
sourit Sandra.
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