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Cet acteur du Théâtre Maly avait l’habitude de jouer les hommes amoureux. Plusieurs poètes de son époque relevèrent : « Il interprète à merveille les beaux hommes et seulement les beaux hommes ! ». Grâce à la maîtrise de son art et à son charme, Vitold Polonski savait donner de la profondeur et une couleur dramatique à ses personnages. Il mourut d’une intoxication alimentaire en 1919.
Comme Vitold Polonski, Vladimir Maksimov était acteur de théâtre : il jouait au Théâtre d’Art et Théâtre Maly de Moscou. Il participa à la création du Grand théâtre dramatique de Pétrograd. Vladimir Maksimov débuta au cinéma en 1910 dans le court métrage Minuit au Cimetière et continua à tourner jusqu’en 1926. Son dernier rôle fut Les Décembristes, film dans lequel il tient le rôle de l’empereur Alexandre Ier.
Le cinéma muet apporta à Natalia Lyssenko gloire et bonheur. Elle commença sa carrière en 1915 dans le rôle de Katioucha Maslova, le personnage principal de Résurrection de Léon Tolstoï. Elle tourna sous la direction des plus grands réalisateurs. Elle brilla dans les drames Satan Triomphant et Sous l’Emprise du Péché de Iakov Protazanov, dans Le Nid de l’Épervier de Tchéslav Sabinski. Après la Révolution d’Octobre, elle s’installa avec son mari Ivan Mosjoukine à Paris où ils poursuivirent leur carrière dans le cinéma.
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Il est un a priori sur les acteurs du cinéma muet : leur métier consistait à faire des mimiques et des mouvements de bras devant la caméra. Rien de plus faux et Ivan Mosjoukine en fut une parfaite illustration. Il avait la capacité de changer instantanément d’expression. Dans La Vie dans la Mort, impassible, la caméra le filme en train de pleurer. Le Père Serge et La Dame de Pique restent aujourd’hui parmi les films dont l’intensité dramatique bouleverse leurs spectateurs. En 1919, Ivan Mosjoukine échappa de peu au peloton d’exécution. Il vécut d’abord en France, où il fut l’une des vedettes des studios Albatros. Il fut victime du cinéma parlant : son fort accent en français ne lui permit pas de poursuivre sa carrière. Il s’établit alors aux Etats-Unis où il mourut en 1939.
Vera Karalli, soliste des théâtres Russe et Bolchoï, vit un jour un film dans lequel jouait l’actrice danoise Asta Nielsen. Son interprétation produisit sur elle une telle impression qu’elle voulut suivre son exemple. Les spectateurs pleuraient à chaudes larmes lorsque le personnage joué par Vera Karalli dans Les Chrysanthèmes avalait du poison, exécutait une dernière danse et rendait l’âme. Après la Révolution d’Octobre, elle quitta la Russie. Elle poursuivit sa carrière au cinéma avant d’enseigner la danse.
Au cours de sa très courte carrière qui ne dura que cinq ans, Vera Kholodnaïa eut le temps de devenir une diva du cinéma muet. Elle tourna avec les plus grands réalisateurs de son temps. Les critiques l’encensaient, pensant qu’elle « ne jou[ait] pas mais vi[vai]t à l’écran ». Bien qu’elle n’ait pas suivi de formation d’acteur, le co-fondateur du Théâtre d’Art de Moscou, Konstantin Stanislavski, la recruta. Vera Kholodnaïa resta fidèle au cinéma. Elle était à Odessa lorsque se produisit la Révolution d’Octobre. Elle refusa de quitter la Russie et mourut de la grippe espagnole en 1919.
Après avoir étudié à l’école du Théâtre d’Art de Moscou, Vera Orlova en intégra la troupe. L’un des premiers films dans lesquels elle tourna fut Le Séminariste Sachka, un film policier en quatre parties où se produisent crimes, vols et courses poursuites ébouriffantes. L’actrice connut la gloire grâce à sa collaboration avec le réalisateur Iakov Protazanov. Elle joua dans Le Père Serge, La Dame de Pique et Aelita. Vera Orlova tourna aussi des films parlants.
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