Grèce : risque d'effet domino?

La crise qui secoue l’UE peut faire penser à celle qui a mis l’économie russe à plat en 1998, mais la presse n’estime pas le pays particulièrement menacé. Elle observe les désordres en Grèce, dans lesquels elle perçoit un anticapitalisme primaire, l’échec d’un idéal de civilisation dont la Grèce est le berceau, ou encore un épisode de plus dans le feuilleton « Bruxelles, ton univers impitoyable...»

Les limites de l’anticapitalisme
Maxime Artemiev
Vedomosti

Peut-on accepter le slogan « Mort aux banquiers », qui fut agité par les manifestants contre le sauvetage du capitalisme au détriment du peuple laborieux ? Est-il plus acceptable que « Mort aux tsiganes »? Un politologue américain m’a répondu sans hésiter qu’on choisit une profession mais pas une nationalité ou une race. Le tsigane n’y est pour rien, contrairement au banquier qui doit assumer son choix professionnel. L’autodafé de trois employés de banque, dont une femme enceinte, à Athènes, montre les limites d’une telle dialectique.



La chute de la Grèce
Semen Novoproudsky
gazeta.ru

Ce qui arrive à la Grèce en ce moment présente un intérêt tout particulier pour la Russie. Les deux pays sont unis par le même sentiment de perte d’une grandeur passée. Sauf que nous avons perdu notre empire hier à peine, et avons l’habitude de peser dans l’arène internationale, contrairement à la Grèce. Mais aucune réalisation historique passée d’un pays n’empêchera un krach politique ou économique. Nous écrivons l’histoire aujourd’hui et maintenant, en cherchant appui sur le passé mais en trouvant aussi de nouvelles solutions à des problèmes inédits.



Virer la Grèce et accepter l’Estonie?
Anna Kaledina
Komsomolskaia pravda

La crise européenne commence à ressembler fâcheusement à un feuilleton sentimental bien parti pour tenir en haleine le monde entier pour tout l’année, voire plus. Les derniers communiqués venant de la zone euro font l’effet d’une pomme importée hors saison : brillante, appétissante mais désagréable au goût. L’acceptation de l’Estonie dans la zone euro en pleine crise relève d’un esprit de vitrine, d’une volonté de faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais c’est tout sauf une démonstration de force.


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