Le limogeage controversé du maire de Moscou

Crédits photo : RIA Novosti

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Iouri Loujkov a été destitué par le Président Medvedev après 18 ans de règne sur la politique et les affaires de la capitale. Accusé de népotisme, d’incapacité à gérer la saturation du transport et surtout d’avoir mis le secteur immobilier en coupe réglée avec son épouse, la milliardaire Elena Batourina, l’ex-maire laisse l’opinion publique très partagée.






Bon vent, Loujkov !
Grigori Revzine
Kommersant
L’amour peut être dangereux. Il peut rendre une femme distinguée et raffinée. Ou en faire une sorte de grosse dinde en survêt’, les yeux boursouflés de cupidité. Moscou a subi le second sort. Mais l’amour de Loujkov était sincère. Il lui offrait des colliers d’autoroutes, des diamants de gratte-ciels. Sans se soucier de la qualité, il voulait que ça fasse riche. Il adorait les chantiers, se mêlait de tout. Passionnément. Le malheur, c’est que tout ce qu’il touchait se dégradait. Il ne respectait pas l’avis des autres, il aurait préféré d’ailleurs qu’il n’y ait pas d’architectes.


Débarrassés du joug
Alexandre Lebedev
gazeta.ru
La collusion du pouvoir et du business à Moscou a triomphé dans l’union de « l’administrateur robuste » et de la « businesswoman à succès ». Ils travaillaient souvent ensemble : dans le conseil d’administration d’une entreprise, Loujkov représentait la Ville, sa femme Batourina, le secteur privé. C’est pourquoi la fin sans gloire de Loujkov fait naître en nous un espoir : c’est peut-être le début d’une véritable lutte contre la corruption, contre le péculat ou la concussion pratiqués par les fonctionnaires, aussi bien que le vol dans le secteur privé.


Maire bouc émissaire
Iouri Kovelitsyne
Moskovski Komsomolets
Même si tout ce qu’on reproche au maire était vrai, ce sont des bagatelles, comparées aux complots entre le pouvoir fédéral et les oligarques qui ont pillé le pays. En outre, les accusations sont inventées de toutes pièces. On a l’impression que la bête de somme est chargée de tonnes de fumier informationnel. Le choix de la cible n’est pas surprenant. Le changement du maire de Moscou est seul à même de modifier la situation dans le pays. Mais c’est ouvrir la voie à une révolution de velours, à une euphorie trompeuse à laquelle les Russes n’ont pas encore goûté.

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