Un Russe invente un fauteuil roulant innovant

Alexeï Naloguine

Alexeï Naloguine

Alexeï Naloguine / Service de presse
Alexeï Naloguine a perdu sa mobilité suite à une opération ratée. Récemment, il a inventé un fauteuil léger et robuste pour faciliter la vie des personnes à mobilité réduite.

Crédit : Alexeï Naloguine / Service de presseCrédit : Alexeï Naloguine / Service de presse

Le carbone sert à la fabrication de vélos de sportif : ce matériau est plus résistant et plus léger que l’acier. Des fauteuils roulants en carbone existent également sur le marché. Ils sont tellement légers que leur propriétaire handicapé peut les sortir d’une voiture et les y ranger sans aide extérieure. Seul hic, leur coût varie entre 4 000 et 12 000 dollars. L’inventeur russe Alexeï Naloguine est parvenu à créer un modèle qui coûte moins de 2 500 dollars et ne pèse que 5,4 kg.

« Au départ, je l’ai fait pour moi-même », raconte Alexeï. «  Ce n’est pas un engin pour les amateurs de l’extrême, il ne convient pas aux mauvaises routes. C’est un « fauteuil du dimanche », pour le théâtre, le cinéma, le restaurant. Il est parfait pour une personne en robe ou en costume. J’ai, par exemple, un smoking idéal pour ce fauteuil ».

Alexeï a conçu le design lui-même : il a dessiné un fauteuil rouge et noir, un fauteuil bleu et noir ainsi qu’un fauteuil noir. Les dossiers sont recouverts de cachemire. « J’ai volontairement renoncé au revêtement en plastique », dit-il. « Je ne voulais pas quelque chose de simple, je voulais du luxe, mais du luxe abordable ».

Alexeï a plus de 50 projets à son actif. Il a fondé la compagnie Dospehi (« Nouvelles technologies de réhabilitation »). Parmi les projets d’Alexeï, un système orthopédique ou exosquelette. C’est ce système qui lui avait permis de se remettre sur pieds neuf ans après son opération ratée de la colonne vertébrale. Depuis quelques années, il vit en Thaïlande où il travaille sur ses inventions.

«  Les médecins se sont trompés. Il n’y a pas eu de rechute »

En 1990, quand Alexeï avait 13 ans, il a commencé à avoir mal au dos. On lui a diagnostiqué un sarcome de la colonne vertébrale. « J’ai été opéré sur le champ, dès que j’ai été diagnostiqué, sans descendre de la table d’examen. Ensuite, j’ai fait de la chimiothérapie ». Quelque temps plus tard, les médecins ont annoncé qu’Alexeï avait fait une rechute. Après la deuxième opération, il n’a plus été capable de marcher. En réalité, les médecins s’étaient trompés et il n’y avait pas eu de rechute.

A l’âge de 19 ans, Alexeï s’est activement lancé dans l’auto-formation. « J’ai commencé par la programmation, le design pour Internet et la publicité sur Internet. J’ai beaucoup avancé dans ce domaine », raconte Alexeï. Il a appris l’anglais, qu’il parle désormais couramment, et peut également s’exprimer un peu en thaïlandais.

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Un jour, sur Internet, il est tombé sur le site de la Clinique russe pédiatrique.« Le site était franchement faiblard. J’ai voulu les aider ». Dès le lancement du nouveau site, en deux semaines, la clinique a levé assez d’argent pour une greffe de moelle osseuse pour deux enfants.

Plus tard, le site a donné naissance à la fondation « Offre la vie ». En 2001, la fondation américaine Ford a qualifié le projet caritatif pour enfants d’Alexeï Naloguine d’un des plus efficaces au monde.

Inventeur russe en Thaïlande

Alexeï a breveté son exosquelette en 2004. « A l’époque, j’étais seul à faire ça en Russie, aujourd’hui, de nombreuses entreprises s’y consacrent également », souligne Alexeï Naloguine.

Plusieurs centaines de Russes ont déjà profité des conceptions de Naloguine. « D’ici cet automne, je vais lancer de nouveaux appareils. Des nouvelles technologies. Par exemple, nous allons améliorer le processus de fabrication et l’aspect extérieur de l’exosquelette », raconte Alexeï.

L’inventeur estime que s’il devait travailler sur ses projets en Russie, il n’aurait pas aussi bien réussi. « Un colis met 22 heures à arriver ici, en Thaïlande, de Pékin. Pour les Etats-Unis, le délai est d’une semaine. En Russie, on est content si le colis arrive en 30 jours. Et moi, je commande en permanence, car je fais des prototypes. J’invente, dessine et envoie un dessin 3D à une usine chinoise, ils me font un prototype. Pour moi, il est important d’essayer, de voire le résultat et de le toucher ».

Par ailleurs, la Thaïlande pratique un format absolument unique d’ateliers publics pour les passionnés comme Alexeï. Il s’y rend tous les jours.

« Vous y trouverez d’immenses établis et des petites tables, comme dans un café. Il y a de tout : des imprimantes 3D, un appareil laser pour couper le bois, etc. La location d’un atelier de ce type coûte 120 dollars par mois, on peut aussi louer à l’heure. On n’a pas besoin d’avoir ses propres outils. On nettoie derrière vous, on vous aidera, il y a du personnel que j’utilise pour mon travail. Ces ateliers sont très populaires en Thaïlande. On y fabrique des meubles pour les restaurants, ou encore des drones ou des copters. Quand on sait travailler avec ses mains, ces lieux sont irremplaçables ».

Publié en version abrégée. Publication originale en russe sur Miloserdie.Ru

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