La Russie n'est plus un marché émergent. C'est du moins l'opinion de l'UE, qui cherche à mettre fin au traitement commercial de faveur mis en place dans les années 1990.
L'exécutif de l'Union européenne a annoncé son intention d'exclure les
pays à revenu intermédiaire comme la Russie et le Brésil des droits de
douane spéciaux introduits conformément au Système de préférences
généralisées (SPG) de l'UE.
« Les équilibres économiques mondiaux ont connu d'énormes bouleversements »
, a déclaré le Commissaire européen au Commerce Karel De Gucht aux journalistes.
« Si nous accordons des préférences douanières dans cet environnement
concurrentiel, ce sont les pays les plus nécessiteux qui doivent obtenir
le plus d'avantages ».
176 pays ont actuellement droit à des tarifs douaniers spéciaux qui, au
total, représentent 4% de l’ensemble des importations vers l’UE. Selon
les propositions de Bruxelles, cela permettra de purger la liste
d'environ 80 pays.
Cette proposition constitue la reconnaissance la
plus explicite par Bruxelles de la puissance économique croissante de la
Russie. L'Union Européenne est de loin le partenaire commercial le plus
important de la Russie et le volume des échanges a augmenté bon train
au cours des dix dernières années. L'UE représentait 49% des échanges
commerciaux de la Russie en 2010, après que le chiffre d'affaires total
eut plus que quadruplé, passant de 46,8 milliards d'euros en 2000 à 216
milliards en 2010.
Le revenu par tête de la Russie a été multiplié
par près de dix au cours de la dernière décennie, pour atteindre 15.900
dollars à la fin de l'année 2010, selon le CIA Factbook, faisant de la
Russie un «pays développé à revenu moyen».
Les entreprises d'Europe
occidentale ont réagi à la hausse du revenu disponible par une ruée sur
la Russie et en tirant profit d'un marché de la consommation à
croissance rapide.
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