Défense: la Russie et l’Arménie font bloc​

Des soldats pacificateurs du ministère russe de la Défense lors d'exercices conjoints en Arménie.

Des soldats pacificateurs du ministère russe de la Défense lors d'exercices conjoints en Arménie.

Maksim Blinov/RIA Novosti
Le président russe Vladimir Poutine a approuvé la proposition correspondante du gouvernement russe. Désormais, en cas d’attaque contre l’une des parties, les troupes de Moscou et d’Erevan repousseront conjointement la menace.

Le groupe armé réunissant des troupes russes et arméniennes est appelé à garantir la sécurité des deux pays dans le Caucase. La proposition correspondante du gouvernement russe a été approuvée le 14 novembre par le président russe Vladimir Poutine. 

Objectif du groupe

Dans le cadre de l’accord, les militaires russes et arméniens devront repousser toute attaque armée contre chacune des parties et réprimer toute tentative de franchir illégalement les frontières des deux pays.

En temps de paix, le dispositif de forces déployé dans la région du Caucase sera dirigé par l’état-major général d’Arménie, alors qu’en temps d’opérations militaires, toute la direction sera assumée par le commandement du District militaire russe du Sud, stationné à Rostov-sur-le-Don (à 1 073 km au sud de Moscou).

Néanmoins, cet accord permettra à Moscou comme à Erevan de mener une politique indépendante, sans pression « du haut » sur l’un des deux pays, explique Pavel Zolotarev, analyste militaire et directeur adjoint de l’Institut des États-Unis et du Canada de l’Académie des sciences de Russie.

« Le principal, c’est la création imminente d’un +espace de défense uni+ entre les deux pays. Outre l’élaboration de plans conjoints de formation et d’utilisation des troupes au combat, l’Arménie pourra acheter les armements russes aux prix russes, plutôt qu’aux tarifs proposés aux clients étrangers  », précise Dmitri Safonov, observateur militaire chez Izvestia, dans un entretien avec RBTH.

L’accord est signé pour quatre ans, avec possibilité de reconduction automatique si aucune partie n’exprime le souhait de rompre la coopération. Un accord similaire existe déjà entre la Russie et la Biélorussie.

Alliance militaire à l’instar de l’Otan ?

Zolotarev explique que le projet de dispositif unifié ne prévoit absolument pas la création d’une alliance militaire semblable à celle de l’Atlantique nord.

« Une telle alliance suppose un budget militaire commun, une politique militaire, etc. Le groupe armé uni, en revanche, se réduit à l’amélioration de la coordination entre les deux armées pendant les combats », nous explique l’expert militaire.

La question du Haut-Karabakh

En cas d’attaque contre l’Arménie, l’ensemble de l’armée du District militaire Sud (les forces de la flotte de la mer Noire et de la flottille de la Caspienne, les troupes terrestres, les forces aériennes, etc.) seront impliquées dans la défense de son territoire.

Cependant, Safonov précise que cela ne concernera pas les affrontements armés dans le Haut-Karabakh. Cet État n’est reconnu ni par Moscou ni par Erevan, mais la constitution arménienne indique que c’est bien l’Arménie qui est responsable de sa sécurité.

«  Dans le cadre du nouvel accord, nos troupes ne pourront pas être impliquées dans les opérations militaires dans cette région. Les forces armées arméniennes devront défendre le Haut-Karabakh seules  », précise l’expert.

Les troupes russes en Arménie

La ville de Gyumri, située à 126 km au nord de la capitale arménienne, accueille la 102e base militaire de l’armée russe. Les effectifs s’élèvent à environ 5 000 hommes. La base comprend trois régiments d’infanterie mécanisée, un régiment d’artillerie et un régiment de missiles antiaériens. Des unités de chasseurs de quatrième génération MiG-29 sont également déployées dans la région. La base russe compte environ 100 blindés T-72, près de 150 BMP-2 et BTR-70/80, ainsi que des lance-roquettes BM-21 Grad et BM-30 Smerch, une division de S-300B et Bouk-M1, ainsi que des hélicoptères Mi-24 et Mi-8. n

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