10 pièces maîtresses du nouveau Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Le musée possède une collection de plus de 700 sculptures d'une valeur estimée à 100 millions de dollars (81 millions d'euros).

L'homme d'affaires et galeriste Mrktich Okroïan a commencé sa collection d'art à la fin des années 1980. Comme c'est souvent le cas, ses premiers achats sporadiques ont rendu cette collection plutôt éclectique : on y trouvait aussi bien des travaux d'Aïvazovski, Savrassov, Gontcharova, Bakst, Soudeïkine, des pièces d'arts appliqués, des meubles, de la vaisselle d'époques et de styles différents. Mais, comme le dit le collectionneur lui-même, « cette réelle passion pour l'art déco est apparue immédiatement et ça a commencé par l'architecture ».

Vers la fin du siècle, il s'est concentré sur la recherche de sculptures rares, de peintures et de meubles de cette période. Aujourd'hui, le musée est fier d'avoir dans sa collection plus de 700 sculptures des meilleurs artistes européens des arts décoratifs, on y trouve notamment les œuvres de Demeter Chiparus et de Ferdinand Preiss, de Claire Colinet et de Bruno Zach, œuvres qui sont devenues les pièces maîtresses de l'exposition. Cette exposition est considérée comme l'une des plus importantes au monde.

RBTH a sélectionné pour vous les 10 pièces du nouveau musée qu'il faut absolument voir.

Jean Dunand, La Chasse, vers 1935 

C'est une copie réduite d'un panneau créé pour le salon fumoir des passagers de la première classe du légendaire paquebot français Normandie. Le navire était surnommé « musée flottant de luxe » à cause de l'abondance des œuvres d'art décoratif et de meubles de grands maîtres de l'époque.

Le panneau La Chasse est l'une des sept œuvres sur bois laqué et doré créées par Dunand pour le navire.

Demeter Chiparus, Les Girls

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Le musée est fier de compter dans sa collection des sculptures du grand sculpteur français d'origine roumaine, Demeter Chiparus. Son œuvre Les girls s'inspire du cabaret parisien et des saisons des ballets de Sergueï Diaguilev.

C'est l'une des cinq versions en bronze de la sculpture, et comme l'affirment les conservateurs de la collection, c'est celle qui est en meilleur état. Les visages des danseuses sont sculptés dans de l'ivoire et le socle est fait en marbre et en quartz. 

Demeter Chiparus, Thaïs

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Un autre chef-d’œuvre de Chiparus s'inspire de l'opéra de Jules Massenet Thaïs, dont la première a eu lieu à l'Opéra de Paris en 1894. L'histoire tire son inspiration du roman d'Anatole France sur Thaïs, célèbre hétaïre d'Athènes qui, d'après la légende, serait tombée amoureuse d'Alexandre le Grand après sa conquête d'Athènes.

Sibyl Sanderson, célèbre chanteuse d'opéra et muse de Massenet qui a écrit le rôle de Thaïs pour elle, posa comme modèle pour la sculpture. 

Paul Follot, Table et chaise ornées de figures géométriques, années 1920

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Comme Dunand, le célèbre ébéniste a décidé de décorer l'intérieur du paquebot Normandie. Le succès est arrivé après la présentation de son mobilier à la fameuse Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925 à Paris et de son travail à l'atelier Pomone.

Ces pièces nous viennent de la collection de la célèbre décoratrice française Madame Andrée Putman, elles sont faites en bois noir et incrustées d'ivoire. 

Edgar Brandt, Console, années 1920

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Le maître de la ferronnerie en architecture et en décoration, Edgar Brandt, a plusieurs de ses œuvres exposées dans la collection du musée, on y trouve notamment des meubles en métal et en bois.

L'une des plus belles œuvres est une console en fer forgé avec un plateau en marbre, réunissant les caractéristiques principales du style art déco avec toute sa rigueur géométrique et la passion de Brandt pour l'art de l'Egypte antique.

Albert Cheuret, deux miroirs avec des lampes incorporées « Cigogne », 1925

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Le design des lampes avec des formes géométriques simples et des représentations stylisées d'oiseaux et de plantes est la carte de visite d'Albert Cheuret. Le designer et sculpteur a participé à chaque édition des salons parisiens et, en 1925, il a participé, avec beaucoup d'autres créateurs du style art déco, à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes à Paris.

Louis Majorelle, ensemble de meubles pour une salle de billard

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

« Je suis très fier de ce qui est probablement le seul ensemble de billard en excellent état de Louis Majorelle », dit le propriétaire du musée, Mkrtich Okroïan. Bien que les ouvrages du légendaire ébéniste, qui sont notamment conservés au musée d'Orsay, appartiennent à l'époque moderne, on leur pardonne facilement leur présence dans cette exposition.

Il suffit pour cela d'observer les courbes des fleurs sur les meubles et les robes des danseuses figées dans le bronze.

Pierre Bobot, panneau sans nom, 1947

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Ce panneau composé de huit parties est un fragment d'un gigantesque décor mural, créé par l'artiste et sculpteur français Pierre Bobot après la Seconde guerre mondiale pour décorer la célèbre salle Roseland Ballroom à New-York.

En 2000, ces panneaux en plâtre, couvert d'or d'applique et de laque, ont été vendus en plusieurs pièces aux ventes aux enchères Christie's à New York. Cette composition fait plus de six mètres de long et deux mètres de haut.

Ferdinand Preiss, Saut au-dessus du feu, années 1920

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Dans les années 1920, le photographe allemand Hugo Erfurth qui avait photographié des danseurs en train de sauter, a été le premier à couper le sol sur la photo et à créer un effet de personnage flottant dans l'air. Avec sa sculpture de l'époque art déco, Ferdinand Preiss a reproduit cet effet de façon géniale en plaçant les personnages au-dessus de flammes.

Gret Palucca, connue pour ses sauts incroyablement hauts et longs, a servi de prototype pour cette sculpture.

Bruno Zach La fille au fouet

Crédit : Musée privé des arts décoratifs de Moscou

Les sculptures de bronze de cet artiste autrichien excentrique ont été tout de suite produites par plusieurs manufactures européennes célèbres, par exemple Argentor-Werke et The Broma Companie, et elles ont eu beaucoup de succès dans les salons en Europe et aux États-Unis.

Les héroïnes de Zach sont toujours des courtisanes audacieuses, des danseuses et des amatrices de tenues avant-gardistes. Et la fille au fouet est l'un exemple typique de son travail.

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