Mistral gagnant sur les côtes normandes

Photo : Reuters/Vostock Photo

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Lors de l’ouverture du sommet du G8 à Deauville, la France a prouvé qu’elle considérait la Russie comme un partenaire stratégique. Le président Nicolas Sarkozy a notamment annoncé l’intention de la France d’investir dans la région du Caucase, il a accepté l’accord sur la vente du Mistral et a appuyé la proposition russe sur la sécurité nucléaire.

L’hôte du G8 à Deauville Nicolas Sarkozy a été le premier avec qui s’est entretenu le président russe Dmitri Medvedv. A l’issue de la rencontre, c’est dans la bonne humeur que les deux dirigeants ont répondu aux questions des journalistes. Le président Nicolas Sarkozy a déclaré que la France et la Russie ont trouvé un accord définitif concernant la vente des quatre porte-hélicoptères Mistral. La signature aura lieu dans 15 jours. Selon les termes du contrat, la Russie achètera deux navires à la France, et deux autres seront construits en Russie avec l’aide de spécialistes français. Nicolas Sarkozy a ajouté que cet accord montre une fois de plus que la guerre froide est terminée, et que l’Europe considère la Russie comme un partenaire stratégique.

En décembre 2010, les chefs d’Etats russe et français avaient déjà annoncé les conclusions d’un accord sur la vente des navires Mistral, mais les dates de signature du contrat entre «Rosoboronexport» et DCNS n’avaient pas été communiquées. Il y a encore une semaine, une source proche de «Rosoboronexport» assurait que le contrat serait conclu avant la fin de l’année. Seul problème selon des responsables du ministère de la Défense russe, les militaires français ne semblaient pas prêts à fournir la licence du système de combat Zenith-9. Selon une source proche du ministère de la Défense, un compromis a été trouvé entre les deux parties, et le système sera intégrée dans une version plus ou moins simplifiée.

Si le contrat sur la vente de Mistral est définitivement conclu, la France deviendra le premier pays partenaire de la Russie au sein de l’UE dans le domaine du BPC, assure Arnaud Kalika, expert de l’Agence parisienne d’information économique et politique. Pour le gouvernement français, c’est un moyen de soutenir la main d’oeuvre, surtout à Saint-Nazaire, où seront construits les deux premiers navires, explique Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales.

Les présidents russe et français ont également adopté une déclaration conjointe concernant leur coopération pour le développement du tourisme dans le Caucase du Nord. Ils ont fait part de leur intention d’inclure le projet d’aménagement touristique parmi les priorités de ce partenariat stratégique entre les deux pays. Selon une source du Kremlin, cette joint-venture prévoit notamment un partage des parts à 50%, et un investissement à hauteur d’un milliard d’euros. Les fonds russes devraient être débloqués sous la forme de garanties publiques émises par la banque «Vnesheconombank».

Contrairement à d’autres pays du G8, la France a également approuvé et soutenue la proposition du président Medvedev visant à renforcer la sécurité nucléaire internationale, a affirmé le directeur adjoint du groupe nucléaire public russe Rosatom, Nicolas Spassky.

L’intérêt de la France pour la Russie dans les sphères politique et économique est actuellement de 60 pour 40, pense une source proche de l’ambassade de Russie en France. Et c’est en partie à travers la Russie que la France est susceptible de porter ses initiatives au G8. La rencontre, initialement prévue pour vendredi, a été avancée d’un jour, étant donné que la France et la Grande-Bretagne préparent actuellement une nouvelle résolution de l’ONU sur la situation en Syrie, et qu’ils souhaitent persuader la Russie de sortir de sa neutralité, a affirmé un membre de la délégation russe. 

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