FreshOffice, une nouvelle application pour les petites entreprises

Crédit photo : service de presse

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L'application FreshOffice propose un ensemble de solutions pour l'automatisation des petites et moyennes entreprises. La société qui l'édite envisage de poursuivre son développement sur les marchés mondiaux après l'ouverture de son premier bureau à Singapour en octobre 2014. Ancré sur les marchés asiatiques, FreshOffice veut se développer aux État-Unis.

Au milieu des années 2000, Igor Sougnatch, programmeur de Saint-Pétersbourg, travaillait pour un grand groupe européen. C'est là qu'il a constaté la différence opérationnelle entre les moyennes entreprises russes et européennes. En Occident existait déjà toute une série de solutions d'automatisation pour les petites entreprises, alors que les sociétés russes utilisaient toujours la base Excel.

« Les grandes compagnies russes se servaient de SAP, Oracle, mais il y avait un grand vide de programmes pour les petites et moyennes entreprises, raconte Sougnatch. Il n'était pas évident de présenter aux géants mondiaux ses logiciels de bureau créés pour des structures de 5 à 15 personnes ».

Il a donc commencé à travailler sur le projet FreshOffice et, en 2012, sortait la version bêta. En 2013, le soft était mis en vente. Au départ, le logiciel reprenait un système de CRM, mais peu à peu Sougnatch y a ajouté de nouvelles fonctionnalités : analyse financière, gestion des stocks, contrôle des collaborateurs au bureau et téléphone.

Aujourd'hui FreshOffice existe en deux versions : la première, classique, qui s'installe sur un ordinateur ou un smartphone, et la seconde, qui fonctionne en cloud. La compagnie a récemment ouvert un bureau à Singapour, où Microsoft est devenu son mentor. Le géant de l'informatique soutient la suite FreshOffice pour les petites et moyennes entreprises dans le cadre des programmes go-to-market.

Une solution pour tous

Sougnatch et son équipe managériale ont mené les premières ventes en face-à-face et par téléphone. En un an, il a ainsi mené 300 présentations dans les grandes villes de Russie. En 2014, la compagnie a commencé de proposer également des services sur internet (SEO, publicité contextuelle sur les moteurs de recherche Yandex et Google AdWords). Aujourd'hui, le coût de l'ouverture d'un compte client s'élève à un peu plus de 20 dollars.

L'application FreshOffice se substitue aux fichiers sauvegardés, à la génération de leads, au chat, aux classeurs, à la gestion financière et aux transactions. D'après Sougnatch, en Russie, son service fait concurrence à Bitrix24 et 1C : finances et comptabilité, mais ces programmes n'incluent pas un complexe de solutions pour la gestion de toutes les affaires. Aujourd'hui, FreshOffice est utilisé par 20 000 managers au sein de 1 200 entreoprises dont l'effectif est en moyenne de 50 personnes. Parmi les clients figurent presque toutes les stations de radio russes, le réseau de concessionnaires Laura ou encore la banque d'investissement KIT Finance.

La société est rétribuée par la vente de licences et les abonnements. Le coût mensuel de l'utilisation des applications sur le cloud coûte, pour un utilisateur russe, environ 16 dollars (12,2 euros). L'achat d'une licence pour un ordinateur ou un smartphone s'élève à 312 dollars (255 euros). Selon Sougnatch, utiliser FreshOffice permet au client d'économiser chaque mois de 50 à 60 dollars (de 40 à 49 euros) de temps et de ressources humaines.

À la conquête de l'Asie

En août 2014, Sougnatch a ouvert un bureau à Singapour, dans lequel il a injecté 450 000 dollars (environ 367 000 euros). « Nous analysons la cliquabilité de nos projets internet à Singapour. Ils sont au niveau de Moscou et Saint-Pétersbourg, alors même que la population y est quatre fois moins importante que dans les deux grandes villes russes », affirme-t-il.

Le géant informatique Microsoft soutient la start-up russe parmi toutes les PME de Singapour. FreshOffice conserve ses données au data-center Microsoft Azure. Pour utiliser ce service, la compagnie paie 50 à 70 000 dollars par an (41 à  57 000 euros) ; ce qui représenté une somme importante pour un cloud. « Microsoft est intéressé par une collaboration plus poussée sur les marchés mondiaux », témoigne Sougnatch.

En 2011, FreshOffice a reçu une aide au développement du Fonds d'investissement présemis de Saint-Pétersbourg puis, en 2013, 37 millions de roubles (environ 831 000 euros selon l'ancien taux de change) du fonds-venture Imperious Group. Sougnatch prévoit qu'en 2015-2016, le projet réunira déjà 100 000 utilisateurs, et un demi-million en 2017. Pour lui, le moteur de cette croissance sera le marché asiatique, et il estime le potentiel des compagnies russes à 100 000 utilisateurs.

L'année prochaine, l'entreprise compte ouvrir des bureaux à Hong-Kong, en Indonésie, en Malaisie et en Inde. Une fois établi sur les marchés asiatiques, Sougnatch prévoit de sortir sur le marché américain. Selon lui, les sociétés américaines se méfient en général des start-ups inconnues en provenance de Russie.

Commentaire d'Alexandre Anastassine, associé de StarCatalyst :

« Chaque année, le nombre d'entreprises qui utilisent des systèmes alternatifs d'automatisation de leur activité (les clouds notamment) augmente. Le marché est donc bien choisi. De plus, il existe en Russie des acteurs forts et dignes de confiance, ainsi que des versions localisées de produits étrangers. Ici, la priorité est accordée au confort d'utilisation et au service client. Si FreshOffice arrive à offrir le produit le plus réfléchi et le meilleur en général, alors les perspectives sont bonnes.

Il convient de garder à l'esprit que le marché russe est très conservateur, et surtout chez les PME. Même si vous proposez un produit moderne, innovant et utile, vous pouvez buter sur un client qui ne veut surtout pas faire l'effort de changer. C'est un phénomène que rencontrent moins les grandes entreprises.

Sur les marchés étrangers où la concurrence peut être plus forte, le conservatisme du marché, qui freine la croissance, est moins important. D'une manière générale, le produit a l'air agréable, le design et les blocs sont logiques et bien pensé. Si le fonctionnement est au niveau de l'apparence, alors l'équipe va réussir. »

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