Un orgue flambant neuf au Bolchoï

Le nouvel orgue du Bolchoï, fabriqué par l’entreprise allemande Glatter-Goetz, a été installé sur la scène principale du théâtre du Bolchoï. Crédit : Itar-Tass

Le nouvel orgue du Bolchoï, fabriqué par l’entreprise allemande Glatter-Goetz, a été installé sur la scène principale du théâtre du Bolchoï. Crédit : Itar-Tass

Le théâtre du Bolchoï vient de présenter son nouvel orgue. L’ancien instrument, électronique, qui se trouvait dans le théâtre depuis les années 70, a été remplacé par un véritable orgue, absolument nécessaire dans différents opéras et oeuvres symphoniques.

L’orgue n’est pas seulement l’instrument des salles de concert mais également celui des opéras et théâtre : il sonne dans les moments sacrés de certains opéras tels que le Faust de Gounod, La Force du destin de Verdi, ou La Pucelle d’Orléans de Tchaïkovski. On joue encore aujourd’hui des partitions symphoniques où l’orgue est également présent, comme dans Prométhée de Scriabine ou la Symphonie Alpestre de Strauss. Sous le tsarisme, l’orgue était présent dans les tous les théâtres impériaux ; il était également présent au Bolchoï jusqu’aux années d’après-guerre, mais il est ensuite tombé en ruine et a été remplacé par un banal orgue électronique. Mais c’est désormais la renaissance : le nouvel orgue du Bolchoï, fabriqué par l’entreprise allemande Glatter-Goetz, a été inauguré et présenté au public sur scène.

L’entreprise a fait transporter l’orgue dans la Maison de la musique où l’instrument existe désormais bien davantage. En comparaison avec l’orgue du Bolchoï, un élégant instrument de chambre ne remplit pas l’acoustique sèche du théâtre. Cependant, il possède de charmantes et tranquilles couleurs qui ont sonné capricieusement lorsque  l’organiste allemand Martin Sander a joué une transcription de l’ouverture de Wagner pour l’opéra Le Hollandais volant. On y entendait non seulement les airs d’instruments à vent d’un orchestre mais également les sons d’instruments à cordes.

L’orgue n’est pas visible sur scène : comme un vaisseau fantôme, il est caché derrière sur le côté gauche de la salle, et sur la scène n’apparait qu’une commande pour les organistes. Apparemment, c’est pour cela que le besoin dans une spectacle théâtral et vidéo du directeur Vladislav Kolpakov, donnant à l’acteur principal Peter Tataritskom, avec une diction exemplaire, de déclamer des vers sur Dieu, les anges et les oiseaux.

Les meilleurs aspects de l’orgue pop ont été démontrés par Ekaterina Melnikova, qui a simplifié l’air mélodieux du Cygne de Saint-Saëns. Mais il y eut également de grandes interprétations : le recteur du conservatoire de Kazan, Rubin Abdullin, dans l’esprit de la vieille école, a interprété Toccata et fugue en Ré mineur de Bach, mais également de véritables transcriptions de quatre Tableaux d’une exposition de Moussogorski. Evgueniya Krivitskaïa a joué la superbe Toccata de la Suite gothique de Boëllmann, et le pétersbourgeois Daniel Zaretsky a interprété de nombreux thèmes subtils dans diverses pièces de théâtre. Sous ses mains et ses pieds, l’instrument roi était complaisant et particulièrement calme.

Le « petit » orgue du Bolchoï est composé de 1819 tuyaux métalliques et de 100 tuyaux en bois, de 31 registres, 2 claviers (et, bien entendu une pédale). Il pèse environ huit tonnes. Il se situe derrière la scène gauche, et est invisible pour les spectateurs. Il a fallu deux ans pour l’assembler et le monter et tenir compte de toutes les caractéristiques acoustiques de la scène principale du Bolchoï.

Texte original (en russe) publié sur le site de Vedomosti

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