Les jeunes d’Europe et de Russie pensent l’avenir de l’éducation à Bruxelles

Leonid Sokolnikov
L’adaptation de l’enseignement aux défis du monde moderne, le dépassement du Processus de Bologne et le rôle de la formation des gestionnaires pour une économie efficace : ces thèmes ambitieux ont été au centre d’une conférence qui a réuni de jeunes chercheurs russophones venus d’une dizaine de pays.

Une conférence intitulée Qu’est-ce que l'éducation pour le XXIe siècle ? a réuni début septembre 2017 au Centre russe pour la science et la culture de Bruxelles les russophones de nombreux pays. L’événement a été organisé par l'organisation internationale sans but lucratif Nouvelle politique de la jeunesse.

Thèse principale de la conférence : les normes des établissements d’enseignement supérieur, y compris en Russie, basées sur le « processus de Bologne », ne répondent plus aux exigences modernes.

Avec le maximalisme propre à la jeunesse, les orateurs ont soutenu que le système actuel d'enseignement supérieur en Europe et en Russie était désespérément dépassé, et que le « processus de Bologne » était bon à être rangé dans les archives.

« Cette conférence est l'une des étapes de la construction d'un nouveau temple de l'éducation. Nous voulons présenter notre expérience dans ce domaine de la connaissance humaine », clame l’organisation Nouvelle politique de la jeunesse sur son site.

Bruxelles.

Un des approches consiste à concevoir des programmes éducatifs qui assureraient à tous les membres de la société le développement de leurs capacités physiques et mentales, de sorte qu’ils aient la possibilité d'obtenir une éducation suffisante pour participer activement au développement social, choisir librement une profession et ne pas être enchaîné à vie à une seule profession en raison de la division du travail existante.

L’évolution de la formation des gestionnaires, gage de progrès

Une grande partie de la conférence était dédiée à la formation des cadres. Le titre d’un des exposés était très évocateur : « L’analphabétisme dans la gestion comme conséquence de l'analphabétisme dans l’éducation ».

Un des initiateurs de la conférence, Alexeï Severikov, 34 ans, de Saint-Pétersbourg, a expliqué à RBTH comment lui et ses collègues voyaient les réformes de l'éducation : « Nous proposons d'introduire un système de normes pour la formation des futurs gestionnaires et des cadres en entreprise. Si vous voulez être un gestionnaire, il faut disposer de connaissances et de qualités appropriées. Pour l’instant, le projet est axé sur la Russie, mais nous prévoyons de l'étendre également à l'étranger ».

Selon Alexeï, une personne doit maîtriser un minimum d'informations en matière de gestion, d’économie, etc. Les intervenants de la conférence proposent d’adopter ce principe comme alternative aux cursus appliqués aujourd’hui dans les établissements d’enseignement supérieur en Europe et en Russie.

« Le thème de notre conférence à Bruxelles concerne précisément la façon dont nous voulons modifier l’enseignement, ce qu'il devrait être, car le système d'aujourd'hui n'est plus capable de fournir des solutions à de nombreux problèmes contemporains », dit Alexeï.

À la question de savoir comment son organisation mettra ses idées en pratique, il répond : « Nous agissons comme un catalyseur, nous ne nous engageons pas au-delà de nos capacités, mais nous avons un certain nombre d'organisations partenaires et établissements dans différents pays, y compris en Russie, qui partagent nos convictions et qui sont prêts à nous suivre ».

Projets ambitieux pour jeunes ambitieux

L'association a été fondée par de jeunes russophones de plusieurs pays de l'Union européenne avec leurs confrères de Russie, qui se sont rencontrés en 2010 au Parlement européen.

« Au cours de cette rencontre, une initiative de coopération, d'interaction et d'entraide a été lancée », raconte le doctorant de l'Université de Berne, Ivan Danilov, 31 ans, originaire de la ville de Ridder au Kazakhstan. « Mais nous n’avions pas l’intention de nous enfermer dans le milieu russophone, bien que la langue russe soit devenue notre principale langue de communication », continue Ivan.

Il souligne que parmi les membres de l’organisation il y a des citoyens de plus d'une douzaine de pays, certains n’étant pas russophones.

« Nous maintenons un dialogue constant avec les jeunes des pays où nous sommes présents et élargissons nos liens au-delà de ces limites. En plus de nos bureaux en Azerbaïdjan, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Allemagne, au Canada, en Lituanie, en Moldavie, en Finlande, en Suisse et en Estonie, de nouveaux contacts avec la Chine, l'Iran et le Bangladesh se sont établis récemment », précise-t-il.

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