Businessman en herbe : un lycéen russe ouvre un fonds de capital-risque

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Le lycéen russe Denis Chelestov a lancé son propre fonds de capital-risque Chelest Ventures d’un montant d’un peu plus de 15 000 de dollars. Il compte investir son argent dans le développement des start-ups « juniors ».

Denis Chelestov, lycéen de 17 ans originaire de la petite ville d’Elabouga au Tatarstan, a déjà lancé plusieurs start-ups à succès. Aujourd’hui, il a décidé d’investir dans les start-ups des autres. Avec le business-angel de Kazan Ramil Ibraguimov, Chelestov a lancé un micro-fonds à capital-risque portant son nom, Chelest Ventures, d’un capital de plus de 15 000 dollars (13 500 euros). Tout l’argent du fonds est apporté par ses co-fondateurs, l’objectif étant de développer les start-ups lancées par les écoliers.

Chelestov estime que si les cerveaux des enfants ne sont pas encore « bouchés », ils peuvent créer des projets intéressants, car ils comprennent quels sont les services qui pourraient être utiles au jeune public. Il cite l’exemple du créateur de la messagerie Telegram et du principal réseau social russe Vkontakte Pavel Dourov, qui a développé son projet quand il était encore écolier.

Le fonds a déjà investi dans l’application d’organisation des soirées Vpi-ska.fr, le fournisseur de services de santé LaxMed et l’application Tatarcha pour l’apprentissage de la langue tatare (deuxième langue la plus répandue et parlée en Russie). Pour le moment, les montants investis sont limités à 760 dollars (683 euros).

Créer un site avec son portable

« J’ai fait mon premier site à 7 ans à l’aide d’un créateur de sites pour portable », raconte Denis. C’était sur le téléphone de ma mère. Sur le site, on pouvait télécharger un jeu, une image et une chanson. Mais Denis manquait alors de connaissances pour développer son idée et a abandonné son site.

Aujourd’hui, Chelestov est célèbre en Russie comme l’un des plus jeunes créateurs de start-ups. A 10 ans, il a commencé à étudier la mise en page des sites, à 12 ans, il a appris trois langues de programmation – php, Python et C++, et, à 16 ans, il a lancé le réseau social pour écoliers Bontester.

Le projet le plus célèbre de Chelestov, le service Willdev, évalue les compétences professionnelles des programmeurs. Sur le site, chaque programmeur peut passer un test, obtenir une note et une place dans son classement. 

Par ailleurs, Willdev vend les CV des développeurs aux entreprises et, en cas de placement réussi, reçoit une rémunération à hauteur de 10% du salaire annuel. Chelest précise que le projet Willdev a bénéficié d’un investissement de 50 000 dollars (45 000 euros) de la part du business-angel russe Alexeï Karlov durant son lancement.

Chelestov a déjà décidé de l’avenir de son portail. « Je compte vendre Willdev pour 10 millions de dollars », précise-t-il. « Il compte actuellement 58 000 programmeurs et une centaine d’entreprises, je pourrai le vendre quand il comptera un million de programmeurs ».

Start-ups juniors

Margarita Zobnina, directrice du département de recherches du Fonds de développement des projets Internet (IIDF), explique que les écoliers ne pensent pas de la même manière que les adultes. « D’un côté, ils proposent des solutions originales et intéressantes à des problèmes qui semblent inextricables. D’un autre côté, ils ont une vision plus limitée des aspects organisationnels et logistiques. Mais dans ce domaine, ils peuvent compter sur l’aide des enseignants et des entrepreneurs plus expérimentés », estime Zobnina.

Plusieurs écoles de Perm, Moscou, Novossibirsk et Saint-Pétersbourg ont déjà adopté et dispensent le cours d’entreprenariat Internet développé par l’IIDF. « Au départ, nous l’avions conçu pour les universités, mais les écoliers affichent un grand intérêt pour le sujet et nous avons décidé d’élargir notre programme à ces publics, y apportant des ajouts et des ajustements », précise Zobnina.

L’école académique d’informatique de Perm propose même des cours spéciaux de cyber-sécurité pour écoliers, alors que l’université nationale de recherches technologiques MISiS accueille le laboratoire Fab Lab, qui travaille avec des écoliers. On peut y créer un objet de tous niveaux de difficulté et à partir de n’importe quels matériaux.

« De nombreuses universités ont des sites ouverts qui permettent aux jeunes entrepreneurs de fabriquer pratiquement n’importe quel type d’objets et de tester leurs solutions techniques », explique Andreï Voronine, collaborateur du département scientifique au MISiS. « Une personne d’âge scolaire est capable d’imaginer et, surtout, de mettre en œuvre une idée ».

Zobnina souligne que les écoliers russes s’intéressent au développement des projets éducatifs et des jeux, ainsi qu’à la sphère sociale. Par exemple, en juillet, l’un des projets créés par Mikhaïl Chevnine, un adolescent de 15 ans originaire d’Ijevsk, s’est classé dans le Top-100 des projets scientifiques au concours international Google Science Fair, réservé aux jeunes chercheurs âgés de 13 à 18 ans. Mikhaïl a imaginé une matrice capable de transmettre, grâce aux vibrations, des informations – lettres et chiffres – aux malvoyants et aux sourds-aveugles.

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