Les « symboles de la Russie » pour les marques européennes

« Je n’ai pas d’attachement particulier à une seule couleur, mais chacune est une image et un état. Le jaune est très intelligent, le noir est concentré, discipliné et stylé, le rouge, c’est la passion...». Crédit photo : Sonya Anufrieva

« Je n’ai pas d’attachement particulier à une seule couleur, mais chacune est une image et un état. Le jaune est très intelligent, le noir est concentré, discipliné et stylé, le rouge, c’est la passion...». Crédit photo : Sonya Anufrieva

L’artiste russe d’origine ukrainienne, Evgenia Miro, a tenu sa première exposition personnelle à Moscou. Ces quatre dernières années elle vit et travaille en France, pour des marques de luxe mondialement connues.

« Au début c’était difficile. Je menais quinze projets simultanément, en dormant trois heures par nuit, je devais livrer quinze modèles en un mois et demi, se souvient la créatrice, vêtue d’une élégante veste rouge. Mais je me suis adaptée »

Evgenia Miro est venue à Paris sur l’invitation de la Maison Hermès. Alors qu’elle faisait encore ses études d’art à Londres, elle a montré ses dessins aux représentants d’Hermès dans la capitale britannique, et obtenu une recommandation pour le siège à Paris. La lettre s’est égarée, mais Evgenia n’a pas renoncé à l’idée de collaborer avec Hermès. Dans les bureaux moscovites de la célèbre maison ses travaux ont été appréciés, on lui a proposé de créer une ligne. 

« Pour ce premier contact, on m’a commandé quinze compositions sur le thème de la Russie. J’avais très envie de montrer la richesse et la variété de la culture russe et j’ai donc créé quinze lectures totalement différentes du thème russe », raconte Miro. 

La maison Hermès a ensuite produit des foulards dessinés par Miro, « Alphabet russe » et « Zabavouchka » en huit coloris, ainsi que des bracelets en émail, des broches et de la vaisselle. Un autre thème important pour la créatrice est le temps. Son exposition à l'espace artistique Oblaka (« nuages ») à Moscou présentait ses œuvres, dont un grand panneau blanc décoré de motifs noirs compliqués.

« J’ai dessiné cela pour une amie, explique l’artiste. Ce sont des dessins à la plume et au stylo à bille, créés à des moments différents de ma vie. C’est la variété des émotions, des voyages, des humeurs. Quand j’ai commencé à travailler sur le panneau, le premier bout de carton découpé a tout de suite apporté l’idée de la présentation graphique, comme un espace concave et convexe. Pour moi, le temps, c’est l’infini. J’ai étudié les systèmes calendaires de nombreux pays. Ils sont très intéressants à raconter à travers des accessoires. Si les gens faisaient attention à chaque instant de leur vie, chacun pourrait être un créateur… ». 

La Mairie de Paris a mis un studio à la disposition de Evgenia Miro, la créatrice espère y ouvrir prochainement un atelier : « Je voudrais un grand espace blanc avec plusieurs plans de travail pour mener de front plusieurs projets à la fois »

« Qu’est-ce que la couleur pour moi ? Je n’ai pas d’attachement particulier à une seule couleur, mais chacune est une image et un état. Le jaune est très intelligent, le noir est concentré, discipliné et stylé, le rouge, c’est la passion, l’émotion, l’allégresse, le bleu ciel est tendre, lyrique et poétique », confie Miro. 

Evgenia Miro est une artiste symboliste, d’où son interprétation des couleurs et des images. « L’homme vit dans un mouvement actif permanent, explique-t-elle. Tout est lié au rythme, si on le sent, on peut venir à bout de n’importe quelle tâche »

Ses créations pour Hermès sont devenues sa carte de visite en France, mais son art ne s’y limite pas. Miro travaille avec Pierre Frey, Emaux de Longwy, Haviland, Beauvillé, J.Seignolles en France, avec Wedgwood en Grande-Bretagne, ainsi qu’avec des entreprises italiennes et des clients en Russie.

L’artiste a de nombreux projets en France comme en Russie : au début de l’été elle participera  à un grand salon d’art à Moscou et en août elle sera à Nice, au Festival des fleurs. 

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies