Crédit : Mitia Alechkovski / TASS
L'ambulance théâtrale
La théâtromobile, surnom donné au minibus par les acteurs, ressemble visuellement à une ambulance. À l'intérieur, on trouve une petite scène pour de minuscules marionnettes, une fosse d'orchestre et une salle pour les spectateurs pouvant accueillir en tout trois personnes. En cinquante minutes, ils verront cinq opéras classiques du répertoire international de dix minutes chacun.
« Nous avons ce projet : organiser une soirée avec des opéras en plusieurs actes en version courte, raconte à RBTH Anastasia Demikhovskaïa, actrice et administratrice du théâtre «Tien » (« Ombre », en russe). Ce sont des opéras à part entière, on conserve l'intrigue, les personnages et les airs. Notre répertoire comprend Madame Butterfly, Carmen, Evgueni Oneguine, Ivan Sousanine et même l'opérette Silva.
L'idée du théâtre mobile nous vient du moyen-âge. « Le minibus est ce qui est le plus approprié à nos conditions climatiques, a déclaré le directeur artistique du théâtre, Ilya Epelbaum, au site web Théâtral. On peut jouer quel que soit le temps : il suffit de chauffer la voiture en hiver, et en été de mettre la climatisation. »
Théâtre Lilikanien
« L'ambulance » est un des projets du théâtre « Ombre » créé en 1988. Ce n'était au début que le théâtre familial privé de l'artiste Ilya Epelbaum et de l'actrice Maïa Krasnopolskaïa. L'administration moscovite lui a ensuite attribué un local et c'est maintenant un théâtre municipal.
Voici le nom complet d'un autre projet d'« Ombre » : « Le grand théâtre royal académique populaire Lilikanien de drame, d'opéra et de ballet ». Le théâtre Lilikanien est une maquette qui se trouve en permanence dans le local d'« Ombre ». Il y a une scène, une fosse, un parterre et des loges. Dans la fosse, on trouve des poupées de musiciens lilikaniens, et dans la salle, des poupées de spectateurs lilikaniens. Et les gens peuvent regarder les spectacles de marionnettes à travers les fenêtres avec des jumelles.
Dès le début, on est saisi par une atmosphère féerique. Pour cela, les créateurs du théâtre, Ilya Epelbaum et Maïa Krasnopolskaïa, ont inventé toute une légende sur le peuple des minuscules Lilikaniens originaire de l'île lointaine de Milikar. L'art le plus important des Lilikaniens, c'est le théâtre. Ils passent leur temps à regarder des opéras et des ballets.
Et bien que tous les spectacles soient joués par des marionnettes, il y a un ballet, la Mort de Polyphème, où c'est un homme qui danse : Nikolaï Tsiskaridze, étoile du Bolchoï. Et comme il ne rentre pas en entier sur la scène, on ne voit que ses pieds et ses mollets.
Tout Shakespeare en une soirée
Le théâtre a un autre projet actif : KukKafe. On trouve dans une pièce une commode sculptée, sur laquelle est posée une scène pour marionnettes. Cinq tables pour trois personnes chacune sont installées devant la commode. On apporte à manger à chaque table entre les pièces. Un menu est distribué à tout le monde. Au menu, des spectacles de Shakespeare. Chaque table peut choisir une pièce. Chaque pièce dure dix minutes. Ainsi, en une soirée on joue cinq pièces de Shakespeare, et personne ne sait à l'avance lesquelles ce sera. « Dans l'idéal, le menu devrait proposer toutes les pièces de Shakespeare, mais pour l'instant, nous n'en avons préparé que dix. Pour le moment, on répète les autres, a expliqué à RBTH la directrice du théâtre Maïa Krasnopolskaïa. Même si les pièces ne durent que dix minutes chacune, la préparation demande autant de temps que pour des grands spectacles ».
Pour la pièce Comme il vous plaira, Epelbaum a trouvé des marionnettes à doigts sur un marché aux puces en Allemagne. Les enfants allemands jouaient avec dans les années 1920-1930. Mais il y avait trop peu de marionnettes. Le théâtre a alors commencé à les chercher sur des sites de ventes aux enchères en ligne. Les Allemands possédant des marionnettes qui prenaient la poussière dans leurs greniers ont compris qu'ils pouvaient leur offrir une deuxième vie, et ils se sont mis à les envoyer au metteur en scène.
Réagissez à cet article en soumettant votre commentaire ci-dessous ou sur notre page Facebook
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.