Du trolling d’Elon Musk aux ours géants: cet art viral de l’artiste russe Brickspacer

@brickspacer
Connu comme Brickspacer, l’artiste Stepan Khristoforov crée l’un des NFT les plus chers et les plus viraux de Russie. Voici des détails. 

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« À un moment donné, j’ai réalisé qu’il faut fixer le prix que toi-même tu considères comme déjà cher et puis ajouter une vingtaine de milliers supplémentaires. Il faut apprécier ses efforts. Certes, c’est plus facile de trouver un client pour un prix non élevé, mais tu seras traité comme un sac de pommes de terre », a dit il y a une paire d’années Stepan Khristoforov, connu dans l’univers artistique sous le nom de Brickspacer.

@brickspacer }~{0П0Й на велике, душой на гелике💫🗡 #fyp♬ оригинальный звук - Brickspacer

Alors, il n’était âgé que de 21 ans et il savait déjà de quoi il parlait. Aujourd’hui, il vend ses crypto-tableaux pour des milliers de dollars, crée des graphiques pour Ariana Grande ainsi que Jeembo, et réalise des compilations vidéo pour Puma et Pepsi. Ses œuvres ont été exposées dans la médiagalerie de Neo Shibuya, à Tokyo, tandis que le magazine Forbes l’a placé en 2021 sur la liste des Russes de moins 30 ans les plus prometteurs. 

L’une de ses œuvres les plus récentes est une pub pour Alfa-Bank, l’un des plus grands établissements bancaires du pays. Une animation 3D met en scène un ours (le jouet appartient au designer lui-même) qui endommage la façade de l’une des tours du quartier d’affaires Moscow-City avec une carte de crédit géante, puis s’envole à son bord, flottant entre les tours.

@brickspacer 1 в мире русский поезд для бурения тоннелей созданный в 1955 году #atomicheart @atomicheartofficial ♬ оригинальный звук - Brickspacer

C’est sur les réseaux sociaux, où il partageait ses créations, qu’il a acquis sa popularité. En regardant son parcours, l’on peut affirmer : il s’est construit en autodidacte à partir de zéro.

« Je n’ai jamais étudié dans une école d’art et je nie toute cette histoire, car l’on y trouve des vieux qui ne comprennent absolument rien », telle est sa position radicale à l’égard de l’enseignement d’art académique. Et, effectivement, il n’a jamais appris nulle part ce qu’il maîtrise brillamment.

@brickspacer ☣️🌊Океан по акции? Следующее видео - разбор создания этого арта #камчатка#savetheworld#vfx#океан#111хата♬ оригинальный звук - Brickspacer

Depuis l’âge de 12 ans, il scrutait en ligne des publications dédiées au graphisme numérique et prenait déjà des commandes simples. « J’ai commencé à gagner de l’argent en réalisant des couvertures pour la chaîne YouTube d’un bloggeur qui passait en revue les Lego. C’était dégoûtant, car c’était du vent. Toutefois, j’étais payée 2 000 roubles [un peu moins de 35 euros selon le taux de change actuel] ». 

À 15 ans, il a commencé à travailler dans un studio de motion-design en tant que junior. Son âge précoce n’a pas été une entrave pour les propriétaires, qui ont distingué son potentiel. 

Développant ses savoir-faire, il a réalisé à un moment donné qu’il était temps de se déclarer. Il a alors misé sur les vidéos virales pour les réseaux sociaux. Il a commencé avec une animation cadre par cadre, a testé différents formats et, au bout du compte, son premier spot viral a recueilli 16 000 vues. En un seul mois, le nombre de ses abonnés est passé de 16 000 à 100 000. Il s’agissait d’une vidéo de baleines survolant Moscou.  

« C’était la fin du monde. J’ai compris que j’ai pris de l’envol et depuis j’ai commencé à me focaliser sur le graphisme », avoue Brickspacer.

@brickspacer Сделали коллаб с #Метро, к сожалению вагонов не дали, взяли шо было #вметро#vfx#кастом#корабль♬ оригинальный звук - Brickspacer

Après les baleines, il a commencé à recevoir des commandes lui rapportant de l’argent. Parmi les clients, ont notamment figuré le géant gazier Gazprom, de grandes marques italiennes, le célèbre groupe musical Little Big, le chanteur de Rap Face, etc.

Quand les NFT et toute cette histoire du cryptoart a vu le jour, Brickspacer a été le premier en Russie et dans la CEI (Communauté des États indépendants) à monétiser son travail sur les plateformes spécialisées. 

L’une de ses œuvres a vu le jour suite au tweet de Dmitri Rogozine, alors chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, dédié au rover Perseverance. Son œuvre La première chose que les Américains ont vu sur Mars, à l’effigie de Rogozine, a été vendue sur Foundation pour 6 600 dollars.

Intitulées Arrêtez de nous tuer, ses baleines ont quant à elles été vendues pour 9 300 dollars, et ce, un an après leur création.

Ses projets commerciaux créés conjointement avec de grandes marques gagnent eux aussi en popularité. C’est le cas de ses cartes interactives aux sujets « typiquement russes » pour l’opérateur Yota et comprenant neuf toiles numériques NFT.

Les protagonistes sont des loups. Ils font la queue pour une autre queue, se reposent sur des bancs près d’immeubles en panneaux préfabriqués, boivent du thé dans le compartiment d’un train typiquement russe et organisent des festins.

Les noms de ces œuvres sont assez éloquents : Les fêtes du mois de maiUne fosse sur une routePanelka (diminutif pour désigner les immeubles en panneaux). Cette série parodiant la vie en Russie a reçu le nom de CryptoRussie.

Brickspacer avoue que la conception de ce qu’il partage sur les réseaux sociaux lui prend quelques secondes seulement et explique son talent par une simple expertise visuelle. Pour aider d’autres artistes, il a créé un canal Telegram NTF Bastards (il s’agit du plus grand canal russophone sur le NFT, qui compte à ce jour quelque 37 000 abonnés) et a fondé une agence aidant des artistes et marques à entrer dans l’univers des NFT sans commettre les erreurs de leur prédécesseurs.

Dans cet autre article, découvrez dix drops NFT des artistes russes les plus en vue.

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