Prix Russophonie pour la traduction de « Boris Pasternak » de Dmitri Bykov

Le Prix Russophonie a été remis à la traductrice Hélène Henri pour sa traduction de la biographie de Boris Pasternak écrite par le critique, écrivain, journaliste et poète russe Dmitri Bykov. Crédit : Dimitri de Kochko

Le Prix Russophonie a été remis à la traductrice Hélène Henri pour sa traduction de la biographie de Boris Pasternak écrite par le critique, écrivain, journaliste et poète russe Dmitri Bykov. Crédit : Dimitri de Kochko

La remise du prix littéraire « Russophonie », décerné chaque année pour la meilleure traduction d'œuvres littéraires du russe vers le français, a eu lieu le samedi 16 février à la mairie du Ve arrondissement de Paris.

A l'ombre du Panthéon, et sous le patronage invisible du poète Victor Hugo, qui y est enterré, le Prix Russophonie a été remis à la traductrice Hélène Henri pour sa traduction de la biographie de Boris Pasternak écrite par le critique, écrivain, journaliste et poète russe Dmitri Bykov (Ed. Fayard, 2011). En Russie, cette œuvre a reçu en 2007 le prestigieux « Booker russe ».

Parmi les travaux du professeur de l'Université de la Sorbonne, chercheuse et traductrice Hélène Henri figurent des traductions de Mandelstam, Pasternak, Tsvetaïeva, Brodsky, Nabokov et d'autres écrivains russes du XXe siècle.

Présentant au public l'œuvre de Dmitri Bykov et sa traduction, le membre du jury du Prix Russophonie Agnès Desarthe a noté le travail considérable accompli par Hélène Henri. Selon elle, la biographie de Pasternak écrite par Bykov n'est pas linéaire, elle comprend beaucoup de transitions d'une époque à l'autre, des digressions lyriques, et surtout des poèmes, dont certains sont entièrement cités. Il a fallu traduire non seulement Bykov, mais aussi Pasternak. Certaines œuvres du poète, inclues dans le livre, sont présentées en français pour la première fois. Une autre difficulté résidait dans le fait que  Bykov aborde aussi le côté technique de la versification, en attirant l'attention du lecteur sur la rime, le rythme, et les métaphores préférées de Pasternak.

« Ce qu'a accompli Hélène Henri est un exploit invisible, car on savoure ce long ouvrage sans jamais se poser la question de la fidélité. Le lecteur français croit à tout, y compris – illusion suprême – au fait qu’il entend la langue de Pasternak ; et peut-être – pourquoi pas ? – qu’il a lu sa poésie en russe », a souligné Agnès Desarthe.

Cette année le jury, comprenant le mathématicien et poète Evgueni Bounimovitch, la traductrice Agnès Desarthe, les célèbres slavisants Irène Sokologorsky, Gérard Conio et Françoise Genevray, a fait une place de choix à la poésie. Parmi les nominés de cette année figuraient: Henri Abril pour la traduction de l’anthologie poétique de l’Obèriou La Baignoire d’Archimède (Ed. Circé) ; Jean-Claude Schneider pour la traduction de Le Bruit du Temps d’Ossip Mandelstam (Ed. Le Bruit du Temps ) ; Luba Jurgenson pour la traduction du roman de Léonid Guirchovitch Schubert à Kiev ( Ed. Verdier) ; Nadine Dubouvieux, Luba Jurgenson et Véronique Lossky pour la traduction des œuvres de Marina Tsvetaïeva (Marina Tsvetaïeva. Récits et essais. Oeuvres Tome II, Ed.Seuil).

Au cours de l'inauguration solennelle de la cérémonie « 7ème Prix Russophonie », l'ambassadeur de Russie Alexandre Orlov a remis une récompenses d'État russe - la Médaille Pouchkine - à la directrice du prix Christine Mestre, « pour son importante contribution à la préservation et à la promotion des langue et littérature russes à l'étranger ». « S'il faut porter une médaille, qu'elle soit au nom d'un poète. Je suis très fière de ce prix », a indiqué la spécialiste de didactique des langues Christine Mestre, rappelant qu'elle était liée à la littérature russe par une histoire d'amour de longue date qui remonte à l'époque soviétique, quand elle faisait sortir d'URSS vers la France dans un chapeau des manuscrits d'auteurs interdits.

Pour la quatrième année consécutive, le Prix Russophonie a été remis dans le cadre des Journées du livre russe et des littératures russophones. Pendant deux jours, les écrivains russes et français, ainsi que des écrivains en langue russe d'Asie centrale, des traducteurs, des critiques et des lecteurs ont mené un dialogue intensif dans le cadre de nombreuses tables rondes et réunions.

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