Glonass, le « GPS russe », devrait être lancé cette année

Source : Service de presse

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Le lancement du « GPS russe », Glonass, a déjà été reporté à plusieurs reprises. Il pourrait finalement être mis sur le marché en 2015.

Pourquoi la mise en service du système Glonass, soutenue sur tous les marchés par la compagnie Systèmes spatiaux russes (RKS), a-t-elle pris autant de retard ?

Selon le directeur de la compagnie, Andreï Tiouline, ce retard est dû à des problèmes aussi bien organisationnels que techniques. Pendant la mise au point technique du projet, il s'est révélé impossible de mettre en œuvre la totalité de ses caractéristiques techniques.

« Aujourd'hui, tous ces malentendus sont levés, les diagrammes réseau sont fixés et sous contrôle. Nous verrons le résultat dans un avenir proche », affirme Andreï Tiouline. C'est-à-dire que Glonass pourrait être mis en exploitation dès cette année.

Système à double-usage

La navigation par satellite en Russie a reçu un coup de pouce du ministère de la Défense: le premier instrument a été conçu pour les militaires, et quand le système Glonass sera mis en exploitation, son principal utilisateur sera justement la Défense russe.

Certains observateurs craignent toutefois que cette facette militaire du Glonass ne fasse obstacle aux partenariats avec les fournisseurs étrangers, alors que les satellites du système sont fabriqués en majorité à partir de composants importés.

« Glonass est un système à double-usage (civil et militaire), et la question de savoir qui doit assurer son exploitation est très sérieuse. Je pense que Glonass devrait garder son double-statut », commente Andreï Tiouline.

Un problème d'horloge atomique

La série d'appareils Glonass de nouvelle génération sera basée sur l'appareil Glonass K1. Au cours des essais, des problèmes liés à un élément clé de la navigation par satellite ont été révélés - ils concernent l'horloge atomique produite par l'Institut russe de radionavigation et du temps.

« Les problèmes sont en train d'être réglés, informe Tiouline. Deux compagnies russes ont déjà proposé leurs propres modèles à l'hydrogène en vue d’être utilisés sur les satellites. Nous sommes prêts à coopérer avec eux, mais nous ne pourrons décider d'utiliser tel ou tel appareil dans le système Glonass qu'après que les producteurs nous auront prouvé le degré de qualification de leurs produits. Ils ont déjà démontré une grande précision et leur stabilité, mais il faut maintenant les tester sur la longueur ».

Concurrence des géants européens

Ces derniers temps, on avance en Russie l’idée de transférer la construction des satellites à la compagnie « Systèmes de satellites d'information Reshetnev » (ou ISS Reshetnev), alliée au groupe franco-italien Thales Alenia Space. Tiouline ne soutient pas cette initiative.

« L'expérience nous a montré que la présence d'un monopole sur le marché russe avait de lourdes conséquences. Thales a déjà investi le marché russe dans le cadre du projet Sukhoi, et a alors éclipsé tous les producteurs russes. Nous déployons aujourd'hui tous les efforts pour rétablir nos compétences et devenir des concurrents dignes de Thales sur le marché russe. Pour nous, c'est la priorité numéro un », souligne Tiouline.

Coopération et sanctions

RKS a déjà créé une coentreprise avec EADS Astrium - le plus grand concurrent de Thales en Europe. Un schéma de concurrence avec RKS et EADS d'un côté, et ISS Reshetnev et Thales de l'autre est-il possible ?

« Une concurrence avec Thales est possible mais seulement au niveau des appareils de bord. La production d'appareils de liaison spatiaux ne relève pas des compétences de RKS », précise le directeur de la compagnie.

Avant la détérioration des relations avec l'Occident et l'introduction de sanctions antirusses, le ministère russe de la Défense était prêt à acheter à une compagnie européenne les systèmes radio-électroniques de surveillance par satellite de cinq engins spatiaux.

Le contrat était estimé à 70 milliards de roubles (1,1 milliard EUR), mais n'a pas été mené à son terme. « Je suis hostile à ce genre de contrats, remarque Tiouline. Ils présentent le risque que se répète la situation à laquelle nous venons d'assister avec les navires Mistral ».

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