Crédit photo : Konstantin Chalabov / RIA Novosti
Jusqu’à la vallée d’Ahshtyrskaya, il était encore possible de retenir le frisson du cœur, mais ensuite, sur la route royale creusée dans la roche par les prisonniers capturés par les Turcs, rester calme devint impossible. À droite s’ouvrait une crevasse grandiose au fond de laquelle reposent les squelettes d’imprudentes « Jigouli » et de 4x4 « UAZ », froissés comme du carton et dont les avants sont enfoncés dans l’eau grise du fleuve de Mzymta.
Crédit photo : Konstantin Chalabov / RIA Novosti
À gauche, comme des miettes de pain rassis, des fragments de roche dégringolaient sur les toits. L’arrivée au village par le bus n’est pas plus facile, dans les virages difficiles à négocier, le guide fit une blague : « Notre chauffeur a également peur, c’est pourquoi il avance les yeux fermés ».
Aujourd’hui, un voyage dans les montagnes est un voyage facile. Les lacets de montagne de la zone rocheuse sont restées quelque part sur le côté : à travers les tunnels percés dans le calcaire, une automobile vous conduit jusqu’au centre du village en une demi-heure montre en main. La voie sera encore plus confortable à pratiquer pour les Jeux Olympiques, de l’aéroport d’Adler jusqu’à l’ancien héliport, un tronçon de chemin de fer s’étire.
Dans la dernière année pré-olympique, Krasnaya Polyana ressemble de moins en moins à un coin perdu du monde : les feuilles de châtaignier parsemées se sont transformées en routes goudronnées, au-dessus des clairières de buissons d’ifs taillés se sont élevés les pylônes aux allures martiennes des télécabines, les maisons d’un étage se sont transformées en chalets transparents comme des aquariums.
Pourquoi se rend-on à Krasnaya Polyana ? Aujourd’hui, la réponse est évidente : pour la neige. Il y a beaucoup de neige en Russie, mais il n’y a qu’ici que la proximité de la mer transforme le voyage en une expérience surréaliste. Imaginez, vous vous baignez dans la mer, et en une heure, vous vous retrouvez sur une épaisse couche de neige avec les cheveux encore humides sous votre bonnet de ski.
Adieu les réserves naturelles, les forestiers renfrognés et les rares météorologues ont été remplacés par la jeunesse progressiste est-européenne : les autochtones étaient d’abord sceptiques face à cet état de fait, mais ils se sont finalement habitués.
Les Jeux Olympiques de Sotchi sont divisés en deux parties : le village olympique balnéaire et le village olympique de montagne. Le village olympique de montagne est l’un des plus anciens lieux de Polyana, une falaise atypique, sur laquelle s’est heurtée la première vague de migrants. Comme toute la côte, les champs sont initialement peuplés par des populations arrivées de l’extérieur. Au XIXème siècle l’endroit a abrité des réfugiés de Moldavie, de Grèce pontique et, pour une raison inconnue, d’Estonie.
Comment se présente le village olympique de montagne ? On y trouve des complexes pour le biathlon et le ski, des pistes de bobsleigh, un centre de ski alpin, mais aussi de trampoline, un snowpark et un centre de freestyle. Presque toutes les infrastructures sont en état d’alerte, « dans les starting-blocks » comme disent les sportifs.
Un an avant les Jeux, on y trouve beaucoup d’endroits pour passer du temps. Sur la crête de Psekhako, un rhizome de téléphériques s’étend comme un filet de pêche. Si on le souhaite, on peut aller comme un prince dans une cabine fermée aux vitres teintées, et non pas en balançant ses jambes au-dessus du vide sur une ligne de sièges en plastique ouverts.
Du haut de la montagne, on chemine en oubliant tout. Il vaut mieux, bien entendu, choisir sa piste à l’avance en fonction de son niveau, elles vont du vert, pour les débutants, au noir, pour les plus aguerris.
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Où se loger ?
Source: RIA Novosti / Vladimir Astapkovich
Vous n’aurez aucun problème à trouver un hôtel dans le village, en fait il y en a en surabondance. Une chambre simple dans le trois étoiles « Park Inn by Radisson Rosa Khutor » vous en coûtera entre 120 et 250 euros par jour. Une chambre dans le cinq étoiles Grand Hôtel Polyana vous coûtera plus cher, de 300 à 700 euros.
Mais c’est la condition pour jouir d’une vue panoramique sur les pentes enneigées. Si vous partez en vacances nombreux, alors il est peut-être plus pertinent de louer une villa quelque part près des remontés mécaniques sur les bords de la rivière Laoura : un sept chambres de deux étages coûtera de 1000 à 2500 euros la journée, en fonction de la période de l’année.
Où manger ?
Les restaurants et les cafés ne manquent pas. Quel met pourrait satisfaire une faim pantagruélique ? Vous pourrez bien entendu vous rassasier de cerf rôti, de côtelettes de sanglier ou de ragoût d’ours. Un tel exotisme culinaire vous attend au restaurant « Vodoleï » (place Esto-Sadok, rue. Olympiiskaya, maison 36). Sa salle intérieure est conçue en forme de grotte mystérieuse avec un plafond auquel sont suspendus des stalactites lumineux. Pour le dîner, on trouve des truites vivantes qu’on peut pêcher soi-même dans un petit étang dans la cour.
La truite royale est le plat local par excellence. Le poisson est préparé sur le grill et arrosé d’herbes du Caucase. On peut en déguster dans le restaurant « Patskha Atchichkho » (Krasnaya polyana, rue Atchichkhovskaya, maison 1). Le restaurant est situé à l’écart de la rue centrale, mais c’est son avantage : on préférera se restaurer au bruit des clapotis de la rivière s’écoulant dans la montagne qu’à celui du bruissement des pneus de la rue.
Un lieu local culte est le café « 1144 » (place. Esto-Sadok, le complexe piste de ski « Alypika-servis », 2 otchered’ KKD), du nom de l’altitude à laquelle il se situe. Pour y arriver, il faut prendre le train. Le café est connu pour son miel, celui du président Poutine, les portraits du dirigeant russe y sont accrochés aux murs.
Quelles activités pratiquer ?
Source: Mikhail Mordasov / Focus Pictures
Les vacances d’été à Polyana demanderaient un article à part entière. On peut y pratiquer le rafting dans les eaux agitées des « Enragées » (c’est ainsi que les habitants appellent le fleuve de Mzymta pour sa nature rebelle), le rallye tout terrain sur les pentes quasi verticales envahies par les fougères, la randonnée vers les lacs de Khmelevskii où vivent de mystérieux tritons, ou bien encore pratiquer le tir à l’arbalète… La liste est longue.
En hiver, une vieille tradition russe veut que l’on se repose à la banya. A Polyana on peut flotter dans les vapeurs avec une sophistication byzantine. Au « Tchetyrekh verchinakh » (Krasnaya Polyana, Esto-Sadok, maison 10) on vous propose des gommages au miel, au sel, ou avec une décoction d'herbes sauvages.
Au « Timeskale » (Krasnaya Polyana, r. Zapovednaya, maison 94) la vapeur est altérée par un torchis indien unique, c’est une banya « noire ». Quant au complexe « Harakuge » (Krasnaya Polyana, r. Sacré, maison 94) on vous niche dans un réservoir géant de deux tonnes rempli d'eau suspendu au-dessus d’un feu vif.
Que ramener de Krasnaya Polyana ?
Que faut-il ramener de l’endroit qui se situe au cœur des Jeux Olympiques de Sotchi ? Il ne manque pas de souvenirs aux symboles.
Mais, si vous voulez réchauffer votre maison, jetez un coup d’œil à ce que les babouchka marchandent aux coins de rue : artisanat traditionnel à partir du buis local, de chaudes fourrures de dzhuraby (chaussettes en poils de chèvre – à partir de 15 euros), un miel transparent et doux des versants d’Aibiga (à partir de 10 euros), bref, des produits au charme modeste mais qu’il est difficile de surévaluer.
Si vous le pouvez, essayez le « vin de framboise » local (à partir de 10 euros), une liqueur maison au parfum de baies, un produit rare et en cela particulièrement précieux.
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