Tourisme : la concurrence s'accentue, mais Moscou ne baisse pas les bras

L’accès à des régions à fort potentiel touristiques comme le Kamtchatka, Baïkal ou l’Altaï (sur la photo) nécessitent de nombreuses heures de vol (avec correspondances), sont éloignées les unes des autres et les aéroports sont eux-mêmes éloignées des

L’accès à des régions à fort potentiel touristiques comme le Kamtchatka, Baïkal ou l’Altaï (sur la photo) nécessitent de nombreuses heures de vol (avec correspondances), sont éloignées les unes des autres et les aéroports sont eux-mêmes éloignées des

Le premier ministre Medvedev voit la Russie faire partie des 10 destinations touristiques les plus populaires. Pour l’instant, le pays peine encore à attirer les touristes, à cause en partie du régime des visas et de la taille de son territoire.

La Russie a reculé de quatre places dans le classement global établi par le Forum Economique Mondial sur la compétitivité comparative des pays. Désormais, le pays occupe la 63ème place, révèle l’étude publiée début mars. Très loin derrière la Suisse (n°1), la France (n°7) et même derrière des pays comme le Chili, l’Uruguay et l’Arabie Saoudite (n°62). La contre performance s’explique par la difficulté d’accès aux sites touristiques (hormis Moscou et Saint-Pétersbourg), des tracas sécuritaires. Le Forum Economique Mondial, qui publie ce classement tous les deux ans, pointe aussi du doigt l’inefficacité de la politique gouvernementale en matière touristique et la procédure de visa exigée pour de très nombreux pays, notamment occidentaux.

Des raisons d’être optimiste

A l’occasion d’une réunion consacrée au tourisme le 19 mars, le premier ministre Dmitri Medvedev a réagit au classement, jugeant qu’il ne s’agissait « pas d’un échec », mais que c’était du « aux gros efforts déployés par nos concurrents ». Il a ajouté que « d’après les pronostics des experts – on espère qu’ils se vérifieront – la Russie pourrait entrer dans le top 20 des pays les plus populaires parmi les touristes ».

La taille gigantesque du territoire russe désavantage le pays. L’accès à des régions à fort potentiel touristiques comme le Kamtchatka, l’Altaï, Baïkal et le Caucase nécessitent de nombreuses heures de vol (avec correspondances), sont éloignées les unes des autres et les aéroports sont eux-mêmes éloignées des zones d’intérêt. En outre, l’état des infrastructures routières laisse encore à désirer, avec en corollaire un fort taux d’accidents de la route). Sur le versant positif, des progrès importants ont été réalisés dans le transport aérien et ferroviaire.

Des statistiques pas mauvaises

Pendant que la note de la Russie recule, la croissance des touristes étrangers est tangible. Plus 10% en 2012, dépassant pour la première fois les 2,5 millions, d’après l’agence Rostourisme. En tête, les Allemands (375 000), les Chinois, les Britanniques, les Finlandais, les Italiens, les Turcs et les Français en 8ème position avec  (100 000). Mais 2,5 millions, c’est presque treize fois moins que le nombre d’étrangers se rendant en Russie pour des motifs professionnels. Et c’est toujours le même binôme qui en profite : Moscou et Saint-Pétersbourg absorbent presque 90% des touristes étrangers. A cause de son éloignement, le fantastique patrimoine naturel et sauvage du pays. Seuls « l’Anneau d’Or » [villes de Souzdal, Vladimir, Yaroslavl entre autres], proche de Moscou, et la Karélie, pas trop éloignée au Nord de Saint-Pétersbourg, tirent leur épingles du jeu.

« Nous observons une très bonne évolution sur l’Anneau d’Or, avec une bien meilleure offre hôtelière ces dernières années » commente Benoît Lardy, président de Tsar Voyages, une agence de voyage spécialisée sur la Russie. « Le rapport qualité/prix est excellent. Et l’infrastructure de transport s’est améliorée ». L’entrepreneur cite également la Karélie comme une destination en plein essor, de même que la ville de Kazan. Pour lui, la Russie n’est « pas une destination de repos, mais une destination culturelle. La première demande des clients en dehors des sentiers battus, ce sont les spectacles du Mariinski et du Bolchoï, ainsi que les maisons musées de grands écrivains ».

Certaines régions excentrées commencent à réaliser leur potentiel touristique. Benoît Lardy cite Kazan comme l’exemple d’une ville qui fait des efforts pour attirer les touristes. « Baïkal est aussi un nom qui fait rêver, pour les séjours hivernaux comme estivaux ». Pavel Morozov, directeur de l’agence ID-réel, qui conseille les collectivités territoriales, cite trois exemple de régions/villes qui manifestent le plus de dynamisme en Russie : Kazan, Veliki Novgorod et l’Altaï. Cette dernière région connaît un essor depuis qu’une ligne aérienne russe a démarré une ligne directe saisonnière depuis Moscou jusqu’à Gorno-Altaïsk.

Les montagnes russes ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Les problèmes du séparatisme et de l’insécurité jettent une ombre sur les charmes incomparables du Caucase russe. La tenue des jeux olympiques d’hiver à Sotchi en 2014 sera cruciale pour balayer ces nuages.

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