La beauté féminine vénérée sur la toile à la manière d’icônes russes

Les peintures de Volodia Popov-Massiaguine à l’exposition Référence Moskva. Crédit : Andreï Pavlouchine

Les peintures de Volodia Popov-Massiaguine à l’exposition Référence Moskva. Crédit : Andreï Pavlouchine

Le rouge d’une grenade, les lignes gracieuses d’un visage ou d’un corps de femme illustrent les toiles de Volodia Popov-Massiaguine, qui se partage entre la France et la Russie.

« Les femmes m’inspirent », reconnaît franchement Volodia Popov-Massiaguine. Ses toiles en attestent. Un visage féminin, une forme féminine, un corps de femme dénudé, tout dans le beau sexe devient objet d’art pour le peintre. En cherchant un peu, on trouvera dans sa collection des tableaux représentants des modèles masculins, ses autoportraits et des portraits de son fils.

Autre sujet de prédilection : la grenade juteuse. « Quelqu’un m’a dit que dans la Bible, Eve est tentée par Adam grâce à une pomme granuleuse. Il me semble que c’est peut-être une grenade, et non pas une simple pomme. Il y a dans ce fruit quelque chose de secret, de caché. Sa chair rappelle un cœur, le jus, du sang, un labyrinthe intérieur », indique l’artiste.

Volodia Popov-Massiaguine

Repères biographiques Volodia Popov-Massiaguine est né en 1961 dans la ville de Mitchourinsk, dans l’oblast de Tambov. Il est diplômé de l’Académie d’art industriel de Moukhina (faculté de peinture monumentale). Depuis 2000, il vit et travaille à Paris. Il est membre de la Maison des artistes en France.
(Crédit photo : Andreï Pavlouchine)

Seules quelques couleurs semblent prévaloir dans ses travaux : le rouge, le noir, l’or. Le peintre lui-même, il est vrai, n’est pas enclin à une telle simplification. « J’essaie de trouver l’harmonie sur la toile, c’est en fonction de cela que je recherche les couleurs et la peinture, explique-t-il. J’ai été inspiré en tant qu’étudiant par ces grands artistes comme Botticelli, Modigliani, Cranach. J’adore Mikhaïl Shemyakin, Andreï Gennadiev ».

L’artiste ne nie pas les différentes influences exercées par diverses écoles artistiques sur son œuvre. « Au début des années 1990, mes peintures étaient plutôt de style abstrait, de Kandinsky au constructivisme de Miró ; au milieu des années 1990, j’ai commencé à m’intéresser aux gravures populaires. Et à la fin des années 1990, lorsque j’ai déménagé en France, mon art est devenu plus figuratif. Aujourd’hui, mon style change encore. Ces deux dernières années j’ai essayé d’utiliser d’anciens travaux pour faire de nouveaux tableaux et me lancer dans d’autres créations graphiques ».

Voilà déjà treize ans que le peintre vit et travaille à Paris avec sa femme française et sa fille. Il se rend cependant souvent en Russie et pas seulement pour des expositions. À Riazan, il possède un studio où il a créé la plupart de ses œuvres.

Tout en rappelant Modigliani, le style de Popov-Massiaguine n’est pas sans évoquer la peinture d’icônes. Une image est créée sur un carton, puis reproduite et peinte. Et la représentation des femmes n’est pas en contradiction avec l’inspiration iconographique : « Je peins des femmes parce que je vois en elles leur rayonnement plastique et leur beauté divine », élabore l’artiste russo-parisien qui, à la fin de l’année, envisage de prendre part à l’exposition « Art en capital » au Grand Palais.

L'art en Russie

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