Bonduelle craque pour le Kouban (+Diaporama)

L’usine Bonduelle exporte désormais dans les autres paysde l’ex-URSS. Mêmes normes de qualité pour tous !Crédits photo : Vladimir Anosov

L’usine Bonduelle exporte désormais dans les autres paysde l’ex-URSS. Mêmes normes de qualité pour tous !Crédits photo : Vladimir Anosov

Présent sur le marché russe depuis 16 ans, Bonduelle y a ouvert au bout de dix ans son unique usine à Dinsk près de Krasnodar, la capitale du Kouban. L’établissement fournit un quart de la production totale des légumes en conserve de cette région connue comme le grenier de la Russie. Trois Français travaillent au sein de la direction de l’usine, à Novotitarovsk, non loin de la capitale régionale.

Les Français dirigent les principales branches : l’agronomie, les finances, la production. Issu d’une famille de paysans de père en fils, l’agronome en chef Jean-Michel Besse est arrivé en Russie il y a six ans. Son collègue Samuel Coupri, le directeur exécutif adjoint à la production, est venu quatre ans plus tard, après trois ans passés en Ukraine.

« Ma femme Natalia est ukrainienne, de culture proche de celle de Kouban ; nous n’avons donc pas eu de problèmes d’adaptation linguistique », commente Samuel Coupri. Il persévère dans sa préférence pour les pelmeni par rapport au borchtch de Kouban. Néanmoins, en vrai cosaque, Samuel ne demeure pas en ville. Il possède une maison dans une stanitsa (village cosaque) 
et a planté son propre potager sur quelques centaines de mètres carrés. En rentrant du travail, il s’occupe de ses légumes. « Je suis adepte des produits sains, et c’est bon aussi pour ma pratique de la langue. On bavarde par-dessus la palissade avec le voisin ».

Les spécialistes français n’ont pas beaucoup de temps libre. La période d’activité intense à la conserverie commence dès le mois de mai, avec le début de la saison des haricots rouges. Puis mûrissent les petits pois, et les moissons durent jusqu’en octobre, jusqu’à ce que le maïs soit mis en boîte. Toute la matière première est produite ici, à Dinsk, sur 6 000 hectares d’espaces loués. Les 50 agronomes travaillant sous les ordres de Jean-Michel Besse gèrent 3 300 hectares de terrains, de la préparation des sols aux semailles jusqu’à la récolte. L’ensemencement se fait en plusieurs étapes pour que l’usine soit pourvue en matière première durant toute la saison.

Le choix géographique de l’usine a été dicté en partie par une politique régionale attractive pour les investisseurs et le soutien du pouvoir local



L’usine de Novotitarovsk compte deux chaînes de fabrication des conserves. Tout est automatisé, au détail près : l’acheminement de la matière première, la séparation des épis de maïs et des cosses de pois, le battage du grain. Les machines remplissent les boîtes de légumes, les stérilisent, forment les palettes. Les principaux équipements technologiques sont fournis par la firme GERICO. Le contrôle de qualité est mené par le laboratoire central de l’usine, tout le processus est surveillé de près, du choix des semences au produit fini. En 24 heures, tournant à plein, la conserverie traite 200 000 tonnes de marchandise.

« Le plus gros problème pour nos techniciens avait d’abord été l’importation de pièces de rechange pour l’équipement de l’usine, en raison des formalités à la frontière », raconte Samuel Coupri. « Heureusement que les liens entre la Russie et L’Europe se sont resserrés. Nous avons élargi la production et ne travaillons plus seulement pour le marché russe, mais pour toute l’ex-URSS. Ce sont les mêmes normes pour tous, y compris la France ».

« Nous avons eu aussi des difficultés pour réunir toutes les conditions nécessaires à la production d’un produit conforme à nos exigences de qualité », explique Jean-Michel Besse. « Le sol de Kouban contient de bonnes réserves d’eau, les terres sont riches en matières organiques, mais elles sont lourdes et vaseuses. Il faut des tracteurs puissants pour les travailler. En plus, à cause du passage brutal entre l’hiver et l’été, on ne peut pas garantir de moisson sans irrigation ».

Les spécialistes de Bonduelle l’admettent volontiers : le choix géographique a été dicté en partie par la politique d’investissement attractive et le soutien du pouvoir local. La conserverie de Kouban a été construite en un temps record. En juin 2003, la première pierre était posée, en octobre de la même année, un accord était signé avec l’administration de la région. Un an plus tard, l’usine était inaugurée. En 2005, la production de la filiale russe de l’entreprise française avait augmenté de 40%.

Jean-Michel concède que « bien sûr, les problèmes d’ordre administratif surgissent. C’est très compliqué d’enregistrer en Russie des variétés étrangères. Il nous a fallu trois ans pour inscrire nos variétés de pois et maïs au registre national. Ils doivent repasser à nouveau tous des tests très complexes. Mais nous comprenons aussi que nous sommes des invités, et ne pouvons pas mettre les pieds sur la table. C’est une manière de défendre les intérêts des producteurs locaux. Mais là aussi les choses s’arrangent et la Russie vient à notre rencontre ».

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Les deux hommes s’investissent beaucoup dans la formation des cadres russes. Jean-Michel se dit « convaincu que nous pourrions collaborer sur des projets d’élevage, de développement de la culture en serre, coopérer plus activement dans la recherche agronomique. Nous essayons de présenter la France à nos collègues russes. Nous les emmenons dans des exploitations agricoles, dans des usines Bonduelle à l’étranger. Ils ont pu observer le travail des services agronomiques français. Nous transmettons chaque jour notre savoir-faire aux habitants de Kouban, apprenons aux agronomes du coin à régler de nombreux problèmes de manière autonome ».

Jean-Michel Besse et Samuel Coupri admettent que depuis qu’ils travaillent à Kouban, ils ne se sont pas seulement intégrés dans la vie russe, mais ont appris à l’aimer. Samuel est fasciné par les musées locaux et la fantastique couleur nationale cosaque, alors que Jean-Michel s’est pris de passion pour le ballet russe.

Et ce dernier de préciser : « Même si j’ai toujours une paire de bottes en caoutchouc dans ma voiture, presque tous les dimanches je mets un costume et nous allons, ma petite fille Naomi et moi, au théâtre de Krasnodar. J’ai été ébahi de découvrir de tels théâtres si loin de Moscou et de Saint-Pétersbourg. Ce fut une immense surprise pour moi ! »

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