Le Festival qui détruit les clichés et rapproche les peuples

Le collectif Blue Noses (Nez Bleus), toujours drôles, radicaux et rafraîchissants. Crédit : Maria Tchobanov

Le collectif Blue Noses (Nez Bleus), toujours drôles, radicaux et rafraîchissants. Crédit : Maria Tchobanov

Enfant de l'Année Croisée France-Russie 2010 parmi tant d'autres, le Festival RussenKo a su prendre en cinq ans une telle ampleur, que pour l'edition 2014 nous pouvons parler, sans exagérer, de l'événement culturel majeur franco-russe d'Ile-de-France... et d'un vrai succès populaire.

Proposant un programme éclectique et plus que varié, étalé sur trois jours, avec plusieurs dizaines d’intervenants venus des différents coins de la Russie et en association avec des partenaires locaux, le Festival des cultures russes et russophones duKremlin-Bicêtre a attiré le week-end dernier 7 000 festivaliers.

La Russie d'Aujourd'hui a demandé au maire du Kremlin-Bicêtre, Jean-Luc Laurent, quelles sont les clés d'un tel success.

« Nous avons conçu cet évènement comme un vrai festival, qui donne à voir à chacun non pas tout le programme, mais ce qu'il a envie de voir, que ce soit le street art, le banquet gastronomique, une exposition photos, le tournoi d'écheques, le cinéma, le théâtre, les spectacle de danse, de chants, de musique classique ou moderne, des rencontres littéraires ou les débats sur les sujets politiques et sociales. Toute la ville prend possession de ce festival. Ça se passe dans des espaces municipaux, mais aussi dans les lieux insolites, comme des cafés et des bistrots », explique Jean-Luc Laurent. 

Exposition « La Russie au-delà des mythologies ». Le photographe Ivan Mikhailov met en photos des lignées familiales, de mère en fille, à travers toute la Russie. Crédit : Maria Tchobanov

En dehors du festival, les institutions municipales de Kremlin-Biceêtre comme la Médiateque, les centres sociaux, les écoles, continuent tout le long de l'anée de tisser les liens avec leurs homologues en Russie. Ainsi, le club pour les retraités kremlinois en collaboration avec l'établissement pour les personnes âgées de la région de Dmitrov (ville jumelée avec le Kremlin-Bicêtre) a organisé via internet des cours pour concevoir les poupées russes. Selon Jean-Marc Nicolle, Premier maire adjoint de la ville, un accord doit être signé avec la ville de Novossibirsk, l'invité d'honneur de RussenKo 2014, pour la création d'un théâtre de marionnettes au Kremlin-Bicêtre. L'idée est, à partir d'échanges franco-russes, de former des animateurs de la ville à l'art de la marionnette en Russie. L'aboutissement de cet accord sera la tenue d'une projection franco-russe lors de RussenKo 2015 avec des artistes russes et français. Un autre participant du festival de cet année, l'écrivain russe Dimitri Bortnikov sera en résidence à partir d'avril à la Médiathèque L'Echo où il animera des ateliers de création littéraire pour les Kremlinois autour de la thématique de la langue, son apprentissage, le bilinguisme, un sujet cher à ce romancier qui publie ces oeuvres en français.

RussenKo s’est associé au festival Le PicNic d'Afisha de Moscou, l’un des plus grands festivals de musiques actuelles de Russie, pour présenter le jeune et rugueux groupe Trud, qui a fait sensation au PicNic d'Afisha de 2013. Crédit : Maria Tchobanov

 

Le festival RussenKo attire de plus en plus de partenaires économiques locaux. Notamment, grâce à la participation de l'Epitech et la Creative Valley le nouveau volume, dédié à l'univers des jeux vidéo a enrichi le programme du festival de cette année. C'est également le cas de collaboration avec la Cité de la gastronomie qui a permis d'offrir au public les ateliers culinaires, animées par les chefs russes, qui ont remporté un vrai succès.

Un des moments forts de la programmation de cette année fut une exposition de quatres photographes russes, « La Russie au-delà des mythologies », présentée par le Musée des Arts Multimédia de Moscou. Ivan Mikhaïlov, photographe de 33 ans né à Tcheboksary, est venu avec une partie de son grand projet en noir et blanc « Mères-filles », qui met en photos des lignées familiales féminines, à travers toute la Russie. « C'est une empreinte de notre temps, de notre pays. Ce projet est exposé pour la première fois, il déménage dans un mois au Centre George Pompidou à Paris. Je pense que c'est très important d'organiser ce genre de festivals, parce qu'ils permettent aux peuples de mieux se comprendre. En discutant avec les gens lors de mes voyages à l'étranger, j'ai vu qu'il existe encore tant de lacunes et de méconnaissances par rapport à la Russie, tant de clichés, souvent nourris par les médias, qui ne correspondent absolument pas à la réalité », avoue Ivan Mikhaïlov.

 

Et vous avez-vous déjà participé au festival RussenKo ? Donnez-nous votre avis en tweetant @larussie #RussenKo


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