Les Journées du livre russe 2014 attirent plus de monde et se teintent en festival

Crédit : Dimitri de Kochko

Crédit : Dimitri de Kochko

La cinquième édition des Journées européennes du livre russe et des littératures russophones se sont tenues les 31 janvier et 1er février dans la Mairie du Vème arrondissement de Paris, en attirant plus d’exposants, d’auteurs et de visiteurs que l’an dernier.

Crédit : Dimitri de Kochko

Elles ont donné naissance à un programme de cinéma, de théâtre, d’expositions, de concerts et de conférences qui leur confèrent un caractère de véritable festival au coeur de Paris,ouvert sur la Russie et le monde russophone.

Les organisateurs de cette manifestation créée en 2010, à la faveur de l’Année croisée France Russie, avaient choisi pour cette version de faire un gros plan sur Saint-Pétersbourg et sa place dans la littérature russophone d’hier et d’aujourd’hui. Tout en rendant hommage à l’héritage littéraire de la capitale russe du Nord, c’était une façon de faire connaitre les auteurs d’aujourd’hui, peu traduits et donc peu connus dans le monde francophone, malgré le prestige de leur ville dans le monde francophone.

Les auteurs pétersbourgeois ont été au rendez-vous et le département de l’édition de la municipalité s’est même décidé, au dernier moment, à envoyer trois écrivains pour compléter la délégation déjà nombreuse, invitée par l’association France-Oural, appuyée par la Fondation du premier président russe Boris Eltsine, et la Fondation Russki Mir ainsi que, du côté français, le CNL, Sofia, l’Institut français à Moscou.  

Mais des auteurs d’autres régions et villes de Russie et bien sûr d’autres pays ou communautés russophones, ainsi que des écrivains français tournés vers la russophonie, participaient aussi aux tables rondes, rencontres, conférences, lectures et dédicaces qui emplissent ces deux journées, autour des dizaines d’exposants éditeurs, auteurs, artistes et associations.

La remise du prix Russophonie. Crédit : Dimitri de Kochko

En ce 70 ème anniversaire de la fin du siège de Léningrad « ville héros »,une table rondelui a été consacrée avec notammentles auteurs Sergueï Arno, Valeri Popov, Boris Orlov ainsi que le traducteur Bernard Kreise. Viatcheslav Rybakov, Elena Tchizhova, Serguei Nossov et Vladimir Rekshan ont parlé de l’identité littéraire de Saint-Pétersbourg ou de son rôle de berceau des mouvements littéraires : l’Acméisme, le Formalisme, les Frères de Sérapion. Gogol et Dostoevsky ont été étudiés autour des livres de

Anne Coldefy-Faucard et Michel Eltchaninoff. Et Anna Akhmatova a été commémorée par des considérations sur sa traduction par les traductrices

Sophie Benech et Christine Zeytounian-Beloüs et une lecture brillante de son requiem par Marina Keltchewsky et Marie Thomas, assistées de Igor Keltchewsky.

L’auteur azerbaidjanais de romans policiers Tchinguiz Abdoulaev a représenté la russophonie. Il a participé à la table ronde consacrée à ce thème en miroir avec la francophonie avec Jean Radvany, ancien directeur de l’institut français des sciences sociales à Moscou, et Alissa Ganieva, lauréate du Prix Début et Nina Fasciaux du Courrier de Russie.

En plus du programme très fourni et suivi dans les salons de la mairie qui s’est terminé par la remise du 8 ème Prix Russophonie (voir article) ; les Journées avaient été précédées en avant-première par une conférence consacrée à la mémoire de l’archipel du Goulag, à l’occasion de la sortie de plusieurs livres sur le sujet. Près de deux cents personnes ont écouté les 7 intervenants rappelant cette période tragique, qui en s’effaçant parfois des mémoires aujourd’hui, empêche certains Russes de rompre définitivement avec ce lourd passé, selon l’auteur polonais Tomasz Kizny de la « Grande terreur ».

Au cinéma La Clef, les Journées du livre russe ont tenu à ouvrir les commémorations du centenaire de la Ière guerre mondiale en présentant le film du réalisateur historien de Saint-Pétersbourg, Valéri Pravdiouk, rappelant les véritables raisons de la victoire de la Marne, qui devait assez peu aux taxis et beaucoup à l’offensive russe en Prusse orientale. Des films du réalisateur Ouchitel, originaire de Saint-Pétersbourg, devaient suivre dans les jours suivants ainsi que le fameux film Piter-FM d’Oksana Bytchkova.   

Le soir même du premier jour des Journées, un concert de musique classique a été présenté au lycée Henri IV, de l’autre côté de la place du Panthéon, où se trouve la mairie du 5ème.  Dans la journée, avaient eu lieu un atelier de traduction, des présentations pédagogiques d’enseignement du russe par les éditions pétersbourgeoises Zlatooust et une rencontre avec cinq  jeunes auteurs, lauréats du prix Début, destiné aux premiers livres.

Enfin, une soirée de poésies et des romances tsiganes ont clôturé la journée du samedi à la bibliothèque Buffon, avant de céder la place à deux représentations de « animal céleste » d’après Vera Pavlova par Macha Kouznetsova, à la Maison de la Poèsie.  

Ces Journées démontrent à l’envi par leur fréquentation et l’intérêt d’un public varié et loin d’être seulement russophone, l’intérêt pour la littérature russe et russophone en France et la curiosité pour la Russie, assez maltraitée pourtant par une partie de la presse française, mais dont tous les courants de pensée et d’opinion étaient représentés aux Journées du livre russe de Paris.

 

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