En Russie, les applications anti-cigarette font un tabac

Crédit : Rogouline Dmitri/TASS

Crédit : Rogouline Dmitri/TASS

Depuis le début de l'été, plusieurs applications de lutte contre le tabagisme ont vu le jour en Russie. Parmi elles, le service « Ici on ne fume pas », qui permet de repérer ceux qui enfreignent l'interdiction de fumer dans les lieux publics.

Début juin, le projet BrosaemKurit.rf a été lancé en Russie. Peu avant, le 31 mai, Journée mondiale sans tabac, l'application Ici on ne fume pas a vu le jour pour les appareils mobiles. Elle permet à chaque utilisateur de prendre une photo des endroits où on viole l'interdiction de fumer dans les lieux publics, et de l'envoyer aux organes compétents. L'idée de ce service émane du ministère russe de la Santé.

Un pays dans la fumée

« L'application 'Ici on ne fume pas' est déjà disponible au téléchargement, et elle sera bientôt totalement fonctionnelle », explique pour RBTH Oleg Salagaï, secrétaire de presse du ministère de la Santé. Selon lui, l'application visera avant tout les personnes morales : ses concepteurs suggèrent que l'utilisateur prenne une photo s'il remarque un cendrier dans un café, des gens qui fument dans un restaurant ou de la fumée dans un train.

Cependant, on pourra aussi alerter les institutions sur le comportement des personnes physiques. « Il n'est pas éthique d'exposer au tabagisme passif ceux qui ont le droit de respirer de l'air propre, pense Salagaï. Si quelqu'un enfreint la loi, il doit comprendre qu'il devra en assumer la responsabilité ».

Selon un sondage du VTsIOM d'août 2014, 35% de la population russe fume - deux sexes confondus. Chez les hommes cet indicateur est plus élevé : 54% d'entre eux se considèrent comme fumeurs. Le nombre de fumeurs a tout de même sensiblement baissé ces dernières années. En 2013, quand a été adoptée la loi F3-15 restreignant le tabagisme dans les lieux publics et interdisant sa publicité et son incitation, 41% des Russes se disaient fumeurs.

Aider ceux qui veulent décrocher

Un autre projet s'adresse directement aux fumeurs qui veulent arrêter : BrosaemKurit.rf, créé par le Fonds Santé et Développement en collaboration avec le ministère russe de la Sécurité sociale. Le projet inclut un service SMS de soutien psychologique et informationnel, une application mobile, des conférences en ligne et un site spécialisé.

Toutes les composantes du service sont gratuites et accessibles depuis tous les téléphones, indépendamment de l'opérateur. Les textes, les messages et les conseils sont rédigés par les meilleurs spécialistes du ministère de la Santé dans le domaine de la lutte contre le tabagisme. La fréquence et le contenu des messages dépend du profil individuel de chaque fumeur - son âge, son sexe, quand il a commencé à fumer, le nombre de cigarettes par jours et autres traits de comportement.

« La fréquence des rappels dépend de la date à laquelle l'utilisateur qui s'est enregistré a décidé d'arrêter de fumer. Aux moments opportuns l'assistant-SMS pose des questions sur la situation de l'utilisateur et selon la réponse, adapte le soutien et la fréquence des SMS. Dès le premier jour de lancement, 1 000 personnes se sont enregistrées et ce chiffre augmente chaque jour », souligne Elena Dmitrieva, chef du projet et directrice du Fonds Santé et Développement.

La technologie Mobile Health, ou « Santé mobile », a été introduite en Russie en 2009 avec un programme pilote pour aider les patients dépendants aux drogues. Le service SMS permettait de soutenir le patient y compris après la sortie de l'hôpital, et d'envoyer au médecin des retours sur le processus de réhabilitation.

 

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