Football : nous avons compati à vos souffrances (+Diaporama)

 

Les fans ont envahi les bars et les clubs moscovites pour suivre en direct la Coupe du monde en Afrique du Sud. Crédits photo : Max Avdeev

 

La Russie était absente de la Coupe du monde en Afrique du Sud. Céder avec aussi peu de talent face aux Slovènes, mais en ayant fait une belle bringue la veille du match retour dans les bars de Moscou, il n’y avait que notre équipe nationale pour le faire. Pourtant, elle avait tout pour elle : le célèbre entraîneur hollandais Hiddink au riche palmarès, d’excellents joueurs comme Archavine, d’énormes primes promises avec une générosité toute russe pour la seule qualification. Et une élimination à l’arrivée…

C’est pourquoi de nombreux Russes, croyez-le ou non, supportaient la France. Zidane, Henry, Anelka, vos gars sont devenus un peu nos gars aussi. Ils sont Européens - les Russes les comprennent - qui plus est de France, ce pays que les Russes ont toujours aimé.

Et puis les vôtres et les nôtres attendent toujours un miracle. Parfois il advient. Mais parfois la fortune tourne le dos. Et nous avons pleuré ensemble les Bleus, qui ont marqué leur premier et unique but dans la seconde mi-temps du dernier match. Vous n’étiez pas dans le groupe mortel mais avez, comme nous, signé vous-mêmes votre arrêt de mort.

Cela dit, le foot a un avantage. La condamnation ou la sanction n’est pas définitive. Ne restent que des remords de la conscience et des cicatrices sur le cœur. Et à chaque fois tout recommence à zéro. Notre magnifique gardien de buts Lev Iachine et votre extraordinaire buteur Juste Fontaine regarderont, l’un des cieux, l’autre de sa résidence, la renaissance de nos équipes. Nous avons appelé à l’aide un autre Hollandais, Advokaat, tandis que vous avez sollicité Blanc : vous avez toujours été réticents à l’invasion étrangère. Un seul objectif : participer à la Coupe de monde de 2014, au Brésil, et avant cela, en 2012, à la Coupe d’Europe, en Pologne et en Ukraine. Avec un tel amour populaire pour le ballon rond et la masse de talents qui naissent parmi nous, c’est tout à fait réalisable. La période où l’on se couvre la tête de cendres et se lamente est terminée. Au travail, les amis. J’ai failli écrire « camarades ».

Nikolaï Dolgopolov est vice–président de l’AIPS (presse sportive) et rédacteur en chef adjoint de Rossiyskaya Gazeta

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